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25 mars 2012 7 25 /03 /mars /2012 14:16

 

Conférence de presse de soutien à Ghislaine Joachim Arnaud Contre le lobby colonial et ses suppôts Vendredi 16 mars 2012 à 15 heures Bourse du Travail "Matinik sé ta nou, Matinik sé pa ta yo, an ban bétché volè, profitè, nou ké fouté yo déwo !" (La Martinique nous appartient, elle n'est pas à eux. Une bande de békés voleurs, profiteurs, on va les foutre dehors !)


petit rappel

 PROCES DU 15 DECEMBRE 2010

Madame, Messieurs, du Tribunal,

L’objet de ce procès nous ramène en fin de compte aux événements qui ont marqué la Martinique en 2009, c'est-à-dire à la grève générale ! Car au delà de l’accusation portée contre moi par M

Hayot, ce procès est une sorte de prolongement, sur le plan judiciaire,du grand conflit social qui a marqué l’année 2009. Ce qui m’est reprochée c’est d’avoir été en février-mars, en tant que

responsable du K5F, la porte parole de ces milliers de militants, de travailleurs, l’une des voix de cette unité retrouvée du mouvement syndical porteur, pendant 38 jours, de tous les espoirs de ce peuple en mouvement.

Les travailleurs, les femmes, les jeunes, les retraités manifestaient chaque jour contre la cherté de la vie, contre les bas salaires, le chômage des jeunes, pour la revalorisation des minima sociaux

etc.….Les revendications étaient formulées dans la plateforme du Collectif.2

Joachim-ArnaudGhislaine.jpgJe ne rajouterai rien de plus sur ce contexte particulier qui a montré toute la volonté de la population de voir un changement de sa situation. Alors, qu’importent les accusations de M Hayot, et sa volonté d’ inverser les rôles : se faisant passer pour victime, alors que les seules victimes depuis bien longtemps de l’arrogance, de l’oppression et du racisme de certains gros propriétaires gros patrons et planteurs issus du milieu béké ce sont les travailleurs, la couche majoritaire de la population issue d’une histoire que personne ne peut changer et qui a perpétué des

rapports de maitre à esclave en rapport de patrons à salariés, tels que nous les vivons aujourd’hui.

Dire cela, n’est pas sans intérêt pour comprendre ce qui, pour moi, est en jeu dans ce procès !

Il est évident que ce n’est pas le soi-disant préjudice de mon supposé racisme, qui a motivé la plainte de Mr Hayot ; mais le rôle social et syndical que j'ai joué dans la grève de 2009. Ce qui a motivé M Hayot et les gens appartenant à tout un milieu de gros possédants, de privilégiés, c’est ce qu’ils ont vécu et ressenti lors de ces journées de manifestation et de grève de 2009 !

A l’évidence, l’accusation dont je fais l’objet, est fallacieuse

Oui ! La motivation de l’accusation est abusive et fallacieuse. Et je tiens à dire d’emblée, que ce n’est pas à moi, ni à quiconque de la population laborieuse qui se bat pour mieux vivre, être mieux traité de ses patrons, à démontrer notre non-racisme. C’est à ceux de la classe dominante, à ceux qui exploitent, qui licencient comme bon leur semble, à ceux qui imposent des conditions de travail inacceptables dans leurs entreprises, à ceux qui dictent leur loi, même aux gouvernants

(Rappelons-nous l’intervention de certains békés auprès du gouvernement, lors des grèves de 2009 pour en finir avec le ministre Yves Ego et les accords qui semblaient en bonne voie d’être signés en

Guadeloupe en début Février)

C’est à tous ceux là de faire la preuve de leur non - mépris, de leur non - oppression, de leur souci de justice et d’équité, etc. Mais pas à nous !

Les victimes de l’exploitation se battent pour leur mieux être, mais face à l’Etat qui est le plus souvent du côté des gros patrons, avec ses forces de répression et ses institutions, elles n’ont que peu de moyens à leur disposition : grève, manifestations, blocage de routes, chants ,slogans etc.…On a vu cette collusion de l’Etat avec les gros patrons en Février 2009, lorsqu’à la suite de la démonstration manquée en 4X4 et4 engins agricoles contre les grévistes. Des militants, des jeunes, des membres de la population, se sont retrouvés pris au piège, cernés à la Maison des Syndicats et dans le quartier du Morne Pichevin arrosés par des jets de grenades lacrymogènes, provenant d’un hélicoptère.

On la voit encore aujourd’hui face aux grévistes de M. Bricolage qui se font délogés avec violence lorsqu’ils sont mobilisés face à l’arrogance et au mépris du patron du Groupe Bernard Hayot.

Alors oui ! Il est parfaitement scandaleux que l’un de ceux qui e situe dans le camp des dominants, viennent se plaindre que les victimes résistent, se rebellent, n’acceptent pas ! C’est trop facile d’accuser ces victimes et d’accuser ceux qui luttent à leurs cotés, de racisme, de violence et pourquoi pas de vouloir « tuer l’économie martiniquaise » !

Pour ces gros patrons un bon salarié est un salarié qui ne fait jamais grève et qui accepte tout jusqu’à mourir dans la pauvreté et le dénuement, après des années de bons et loyaux services, pour faire fructifier le capital de la minorité béké ou autres !

Eh bien non ! Çà aussi çà change !

Les travailleurs n’acceptent plus d’être des victimes consentantes ; et à l’approche de menaces encore plus grandes pour leur situation dues à une crise économique qui est loin d’être terminée, Les salariés ont décidé de se battre et de se donner les moyens de riposter et de ne pas être réduits au strict minimum vital, mais surtout de ne pas être poussés à la déchéance physique et morale ! Nous n’acceptons pas cela et nous aurons l’occasion de faire d’autres 2009, n’en déplaise à M. Hayot et à tous ceux de la classe des gros possédants !

Les békés, nous dit-on ici et là, ne possèdent pas toute l’économiede la Martinique !Mais qui ne le sait pas ? Il est vrai que même si M. Bernard Hayot du groupe GBH est la 14ème fortune de France, il est encore bien loin derrière les gros propriétaires et actionnaires de la grande distribution comme CarrefourPromodès, des TOTAL, Bouygues, BNP-Paribas, et autres propriétaires

de grosses fortunes … qui sévissent ici.

Nous savons bien aussi que certains de nos exploiteurs sont euxmêmes descendants d’esclaves noirs ou encore d’émigrés chinois. Les Lancry, Parfait et autres HO HIO HEN, sont aussi connus comme ayant  bâti leur fortune sur la sueur, l’usure, l’exploitation et le mépris decentaines de salariés, et la pwofitation sur la population en pratiquant des marges démesurées sur les articles de la vie courante. C’est contre tous ceux là que nous appelons les salariés et les

pauvres à se battre ! Alors je le répète, nous faisons une distinction de classe et non de race !

Nous appelons nos frères et sœurs de classe, les exploités, les travailleurs salariés, les démunis et les petits des campagnes, des quartiers, à faire bloc dans la lutte pour mettre hors d’état de nuire cette classe capitaliste qui ne prospère qu’au détriment de notre travail, en s’appropriant la plus grande part de ce que nous produisons !Les masses qui manifestaient avaient raison de traiter les

capitalistes, le gros patronat, de voleurs !

N'oublions pas ce qu’a dit un jour un économiste et philosophe du 19 ème siècle : « la propriété, c’est le vol » ! C’est encore vrai aujourd’hui !

Oui ! Nous revendiquons cette opinion : les exploiteurs sont des voleurs, voleurs de notre travail, voleur de notre énergie créatrice, voleur de notre vie à petit feu, un peu chaque jour et sur une toute une vie de travailleur qui ne sert qu’à les enrichir ! Le mot « béké » qui est au centre du propos qui m’est reproché,dans sa version sociale et économique, et cela tout le monde le sait en

Martinique, et Guadeloupe, est l’équivalent de patron. Il n’y a pas de race béké, il n’ya pas d’ethnie békée, c’est bien la fonction et la position sociale qui est ainsi désignée ; attaquer une

« bande de békés voleurs et exploiteurs » c’est attaquer ce qu’ils représentent, et ce qu’ils font, à ce double titre ! Le racisme, ne vous méprenez pas, dans notre région il a toujours été l’idéologie des maitres qui pendant plus de 300 ans l’ont utilisé, afin de reproduire ce même système abominable de domination. Oh ! certes bien des choses ont changé depuis la fin du 19 è siècle

et début 20ème, il serait aujourd'hui plus compliqué d’assassiner un Aliker ou de fusiller comme au François des dizaines de grévistes en leur tirant dans le dos, période durant laquelle les troupes de l’état étaient purement et simplement à la disposition de grands propriétaires békés !

Les risques pour les assassins seraient très grands aujourd’hui de payer cher leurs crimes ! Ils le savent et l’Etat, très prudent en Février Mars 2009, le sait aussi ! Et c’est cela qui en 2009 a fait enrager certains gros békés (ceux de la bande de békés profiteurs, voleurs » donc, encore une fois, pas tous les békés ! C’est cela qui les a motivés à chercher des voies et moyens de

revanche !

Revenons encore à cette accusation de « racisme « ! Qui est ou n’est pas, raciste en Martinique !

Qui a mené sa vie, construit ses maisons dans des zones complètement à part de la population noire ou métis ? Qui a son ghetto de Blancs vers Cap Est ! Qui a dit qu’il fallait préserver sa race,

autrement dit se tenir à l’écart de toute vie sociale et culturelle au sein de

la population majoritaire ???

M. Hayot sait fort bien tout cela et je doute fortement que sa réaction de me traduire devant le tribunal ait été motivée par un sentiment quelconque d’humiliation raciste qu’il aurait subie de ma part !

Non, monsieur Hayot !

Tous les Békés ne sont pas des voleurs et des exploiteurs, j’en ai connu dans ma vie qui étaient des camarades de travail et de militantisme à la CGTM. Il faudrait être stupide pour penser que tous les

Békés de Martinique ont aussi le même niveau de fortune que M. Bernard Hayot, celui qu’on désigne comme le chef de file des Békés riches de la Martinique, 146ème fortune de France et probablement le plus riche des Martiniquais !

Que M. Hayot ait pris pour lui et pour tous les Békés une formulelapidaire, lancée par des dizaines de milliers de manifestants, à l’encontre, non pas des Békés mais d’une « bande de Békés voleurs et exploiteurs », c’est son affaire !

Le peuple, les masses travailleuses ont plus le sens de la justice et du respect, que ceux qui les exploitent quotidiennement. Leur sagesse se situe bien, dans la formule incriminée qui ne dit pas « Jetez les Békés dehors » ou bien « Békés dehors». Ils disent qu’ils ne veulent plus être

exploités par « une bande de Békés volè é exploitè ». Ils n’en ont pas après tous les Békés mais, avec raison, ils en ont après ceux-là. Je remarque encore que M Hayot est sensible à mon supposé

racisme et à celui des manifestants, mais il est aveugle concernant un racisme vieux de plusieurs siècles qui perdure et qui prend même la forme d’un racisme officiel ! Et qui crève pourtant les yeux en Martinique quand on regarde de bas en haut la hiérarchie économique, sociale et

administrative ! Plus on monte dans cette hiérarchie, moins il y a de Noirs, d’Indiens

ou de Métis dans les postes de direction des entreprises privées ou même des administrations publiques ! A tel point qu’Aimé Césaire lassé et écœuré de cette situation avait dénoncé ce qu’il appela le « génocide par substitution », afin de pousser la majorité du peuple martiniquais à

réagir contre ce racisme officiel !

Je voudrais revenir sur un événement qui s’est produit pendant la grève générale, le vendredi 6 mars 2010, c’est l’incident qui a amené des contre-manifestants organisés par un petit groupe de

planteurs Békés afin de venir lever les barrages tenus par les grévistes. C’était une initiative déraisonnable et irresponsable. On a vu des dizaines de tracteurs et autres engins agricoles lourds suivant plusieurs 4X4 conduits par des planteurs békés tenter de traverser la ville pour, disaient-ils, aller à la préfecture faire pression sur le préfet afin qu’il se montre plus actif dans la répression contre les grévistes. Mais pour accomplir un tel projet, il fallait traverser différents quartiers, routes, carrefours, tenus par des barrages de grévistes. Et effectivement au niveau de Trémelle, l’inévitable se produisit, l’affrontement direct eut lieu. Mais malgré l’importance de leur matériel et de leurs troupes, cette contre-manifestation dirigée par quelques planteurs Békés connut un

échec retentissant et certains durent abandonner 4X4 et matériel pour fuir la vindicte populaire.

Sans doute déstabilisés après l’échec de leur manifestation « prise d’otage de Fort de France », ils ont craint d’être les victimes de leur propre mise en scène. C’est seulement après cela qu’ils ont déclaré que1 le mouvement social était « un mouvement communautaire et antiblanc ».

Si j’insiste sur cet événement, c’est pour montrer à quel point certains békés ont soif de revanche et voudraient au moins sur le plan judiciaire nous faire payer les mauvais moments qu’ils ont passés lors de la grève générale. Ils n’en sont d’ailleurs pas à leur première tentative !

Ils se sont tous ou presque, fendus de déclarations pour tenter de justifier leur situation et leur position dans la société, dans l’économie en Martinique : Beaudoin-Lafosse-marin ; Roger De Jaham ; Stéphane Hayot ; Eric et Jean Louis- De Lucy, pour ne citer que ceux-là. Cette posture a même été interprétée par des journalistes de l’hexagone, de mouvement de panique !

Il faut souligner le zèle de ces békés –là, à assimiler le mouvement social comme étant un fléau pour la Martinique, zèle qui a poussé dans un premier temps les Hayot, Fabre, Huygues- Despointes, Aubéry, De Gentile, entre autres, à déposer 34 requêtes devant le Tribunal

administratif, en reprochant au préfet de Région, représentant de l'Etat, de ne pas être intervenu pour libérer les nombreux barrages érigés par les grévistes du K5F aux abords des zones industrielles et commerciales.

Puis, après la fin du mouvement de Février 2009, ils ont procédé à des licenciements en cascades dans les entreprises et ont alors tenté d’accuser ensuite le K5F et le mouvement social de nuire à l’économie,et aux salariés ! Alors qu’une bonne partie des difficultés des entreprises étaient liées, et cela tout le monde le sait, à la crise financière qui avait commencéedeux années plutôt aux Etats-Unis. Depuis un mois se déroule un conflit dans une grande surface de

bricolage du Lamentin. A la lecture du bilan de cette société, les résultats s’élèvent à 1.5 million

d’euros. Un million a été distribué aux actionnaires, le solde est destiné selon la direction à financer la construction de l’accès de la future enseigne « Décathlon », propriété du même groupe.

Forts de ces résultats, le personnel composé en grande majorité de jeunes en situation de premier emploi, et de précaires, a légitimement réclamé la part qu’il pensait lui être dû. C’est la somme de 10 euros au 01 avril, et une autre de 05 euros au 01 décembre, qu’il lui a été royalement proposé!!!

10 euros et 05 euros dans une entreprise florissante qui a distribué 2.9 millions d’euros à ces actionnaires sur les trois derniers exercices !!!

Mais si les résultats n’avaient pas été de ce niveau, combien auraiton proposé à ces salariés ? !!

Nous savons tous à qui appartient cette entreprise. Et c’est moi que certains accusent d’incitation à la haine en Martinique ?

Devant de telles pratiques, certains font mine de s’étonner des réactions de ces salariés. Bien souvent ce sont les mêmes qui s’étonnaient des réactions des jeunes qui s’étaient exprimés dans les rues de Fort de France durant la nuit du mardi 24 au mercredi 25 février 2009. Rappelez-vous du flot de condamnations et de commentaires impitoyables à l’adresse de ces jeunes qui avaient osé exprimer à leur façon, leur désespoir en lançant un véritable cri d’alarme. Entretemps, ils15

sont retournés dans leurs squats, ou chez leurs parents, toujours désœuvrés, et désargentés. Pourtant on leur avait dit, faites des études et vous trouverez du travail,… suivez ce stage de formation et vous trouverez un emploi, …

Près de deux années après ces évènements, où en sont-ils ? Que leur a-t-on proposé ? Quelles perspectives ? Quels débouchés ? Tout comme ceux de la grande surface de bricolage, certains avaient trouvé de quoi survivre, pensaient-ils, grâce aux contrats aidés. Sans

aucune forme d’avertissement, sans aucune information directe, l’Etat a décidé de les priver de tout revenu. Du jour au lendemain, leurs employeurs se sont retrouvés privés de tous moyens financiers leur permettant de les maintenir en activité !! D’un coup d’un seul, plusieurs milliers de salariés, jeunes et femmes en majorité, se sont ainsi retrouvés subitement à la rue !!!

Depuis le début de ce conflit, la direction de ce groupe refuse toute négociation. Les forces de répression casqués et armés interviennent régulièrement avec violence contre ces jeunes salariés, y compris dans les locaux de la Direction du travail.

Et c’est moi que certains accusent d’incitation à la violence en Martinique ? Que dire alors de la situation de tous ces anciens salariés, aujourd’hui retraités, contraints à vivoter avec des pensions de misère après qu’ils aient été sciemment sacrifiés sur l’autel du profit par leurs employeurs

dans les plantations de banane à travers l’utilisation du chlordécone et autres pesticides?

Que dire de l’existence même de ces milliers de travailleurs, jeunes et moins jeunes, privés d’emploi, des personnes souffrant d’un handicap,réduits à percevoir des minimas sociaux, et ce sans aucun espoir de revalorisation de leur revenus ? Encore une fois, qui incite à la haine et à la violence ici ?-

Mme, Messieurs les juges !

Vous ne pouvez pas juger en ignorant ou en faisant abstraction du contexte historique et social particulier de la Martinique.

Je le redis !

Entre la majeure partie de la population laborieuse et ceux qui dominent plantations, grandes surfaces, import-export, hôtellerie, dans ce pays, il y a de vieux comptes à régler, il y a un

contentieux qui est loin d’être apuré. Les arrières grands parents de MM. Hayot, Aubéry, Despointes etc  étaient les propriétaires des arrières grands parents de ceux qui

étaient dans la rue en février 2009. Et concernant ce compte là, à plusieurs niveaux, rien n’est encore réglé.

Aujourd’hui, c’est moi Ghislaine JOACHIM-ARNAUD, qui suis devant ce tribunal, pour des propos tenus et repris par des milliers de travailleurs, mais qui de plus constituent le fond de la pensée de

l’écrasante majorité de la population martiniquaise, quant à leurs relations avec un petit groupe de gros et moyens patrons désignés sous le nom de Békés !

Je persiste à dire que les travailleurs ont raison de répondre à l’exploitation, aux injustices, au mépris, qu’ils subissent dans certaines entreprises, aux mauvaises conditions de travail, aux bas salaires. Ils ont raison de répondre par la lutte, comme ils l’ont fait en 2009, et comme le

font ceux de M. Bricolage aujourd’hui. Que M. Hayot, et tous ceux qui le soutiennent dans le camp

patronal, ne se fassent aucune illusion sur les effets de leur tentative d’intimidation judiciaire !

Bien loin de nous faire peur, elle a eu surtout pour effets d’élargir l’audience de nos propos et de faire connaitre encore plus largement les buts et les idées des militants syndicalistes et communistes révolutionnaires dont je me réclame.

Que tous ces gens là sachent, que je porte trop bien en moi, toute la fierté de ce que je suis, et de mon combat, pour croire que l’épisode actuel m’affectera en quoi que ce soit. Je me bats, pour qu’un jour, le monde entier soit débarrassé, non seulement de la « pwofitation » et de l’exploitation, mais aussi de ses corollaires, tels le racisme, et toutes les formes d’oppression et

d’injustices qui caractérisent cette société. Monsieur Hayot, en me traduisant devant le tribunal, a rendu un service – certes involontaire - à la cause que je défends ! En effet, depuis plusieurs semaines, des centaines et des centaines de travailleurs, de militants, de jeunes, ont discuté, réfléchi, se sont réunis, ont distribué des milliers de tracts, bref, se sont mobilisés non pas pour ma défense, mais pour leur dignité, car je ne me sens nullement coupable dans ce procès ! Bien au contraire, je me sens mobilisée pour venir ici porter la seule accusation qui est juste, contre ceux du gros patronat qui estiment avoir un droit divin d’extorquer aux salariés l’essentiel des fruits de leur production, de disposer de ces salariés comme d’accessoires jetables, les embauchant et les licenciant comme bon leur semble !

Mais justement, la grève de 2009 a eu le mérite de poser un problème même s’il ne l’a pas résolu. Celui de notre refus de laisser une bande de Békés exploiteurs et voleurs, d’origine diverse, y compris, ceux issu de la population même qui fut esclave ici, celui de notre refus

de les laisser faire ce qu’ils veulent dans ce pays. Il est temps pour nous, classe laborieuse et populaire de décider nous-mêmes de ce qui est conforme à nos besoins et de contraindre les exploiteurs à agir dans ce sens ou à nous laisser la direction des entreprises et de la société ! Nous saurons quoi en faire ! Pour finir, face à l’accusation de racisme dont je suis l’objet, j’aimerai rassurer les rares békés qui douteraient de mon humanisme ! Il est celui des militants communistes révolutionnaires, de syndicalistes qui veulent construire une autre société où la morale dominante ne sera pas la morale du compte en banque et de l’âpreté au profit ! Je suis profondément convaincue que notre humanisme est supérieur à celui des exploiteurs békés, européens, chinois, indiens noirs ou autres ! Car pour moi, à l’instar d’un historien haïtien « la haine n’a jamais rien créé » Notre humanisme, c’est celui qui veut fonder les libertés sur la mise à disposition des êtres humains de toutes les ressources qu’ils créent et non le maintien de la domination sur la société d’une petite minorité d’extorqueurs, de profiteurs, d’usurpateurs que les masses en lutte ont

désigné sous le nom de "bande de békés voleurs et profiteurs", autrement dit tous ces gros capitalistes qui sucent le sang du peuple travailleur pour faire grandir leur fortune ! Cependant, force est de reconnaitre que mon accusateur a fait œuvre utile, même si c’est à partir d’une mauvaise foi évidente, en un sens il a fait avancer notre combat, comme dit le proverbe créole : kodyanm ka maré yanm ! L’igname s’entortille avec ses propres lianes

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20 mars 2012 2 20 /03 /mars /2012 22:17

Manifestation anti-coloniale et anti-raciste 2012 Cortège des dernières colonies

SAM 3623-copie-1

La semaine anti-coloniale s'est terminée samedi 17 mars 2012 avec la grande manifestation anti-coloniale et anti-raciste.

De très nombreux individus et organisations ont manifesté, malgré le mauvais temps, à Paris.

Derrière la banderole " Halte à la répression coloniale à la Réunion ! " se sont réunis des groupes qui ont pris la parole lors de l'Assemblée des Dernières Colonies du 4 mars dernier.

L'USTKE, Union Syndicale des Travailleurs Kanak et des exploités, l'UGTG, Union Générale des Travailleurs de Guadeloupe, l'OGDH, Organisation Guyanaise des droits Humains mais aussi des étudiants du Comité de mobilisation pour accompagner les Réunionnais en lutte, des jeunes Martiniquais, La Cause du peuple et le Parti Communiste maoïste de France et le JERF, Jeunesse Émigrée Réunionnaise en France.

Plus de 1 400 tracts sur la situation à la Réunion ont été distribués : le tract.

Les Sorins de Montreuil sont également venus derrière le cortège des dernières colonies, scandant leur slogan "Hier colonisés, aujourd'hui exploités, demain régularisés ! " et animant la manifestation en musique ...

SAM 3485 (1)Sources http://lacausedupeuple.blogspot.com/

 

Déclaration de l’OGDH et du MDES lors de l’assemblée du 4 mars

ASSEMBLÉE DES PEUPLES COLONISÉS PAR LA FRANCE

PARIS - 4 MARS 2012 (SEMAINE ANTICOLONIALE)

DÉCLARATION COMMUNE MDES-OGDH

Mesdames, Messieurs les organisateurs de la Semaine Anticoloniale, chers amis militants, le Mouvement de Décolonisation et d’Émancipation Sociale de la Guyane (MDES) à travers ma personne et l’Organisation Guyanaise des Droits Humains (OGDH) à travers celle de M. Raymond Charlotte nous joignions solidairement à vous pour vous présenter les enjeux déterminants auxquels notre peuple doit faire face. Aussi nous rappelons en mémoire de notre Histoire en cours et à tout un chacun que contrairement à l’esclavage, le colonialisme n’a jamais été aboli, il a depuis été légalisé sous un voile de démocratie, de Département, de Région, de COM, de POM, et nous en passons…

Notre terre la Guyane est habitée historiquement des trois peuples autochtones que sont les Amérindiens, les Bushinengués et les prétendus Créoles et dépasse officiellement les 252 000 habitants avec les apports migratoires. Cette diversité est mise à profit par l’État français et ses supplétifs locaux pour déstabiliser régulièrement le processus de consolidation de notre peuple et de notre nation. Il s’opère ici un véritable génocide physique (peuplement et exil), culturel (aliénation et déscolarisation), social (assistanat), et économique (expropriation et marginalisation). Il s’opère ici une désagrégation de notre territoire par une mise sous cloche environnementale (réserves et parc naturels 75% des zones les plus riches) et un pillage des ressources par des multinationales.

En dehors de notre combat quotidien pour notre émancipation politique, notre engagement dans cette initiative s’impose vu l’urgence de notre situation nationale.

Alors que l’ONU entre dans sa troisième décennie 2011 - 2020 pour éradiquer ce fléau, nous observons que cette institution mondiale prend encore pour de l’autodétermination le fait qu’un peuple soit contraint d’accepter un changement statutaire imposé par une Puissance de tutelle ici la France. Ce fût dernièrement le cas lors de la « consultation populaire » jalousement encadrée dans le bloc de la constitutionnalité, organisée en Guyane par la République française les 10 et 24 janvier 2010.

Si la mission de décolonisation que s’est fixé l’ONU doit être menée à bien c’est en exhortant les puissances administrantes à garantir et protéger les droits inaliénables des peuples des territoires non-autonomes sur leurs ressources naturelles et leurs terres et ce conformément aux textes de sa Charte de 1945 et aux articles 168 de l’OIT et 8J de la Biodiversité.

La Guyane dans son ensemble continental peuplé de 400 millions de personnes, n’est ni un rêve, ni une invention, elle appartient à l’Amazonie, à la civilisation du manioc et de l’igname entre le Brésil et le Surinam, nous ne sommes ni en France ni, ni en Europe. Les artifices juridiques et administratifs français ne sont pas adaptés à la géographie physique et humaine, à l’écologie et à l’économie naturelle de notre pays. Notre histoire est parallèle à celles des autres territoires sud-américains, peuplée originairement par les Amérindiens massacrés par la colonisation européenne, conquis par les forces armées et les églises des puissances occidentales. Nous avons subi comme tous les territoires de notre Amérique l’importation de nègres d’Afrique mis en esclavage dans des plantations pour enrichir les marchés européens. Des peuples se sont formés dans toutes ces régions qui ont toutes lutté pour leur émancipation. Cela s’est traduit par la formation d’États indépendants. La seule région encore occupée par une puissance occidentale en Amérique du sud est la Guyane colonie française. Après des années de dictatures militaires de droite appuyées par les Etats-Unis, l’Amérique du sud est maintenant majoritairement, largement dirigée par des gouvernements de gauche, élus démocratiquement. C’est la seule région au monde où ce changement « révolutionnaire » est réalisé et continue à se développer. Le basculement du Pérou « à gauche », en Août 2011 en est un exemple. Ainsi que la victoire par les urnes des anciennes guérillas du Front Farabundo Marti de Libération Nationale de El Salvador, et du Front de Libération Sandiniste du Nicaragua.

La Guyane est donc une enclave non émancipée dans un continent émancipé, démocratique et progressiste. Tous les pays d’Amérique du sud souhaitent que cette tâche antidémocratique soit résorbée. Ils sont prêts à soutenir les efforts du peuple guyanais, et de ses organisations représentatives dans le sens de la libération complète de notre continent. L’invitation du MDES à Brasilia du 1er au 3 septembre dernier au Séminaire International sur l’Amérique du sud composé de tous les partis de gauche du continent ainsi qu’au 4ème Congrès du Parti des Travailleurs (PT) témoigne de la solidarité active de nos voisins.

Les perspectives de luttes sont à la hauteur de la conquête du pouvoir politique dans notre pays, mais à la lumière des luttes et victoires de nos voisins immédiats, ils nous montrent des exemples de développement basés sur les ressources naturelles riches et variées de notre région amazonienne.

Puisque nous parlons de nos richesses naturelles, la première d’entre toute et la mieux confisquée est bien la terre dont la question de fond s’articule autour de deux axes :

- L’aspiration légitime du peuple de Guyane à l’accession à la terre dans son acceptation profonde, viscérale et son intégration régionale.

- La volonté de l’État français de conserver la maîtrise foncière d’un territoire qu’elle gère depuis plus de 400 ans comme une réserve et un laboratoire humain, minéral et animal.

Sur les 84 000 km2 que compte le pays, 72 900 km2 relèvent du domaine privé de l’État soit 86% du territoire. Subsistent alors 1000 km2 pour bientôt 400 000 habitants qui se plaignent à tous les niveaux : particuliers, Agriculteurs, Chambre d’Agriculture, Direction de l’Alimentation de l’Agriculture et de la Forêt, Établissement public d’Aménagement en Guyane, Associations d’Agriculteurs et Associations en lutte pour la terre, Municipalités et Élus, de ne rien pouvoir obtenir de l’État français. En substance les intérêts de l’État français en Guyane ne sont pas en convergence avec les intérêts du peuple de Guyane en Amérique du sud.

Autre richesse « découverte » le 9 septembre 2011, après notre bauxite, nos diamants notre or et notre forêt tropicale ; le pétrole à 160 km au large des côtes, là encore le produit de l’exploitation du bassin d’hydrocarbure guyanais reviendra exclusivement à l’État français qui percevra les redevances fixes et impôts sur les bénéfices et non pas la collectivité. La Guyane n’étant pas associée au niveau du capital du montage financier de la structure : la « France » apportant la ressource et le partenaire apportant le financement et la technologie se partageront équitablement les bénéfices…

La leçon que nous en tirons c’est que, nous devons à l’avenir exiger un préalable pétrolier pour instituer la GUYANISATION de notre sous-sol.

Enfin nous déplorons dans le sinistre registre de la violence coloniale, la tentative d’assassinat en bande organisée dont M. Raymond Charlotte, militant indépendantiste de 1974 à nos jours (cofondateur de l’OGDH), altermondiste, a fait l’objet dans la nuit du 6 au 7 juin dernier à son domicile à Cayenne par un commando de quatre personnes cagoulées et portant une combinaison identique. Il était 23h lorsque l’ordre a été donné : « Achevez-le !». Une citation directe portée par les avocats Me Leblanc Marcel, Me Donzenac Louze, Me Guéril Serge et Me Sagne Marize du barreau de Cayenne, Me Briolin du barreau d’Evry a été déposée au doyen des juges d’instruction du tribunal de Cayenne, M. Charlotte est actuellement en convalescence en France.

Quand la Guyane se lève elle s’approprie toutes ses richesses et ses royalties ! Nous adressons un appel à l’UTG, aux forces nationalistes et autres courants progressistes, à la société civile guyanaise, au monde universitaire, à la jeunesse à nous rejoindre pour obtenir l’inscription de la Guyane sur la liste de l’ONU des pays non-autonomes à décoloniser.

Raymond Charlotte (OGDH) et Pierre Carpentier (MDES).

Paris le 4 mars 2012.

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14 mars 2012 3 14 /03 /mars /2012 09:25

Et si le Cube Maggi faisait partie de la géostratégie européenne pour détourner les Africains et les Caribéens de leurs épices naturelles et si abondantes ?

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10 mars 2012 6 10 /03 /mars /2012 10:07

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Cayenne le 08 mars 2012

Silvestre BIDIOU                                                                       André TIOUKA

 

 

Lettre ouverte à monsieur Rodolphe ALEXANDRE

Président du conseil régional de la Guyane

 

Monsieur le Président du conseil régional ;

 

Alors que notre communauté amérindienne est en pleine souffrance, vous avez utilisé son malheur courant 2011 pour argumenter votre discours politique lors des élections cantonales dans le but unique de semer la division entre les peuples de notre pays. Non content de cela, vous persistez aujourd’hui dans cette mauvaise direction, à travers votre avocat maître CHONG-SIT qui s’est exprimé le 28 février 2012 au journal de 13h00 de Guyane Première télévision.

 

Nous ne pouvions tout simplement pas laisser passer ses propos sans réagir, aussi, par la présente, Sylvestre BIDIOU et moi-même, André TIOUKA voulons exprimer notre vive indignation face à votre ligne de défense qui consiste à cautionner et à banaliser la distribution d’alcool auprès des populations amérindiennes pendant les périodes électorales afin de recueillir leurs suffrages.

 

Vous n’ignorez pas que l’alcool provoque des ravages au sein de la jeunesse de notre pays et nous vous rappelons qu’il y a quelques mois, il a été démontré que ce fléau, justement, était responsable de nombreux suicides au sein de notre communauté. A plus forte raison lorsque aucune perspective de développement économique et social n’est proposé à nos populations.

 

En vous écrivant, nous avons en mémoire le noble combat mené il y a quelques mois pour le retrait, face aux lycées Anne-Marie JAVOUHEY de Cayenne et Léon GONTRAN DAMAS de Rémire- Montjoly, d’affiches publicitaires incitant à la consommation d’alcool.

 

Sachez Monsieur que les quelques mots prononcés par votre avocat sur une grande antenne publique de télévision contribuent à anéantir et à balayer le travail pédagogique de fond effectué depuis de longues années par les associations de lutte contre l’addiction à l’alcool.

 

Nous, le peuple Amérindien, enfin, le peuple de Guyane, nous attendons donc que vous

présentiez des excuses publiques pour votre comportement qui n’est pas digne du président d’une collectivité aussi importante que la Région Guyane.

 

- Car au lieu de rassembler vous vous faites l’avocat de la division

 

- Car au lieu de protéger la population et ses intérêts, vous vous faites l’avocat de pratiques néfastes qui asservissent, avilissent et détruisent l’individu.

 

- Car le comportement irresponsable et irréfléchi qui est le vôtre, n’aidera pas la

population de notre pays à sortir vainqueur de la bataille contre le marasme économique.

 

En espérant que vous saurez prendre conscience de l’attitude perverse que vous entretenez envers notre peuple, nous vous prions de recevoir, Monsieur le Président, nos salutations distinguées

 

 

Sylvestre BIDIOU                                                                           André TIOUKA

                                         Membre du bureau du MDES

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9 mars 2012 5 09 /03 /mars /2012 11:06

 

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Liyannaj Kont Pwofitasyon   BEO

 

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Mardi 06 mars 2012, Pointe-à-Pitre

 

En moins d’une semaine, la mobilisation des Réunionnaises et Réunionnais a rappelé à l’opinion publique française le niveau insoutenable des prix dans les colonies. Rien de nouveau, pourtant. La lutte contre la vie chère était déjà un des thèmes centraux du mouvement social de 2009 dans les îles de Guadeloupe, à la Martinique et à la Réunion.

Après les manifestations en Nouvelle-Calédonie et le vaste mouvement de 46 jours à Mayotte, l’ampleur de ce nouveau soulèvement à la Réunion démontre, une fois de plus, l’intensité du mécontentement général de populations livrées à l’appétit des seigneurs de l’import et de la grande distribution.

Dans l’archipel guadeloupéen, la mobilisation de masse avait permis la signature d’accords entre le Liyannaj Kont Pwofitasyon, l’Etat, les collectivités locales et la grande distribution portant sur une baisse des prix des produits de grande consommation.

Suite à une première opération de relevé des prix menée par les bénévoles du Bureau d’Etudes Ouvrières (BEO), le LKP n’a eu de cesse, tout au long de l’année 2011, de dénoncer :

• la non-répercussion, par la quasi totalité des super et hyper marchés, de la baisse de

l’octroi de mer que leur avait accordée la Région Guadeloupe sur près d’une soixantaine

de familles de produits de consommation courante ;

• le non-respect par l’Etat des missions de contrôle qu’il s’était engagé à mener afin de

vérifier cette répercussion de la baisse de l’octroi de mer ;

• la disparition des rayonnages d’un grand nombre de produits négociés ;

• le non-respect par l’Etat de son engagement à publier les relevés mensuels des prix sur un

chariot-type de 50 produits de base ;

• la relance de la flambée des prix pratiqués par la grande distribution à compter de l’année

2010 avec la bénédiction des élus et des représentants de l’Etat ;

• le refus de l’Etat de faire appliquer l’article L 410.2 du Code du commerce et l’article 1 de la

LODEOM permettant la réglementation du prix des produits de première nécessité.

A la Réunion, l’accord sur une baisse de 250 produits passé entre le Collectif des organisations syndicales, politiques et associatives réunionnaises (COSPAR) et les représentants de la grande distribution n’a pas plus été respecté qu’en Guadeloupe. Ce n’est qu’après une nouvelle mobilisation – et un nouvel embrasement du quartier du Chaudron – que l’Etat, les collectivités locales et la grande distribution déclarent qu’ils feront aujourd’hui ce à quoi ils s’étaient déjà engagés trois ans plus tôt !

Le LKP invite les Réunionnais à demeurer vigilants et mobilisés, au-delà de la saison des élections, afin d’assurer le respect des nouveaux accords qu’ils viennent d’arracher.

Le LKP invite les travailleurs et le peuple de Guadeloupe à se mobiliser au sein de brigades de bénévoles du BEO réparties sur l’ensemble des communes de l’archipel afin de prendre part, à la place d’une autorité préfectorale aveugle,sourde et muette face à la pwofitasyon, à un relevé des prix des produits de première nécessité qui soit clair, honnête et à la disposition de tous.

Le Bureau d’Etudes Ouvrières du LKP lancera, dans les semaines qui viennent, d’une vaste opération de mise sous surveillance permanente des prix des produits de première nécessité dans l’ensemble des communes de Guadeloupe.

Dans le contexte de la « défaillance de l’Etat et des pouvoirs politiques », le LKP exigera des négociations avec les différents acteurs de la distribution pour limiter les marges abusives et obtenir que les produits de première nécessité soient commercialisés à un prix supportable par les classes populaires, conformément aux engagements pris.

 

Jou nou ké mété ajounou péké vwè jou !

 

LKP : 0690 49 48 33 – BEO : 0690 74 15 77

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8 mars 2012 4 08 /03 /mars /2012 10:06

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Angela Davis, la rebelle, condamnée à mort, est acquittée le 4 juin 1972

Aux cotés de Malcom X et Martin Luther King, Angela Davis est une grande figure du mouvement Noir américain. Elle adhère au Parti Communiste vers 18 ans et devient membre des Black Panthers en 1967. Militante révolutionnaire, se battant pour l’égalité des noirs et des blancs mais également pour l’émancipation des travailleurs, elle comprend très vite que seule l’unité des mouvements sociaux et politiques entre blanc et noir, homme et femme permettra de combattre la classe dirigeante. C’est cette compréhension qu’elle paiera en étant condamnée à mort en 1972. C’est une mobilisation d’une ampleur internationale qui permit sa libération. Aujourd’hui, elle est toujours militante des luttes sociales et politiques aux États-Unis.

Angela Davis affirme : « La jeunesse est plus révoltée et plus créative que jamais. C’est elle qui me permet de continuer à avancer. » dans un excellent entretien dans Multitudes sur la révolte des banlieues françaises en novembre 2005.

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Angela Yvonne Davis est née le 26 janvier 1944 au « Deep South », dans les bas-fonds de Birmingham, quartier surnommé « Dynamite Hill », état de l’Alabama, aux USA. C’est l’époque des grands troubles et du racisme exacerbé dans une société ségrégationniste. Ses parents sont communistes activistes. La petite Angela, élevée dans la contestation et la résistance, reçoit les influences de ses futures convictions politiques et conceptions philosophiques. A 12 ans, elle participe au boycott d’une compagnie de bus pratiquant la ségrégation.

En 1958, elle obtient une bourse pour étudier à l’ « Elisabeth Irwin High School » de New York où existe un programme d’aide aux élèves noirs du Sud pour continuer leur scolarité. Ce lycée privé est surnommé « Little Red Scholl House » à cause de sa sensibilité aux mouvements sociaux et politiques de gauche. Angela y rencontre les enfants des leaders communistes, Bettina Aptheker qui, plus tard, en 1975 écrira un livre sur elle. Angela est recrutée par les Jeunesses Communistes, « Youth Communist Group ».

Angela obtient son baccalauréat. En 1961, elle rentre à l’Université de Brandeis dans le Massachusetts où elle rencontre le philosophe Herbert Marcuse, son guide. Puis elle étudie en France de 1963 à 1964. Elle rencontre le racisme, traîne de l’empire colonial français. Elle se trouve à Biarritz quand elle apprend l’attaque à la bombe dans l’église de sa ville natale : quatre enfants qu’elle connaît personnellement sont tués. Fait divers routinier dans le Sud profond des Etats-Unis où la vie d’une personne noire ne vaut rien.

Après la Sorbonne, elle va en Allemagne à l’Université Goethe de Francfort et suit les cours de Théodore Adorno. Ces séjours à l’étranger enrichissent son expérience de vie, militantisme avec les Algériens en France et avec les jeunesses socialises en Allemagne, et ses connaissances philosophiques marxistes.

Maintenant, Angela est forte. Elle décide de rentrer aux Etats-Unis pour mettre son savoir en pratique et mener le combat de son peuple, le peuple noir.

“ Venue des bas-fonds du « Deep South », une nouvelle lueur illumine le Monde le 26 janvier 1944 : Angela Yvonne Davis. Elle deviendra flamme, embrasera une population entière, portant le combat sur tous les fronts, n’ayant qu’un seul but : Justice et Egalité pour tous, Liberté pour son peuple !”

En 1968, doctorat en poche, Angela Davis devient enseignante à l’Université de San Diego. Elle milite à l’intérieur du parti communiste et des Black Panthers, totalement immergée dans la communauté noire qui endure les rafles en permanence et l’oppression de la police raciste, lynchages, supplices et exécutions sommaires sont le quotidien. Dans ce contexte, revendiquer des droits civiques c’est risquer sa vie à chaque instant et être à l’index. Témoin de l’assassinat de trois de ses amis sur le campus, puis dénoncée comme communiste par un de ses étudiants, Angela est renvoyée par la direction de l’université, incitée par le gouverneur d’alors, Ronald Reagan. Désormais, Angela est surveillée de près par le gouvernement.

C’est dans cet environnement que se produisent les circonstances qui vont façonner le destin d’Angela Davis. On est le 7 août 1970, une prise d’otages visant à libérer George Jackson, membre des Black Panthers condamné à la prison à vie à l’âge de dix-huit ans pour un vol de 70 $ (dans une station-service, je crois), tourne mal. Quatre personnes sont abattues et trois autres sont grièvement blessées. Angela est membre du comité de soutien de George Jackson, elle est accusée par le FBI d’avoir procuré les armes qui ont permis ce coup de force. Certes, elle est noire, mais en plus elle est une femme. Angela est la troisième femme de l’Histoire à être inscrite sur la liste des personnes les plus recherchée par le FBI, la célèbre « Most Wanted List ». Mais Angela est introuvable. Durant deux mois, la panthère noire déjoue la poursuite du FBI. Pendant cette traque à travers les Etats-Unis, sa renommée se façonne, grandit, et de nombreuses pancartes fleurissent sur les murs et les portes : « Angela notre sœur, tu es la bienvenue dans cette maison ».

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Affiche de l’avis de recherche du FBI

Angela Davis est arrêtée le 13 octobre 1970, dans un hôtel. Accusée de meurtres et de séquestrations… c’est la peine de mort.

Angela est placée en détention provisoire pendant seize mois au « Women’s Detension Center » de New York. L’opinion publique internationale se mobilise pour la supporter, John Lenon et Yoko Ono chantent la chanson « Angela », les Rolling Stones écrivent et composent pour elle « Sweet Black Angel ». Prévert lui écrit un poème. Des manifestations monstres grondent dans les capitales. A Paris, 100.000 personnes demandent sa libération avec en tête de la foule, Aragon et Sartre.

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Angela Davis lors de son procès

Grâce à la pression internationale, elle est acquittée le 4 juin 1972 de toutes les charges qui pèsent contre elle par un jury composé uniquement de blancs, au cours d’un procès hyper médiatisé qui met à jour une machination du FBI. Angela est libérée sous caution. Un monstre sacré est né, une grande figure pour la justice et l’égalité. Elle multiplie ses combats, pour la paix au Viêt Nam, pour l’égalité des femmes, contre le racisme et l’oppression.

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Aujourd’hui, Angela a 65 ans, toujours rebelle. Elle lutte pour l’abolition de la peine de mort aux Etats-Unis et contre le système carcéro-industriel. Cette industrie pénitentiaire devenue une manne inépuisable pour le gouvernement et les sociétés privées qui la contrôlent. Angela donne des cours sur l’éveil de la conscience à l’université de Santa Cruz en Californie, encourage l’esprit critique face au prêt à penser. Angela Davis rejoint le « Comité International de Soutien aux victimes vietnamiennes de l’Agent Orange et au procès de New York » (CIS)

Elle a écrit (titres traduits) :

1971 : S’ils frappent à l’aube…
1972 : Les bases de la défense : le coup monté
1974 : Autobiographie
1981 : Femmes, race et classe
1985 : Les violences contre les femmes et le perpétuel défi du racisme
1989 : Femmes, culture et politique
1999 : Le message féministe dans le blues
1999 : Philosophie d’Angéla Davis
2003 : Les prisons sont-elles obsolètes ?

Principaux livres sur Angela Davis :

1972 : Regina Nadelson : Who is Angela Davis ? The bio­gra­phy of a revo­lu­tio­nary
1972 : Charles Ashman : The people vs Angela Davis

1973 : Reginald Major : Justice in the roud : the trial of Angela Davis
1975 : Bettina Aptheker : The mor­ning breaks
1975 : Mary Timothy : The story of the trial of Angela Y. Davis

André Bouny
père adop­tif d’enfants viet­na­miens, pré­si­dent du « Comité International de Soutien aux vic­ti­mes viet­na­mien­nes de l’Agent Orange et au procès de New York » (CIS)

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2 mars 2012 5 02 /03 /mars /2012 09:25

INVITATION A LA MOBILISATION POUR OBTENIR REPARATIONS

Par Le COFFAD

 

26 FEVRIER 1885 -  26 FEVRIER 2012

127ème anniversaire  de la Conférence de Berlin

(Dépeçage de l’Afrique au profit de l’Occident) 

Le 26 février 1885, réunies à Berlin « sur l’invitation qui leur a été adressée par le gouvernement impérial d’Allemagne, d’accord avec le gouvernement  de la République française, … » (sic !), les puissances coloniales décidèrent la colonisation, le dépeçage et l’appropriation du continent à leur profit*.

*L’intégralité de l’Acte général de cette Conférence de Berlin, et celle de la Bulle papale du 08 janvier 1454 et également celle du Code Noir de Louis XIV de 1685 sont reproduites dans l’ouvrage intitulé « Le Péché du Pape contre l’Afrique » (Jésus-Christ outragé, l’Afrique courroucée), Assani FASSASSI, éd. Al qalam, Paris, 2002.  

Après la Bulle du Pape et le Code Noir, cet Acte général de la Conférence de Berlin vient compléter et clore le trio des Ecritures  et Textes fondamentaux par lesquels et avec lesquels l’Europe a engagé et scellé la vie et le sort de l’Afrique et des Africains dans l’abîme. Ces trois Textes (la Bulle, le Code Noir et l’Acte de la Conférence de Berlin) constituent le socle des tragédies et malheurs de tous ordres que subissent l’Afrique et les Africains depuis le XVème siècle. 

Pour commémorer ce triste anniversaire,

Pour trouver ensemble les moyens adéquats pour obtenir réparations morales et/ou matérielles (au titre de la colonisation, au titre de la Traite négrière transatlantique –LE YOVODAH, les déportations massives des Africains), nous vous invitons, où que vous êtes, à vous mobiliser et à organiser des débats.

Le COFFAD continue d’organiser, à cet effet, des journées de mobilisation jusqu’au 10 mai 2012.  En effet, la France a fixé le 10 MAI comme jour des « mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions», sur la proposition du comité pour la mémoire de l’esclavage, en référence à la date de l’adoption en dernière lecture par le Sénat de la loi du 21 mai 2001.

« Aujourd'hui, agissons ensemble pour que nos enfants n'aient pas à réclamer demain ce que nous réclamons aujourd'hui ».

 


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1 mars 2012 4 01 /03 /mars /2012 11:49

mod_article632994_1.gifDipi nanni nannan andan roun lo nasyon léta ka aliansé ké légliz', yé chak ka léjitimé yé kô. A konran pandan kolonizasyon-a légliz' té ka évanjélizé sé endyen-yan, sé èsklav'-yan pou yé té pé asepté yé kandisyan.

Lafrans pou so pa voté roun lalwa dipi 1905 ki ka séparé zafè légliz', ki yé di a bèt privé, di léta ki ka okipé di bagaj' piblik.  Yé ka di lafrans a roun léta layik. Oro-yo atè lagwiyann' ki sa roun koloni di lafrans nou toujou gen lalians di sa yé ka rélé "la sabre et le goupillon" (larmé ké légliz'). Pandan moun té ka voyé yé kô monté annan derniyé jou karnaval légliz' té ka okipé roun di nou lékol, roun  colèj piblik di  montjoly pou yé "synode" anlè néo-évanjélizasyon ké sa yé ka kriyé lakatéchèz'.

Nou ka doumandé nou kô si lédikasyon nasyonal té ké lésé misilman ou endou okipé yé lékol..........Nou pa ka komprann' pou ki sa légliz' pa ka okipé yé lékol masô yé ka dirijé ? 

Jodla anlè roun radyo di servis piblik' nou ka vwè yé ka envité lévèk di lagwiyann ki ka vini palé di lékonomi di chomaj' ka fè promosiyon di roun déba annan la katédral Kayenn'..............Léta layik pou ki moun' ?  Zafè privé ké zafè piblik pou ki moun ?

Léta kolonyalis' savé sa i ka dwé légliz' katolik' !!!!!!!!!!!

SAB ké GOUPIYAN a sa ki ka toujou roulé ron annan nou péyi lagwiyann'.

 


 

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28 février 2012 2 28 /02 /février /2012 09:43

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"Le système colonial perpétue les inégalités et les injustices, en humiliant les réunionnais"

 

Les événements de ces derniers jours à La Réunion, sont révélateurs d’une situation coloniale, qui perdure et accentue les inégalités dans notre pays. Pendant 66 ans, les élus réunionnais de droite, comme de gauche, ont cautionné et accompagné toutes les politiques anti-sociale et anti-réunionnaise, Ils sont tous co- responsables et complices de la situation catastrophique et de l’impasse dans laquelle ils ont conduit notre pays. Ils se sont discrédités devant le peuple réunionnais.

Si l’on ne se pose pas les bonnes questions aujourd’hui, si l’on apporte pas les bonnes réponses aux problèmes posés, nous allons vers une explosion d’une ampleur insoupçonnable , dont l’issue est imprévisible. Notre pays est à la veille d’un réveil brutal et d’un changement d’une portée historique. A ne pas respecter le peuple, à continuer à l’humilier et à utiliser la répression coloniale, comme seul moyen, pour étouffer la révolte populaire, le peuple finira par descendre en masse dans la rue, comme il a commencé à le faire depuis plus d’une semaine. Le problème aujourd’hui, ce n’est pas l’octroi de mer, la solution ce n’est pas non plus d’aller réclamer les mêmes prix qu’en France, ou donner 200 € de plus, en attendant la prochaine vague d’augmentation. Dans quelques mois, après les élections, on se retrouvera au même point et on aura rien réglé. La vraie solution aujourd’hui, pour ramener les marchandises à un juste prix, est de réclamer dès à présent la suppression de toutes les primes coloniales, qui a pour effet, de gonfler artificiellement les prix et peser lourdement sur la cherté de la vie. Supprimons la surrémunération, les prix deviendront plus accessibles aux plus démunis et aux réunionnais en général. L’autre effet pervers de la surrémunération, est de priver les réunionnais qualifiés, diplômés et compétents d’un travail au pays et au service de leur pays. Leur seule perspective un exil sans retour.

SUPPRIMONS LA SURREMUNERATION :

 > lo pri komision va bésé (Les prix des marchandises vont baisser) —> lo rénioné nora travay dans son péi (Le réunionnais aura du travail dans son pays) —> kréol an Frans va gingn rantré (Les réunionnais en exil vont pouvoir rentrer) Les indépendantistes et nationalistes réunionnais soutiennent le combat légitime des réunionnais contre la vie chère et dénoncent la répression coloniale.

Communiqué de LORGANIZASION POPILER PO LIBER NOUT PEI

 

Déjà en 2009 on pouvait lire :

Bonne nouvelle : un parti indépendantiste vient de se créer à La Réunion...le 6 juillet. Il demande à ce que La Réunion soit inscrit dans la liste des pays à décoloniser et approuve l'idée de l'actuel président de l'Union Africaine Mohamed Kadafi, qui a émis le souhait de "voir l'île de la Réunion faire parti des membres de l'Union Africaine".

 

Le LPLP, nouveau front populaire veut "décoloniser la Réunion"

Un nouveau front populaire "de libération nationale" est né dans le département : le LPLP, "Lorganizasion Popilèr po libèr nout Péi" qui unit les divers mouvements indépendantistes. A quelques jours de l'arrivée de François Fillon, le LPLP dénonce les États généraux comme "une mascarade où les dés son pipés"... Ce parti milite pour une île sans la France.

"Les Etats généraux sont une mascarade" dénonce Bernard Grondin, porte-parole du LPLP, Lorganizasion Popilèr po libèr nout Péi, qui regroupe aujourd'hui le Parti Indépendantiste Réunionnais, Nasion réunionnais, le Mouvman Antikolonialis Rénioné (Mar), Patriote Rénioné, Drapeau Rouge et les anciens du Mouvement Indépendantiste Réunionnais (Mir). "Avant même que la synthèse des États généraux ne soit rendue, Nicolas Sarkozy envisage l'autonomie pour la Martinique et l'Assemblée unique pour la Réunion" s'indigne le porte-parole. "Comment peut-on dire au Réunionnais de choisir quand on lui impose une Assemblée Unique pour tout de suite ou pour 2014?". D'ailleurs, à deux jours de la venue du Premier ministre François Fillon, le LPLP déclare : "Nos tèrs lé a nou. Les Réunionnais sont les seuls à savoir ce qu'ils veulent faire de leurs terres". Bernard Grondin rajoute que "Sé pa le prémié minis ke va désid po nou. Sé a nou de désidé si nou ve lotonomi, la départementalizasion ou lasemblé unik. Zordi lu donn pa nou le choi, lu vien impoz a nou lasemblé unik".

 

La Réunion, membre de l'UA ?

 

Quelques jours après le 13 ème sommet de l'Union Africaine à Syrte, en Lybie, le LPLP relève des propos de l'actuel président de l'Union Africaine Mohamed Kadafi, qui a émis le souhait de "voir l'île de la Réunion faire parti des membres de l'Union Africaine", assure Bernard Grondin, porte-parole du LPLP. "L'Union Africaine lors de sa dernière Assemblée générale a maintenu la Réunion dans la liste des pays et territoires sous occupation étrangère (Plan stratégique 2009-2012). Un premier contact a déjà été pris avec l'organisation africaine, à son siège à Addis-Abéba". Une délégation du LPLP envisage de se rendre dans la capitale éthiopienne dans les prochaines semaines pour "sensibiliser les membres de la commission de l'Union Africaine. Nous cherchons des soutients partout pour nous aider dans notre combat pour une véritable décolonisation de la Réunion".

 

Le LPLP : une alternative...

 

Le mouvement populaire se positionne comme une alternative face aux autres mouvements politiques de l'île. Désormais, "les Réunionnais auront le choix entre, d'un côté les départementalistes (PCR-PS-PSR-Verts-NPAR-UMP-Modem) et les nationalistes avec le LPLP". Dans ses priorités, le parti rappelle que la Réunion ne figure plus dans la liste des territoires non-autonomes des Nations-Unies, mais qu'une demande "pour réinscrire l'île dans le liste à décoloniser, sera faîte auprès du Comité spécial des 24 de l'Onu à New-York".

 

Bernard Grondin n'a pas hésité à déclarer que la départementalisation est "un échec vu les chiffres : 40% de chômage, 130.000 illétrés, 350.000 Réunionnais assujettis à la CMU, c'est un bilan négatif". Jean-Claude Barret, président de la Mar évoque ainsi "un changement de statut".

 

"Réunifier le mouvement nationaliste"

 

Derrière le nouveau front populaire "de libération nationale", il y une volonté de "réunifier le mouvement nationaliste" affirme Bernard Grondin. "Nous allons faire le tour des communes, des collectivités et des chambres consulaires dans quelques semaines pour leur demander de hisser notre drapeau qui a été créer le 14 juin 2008 et qui symbolise notre nation. Nous rendrons public les noms de ceux qui acceptent et ceux qui refusent de hisser notre drapeau". Ce drapeau est tricolore : vert, jaune, rouge. "Le vert symbolise le marronnage, le jaune la classe ouvrière et ses luttes d'hier et d'aujourd'hui, le rouge, la période de l'esclavage et de l'engagisme". Cette troisième couleur est frappée d'une étoile jaune à cinq branches. Le nouveau parti propose une hymne national, "In sèl pep, un sèl nasion, anou minm rénioné" et une carte d'identité.

 

Lundi 06 Juillet 2009

 

Source : http://www.zinfos974.com/Le-LPLP,-nouveau-front-populaire-

 

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27 février 2012 1 27 /02 /février /2012 10:18

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Mbeki Thabo ex-président Sud Africain a prononcé un discours le jeudi 16 février 2012 sur l’état du continent Africain, chaque Africain a le devoir de lire et faire lire aux autres.

  Thabo Mbeki: ex-président Sud Africain

 

Thabo Mbeki. «Voici comment nous devons défendre notre souveraineté » L’ancien président sud-africain, engagé pleinement dans la défense de la souveraineté des pays africains après les «viols» subis par la Côte d’Ivoire et la Libye, a prononcé jeudi dernier un discours d’une densité très forte à l’Université du Cap Occidental. Pour nos lecteurs et pour le monde francophone, nous avons traduit la quasi-intégralité d’un discours de dénonciation mais aussi de proposition. (…) Les événements récents sur notre continent, et plus précisément ce qui s'est passé en Côte d’Ivoire et en Libye l'an dernier, ont été l’objet d’une importante communication sur le thème : «Réflexions sur le maintien de la paix, la souveraineté des Etats et la gouvernance démocratique en Afrique» (thème de l’intervention de Mbeki). Dans le cadre de cette conférence, je me concentrerai sur la Libye, même si les événements survenus en Côte d’Ivoire pourraient également confirmer une bonne partie de ce que je vais dire au sujet de la Libye, relativement aux buts et aux résultats des récentes interventions d’armées étrangères en Afrique. Avant d'aller plus loin, je tiens à réitérer ce que j'ai dit avant et ailleurs, qui porte sur l'allégation insultante selon laquelle l'Union africaine et certains d'entre nous avaient été achetés avec les pétrodollars que nous avons reçus du régime libyen de Kadhafi. À cet égard, on nous avait accusé d’avoir pris les positions que nous avons prises de nous opposer à l'utilisation abusive du Conseil de sécurité des Nations Unies pour effectuer un changement de régime en Libye, parce que nous avions été corrompus par ces pétrodollars. Une fois de plus, je voudrais sans réserve réfuter les mensonges qui ont été propagés, selon lesquels l'Union africaine dépendait de la Libye pour son budget, et que la Libye a soutenu l'ANC de quelque façon que ce soit pendant la période de notre lutte contre le régime d'apartheid avant 1990. Malgré cette réalité, beaucoup de nos médias nationaux et leurs homologues internationaux, et les soi-disant analystes, ont constamment et obstinément propagé le mensonge totalement infondé que la Libye de Kadhafi a joué un rôle important en donnant à l'ANC les moyens de survivre et de mener à bien la lutte contre l'apartheid. Libye: Comment l'ONU s'est foutu des Africains Ce que je dirai relativement à la résolution 1973 du Conseil de sécurité des Nations Unies, à l'appui des positions de l'UA à cet égard, n'a rien à voir avec une quelconque supposée relation amicale historique avec la Jamahiriya arabe libyenne de Kadhafi. Le 10 Mars 2011, le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine a adopté une feuille de route pour la résolution pacifique du conflit libyen. Entre autres choses, cette feuille de route prévoyait la fin des violences en Libye et l'institution d'un processus par lequel les Libyens devraient s'engager les

uns les autres dans des négociations inclusives pour déterminer librement l'avenir de leur pays, y compris sa démocratisation obligatoire et véritable. L'Union africaine a obtenu l'accord du régime de Kadhafi à cette feuille de route, en s'appuyant sur le fait que la Libye est l'un de ses membres. Cela a créé le cadre pour aborder les questions identifiées dans le thème de cette conférence – le rétablissement de la paix, la souveraineté de l’Etat et la gouvernance démocratique en Libye - sans avoir recours à la force et donc la mise à mort inutile de dizaines de milliers de Libyens et la destruction de précieuses infrastructures nationales et d'autres biens. L'UA a transmis sa décision du 10 Mars à l'Organisation des Nations Unies, à la Ligue arabe et d'autres organisations pertinentes. Toutefois, le Conseil de sécurité a volontairement choisi de ne pas tenir compte des décisions de l'Union africaine, traitant ces décisions relatives à un pays africain, et donc nous, les peuples d'Afrique, avec un mépris absolu. Même dans ses communications, le Conseil de sécurité a décrété pratiquement que la Libye avait cessé d'être un pays africain. En conséquence, il a fait valoir qu'il tient la légitimité de ses actions des décisions prises par la Ligue arabe. Le 17 mars, sept jours après que l'Union africaine a adopté sa Feuille de route pour la résolution pacifique du conflit libyen, le Conseil de sécurité a adopté sa Résolution 1973, qui a créé l'espace pour l'OTAN, une alliance américano-européenne militaire et politique, pour intervenir en Libye en vue d’imposer une résolution violente de ce conflit, centrée sur le changement de régime, dont les objectifs étaient en complète contradiction avec la Résolution 1973. Je suis certain que chacun d'entre nous ici présents ce soir sait ce qui s'est passé ensuite. En substance, l'OTAN n’est pas intervenue pour imposer une zone d’exclusion aérienne pour protéger les civils, ainsi que prescrit par le Conseil de sécurité, mais pour plutôt conduire et renforcer le Conseil national de transition dans une campagne militaire pour renverser le régime de Kadhafi. Sarkozy, Obama, Cameron, les chefs d'orchestre En effet, une fois que la campagne de l'OTAN a été lancée, nous avons été prévenus que telle était l'intention des grandes puissances occidentales. Un mois seulement après l'adoption de la résolution 1973 du Conseil de sécurité, les architectes de la présente résolution et de la campagne de l'OTAN, les présidents Obama et Sarkozy et le Premier ministre Cameron, ont annoncé publiquement leurs intentions. Dans une tribune conjointe publiée dans les journaux le Times de Londres, Le Figaro de France, et l'International Herald Tribune, ces trois membres permanents du Conseil de sécurité, rejetant sans vergogne le mandat du Conseil de sécurité de l’ONU, ont déclaré : "Il y a un chemin vers la paix qui promet un nouvel espoir pour le peuple de la Libye : un avenir sans Kadhafi ... Tant que Kadhafi est au pouvoir, l'OTAN et les partenaires de la coalition doivent maintenir leurs opérations... Le colonel Kadhafi doit partir... " La réalité est que les organes concernés de l'ONU - le Conseil de sécurité et le

Bureau du Secrétaire général - ont trahi leurs obligations en termes de droit international, en particulier, celles prescrites par la Charte de l'ONU. Plutôt, ils ont choisi de donner libre cours aux États- Unis, à la France et au Royaume-Uni, de décider exclusivement de l'avenir de la Libye. Il était relativement facile pour les Occidentaux d'intervenir en Libye comme ils le faisaient, sachant qu'ils ne rencontreraient que peu de résistance à cet égard, comme cela s’est réellement passé. En conséquence, ils ont obtenu ce qui à leurs yeux sont des résultats stratégiques bienvenus destinés à : -les placer dans une position de force pour intervenir dans les pays du Maghreb en Afrique, y compris en Egypte ; -garantir leur accès privilégié au pétrole libyen ; -s’en servir comme un précédent qui leur permet d'intervenir dans tous les autres pays africains comme ils le souhaitent.(…) (...) Notre désunion et la faiblesse du continent à l'égard de la défense du droit de toute l'Afrique à agir pour garantir notre droit à l'autodétermination ouvre la porte à notre "re-colonisation’’, notamment dans le contexte de la volonté des puissances occidentales de limiter notre possibilité d'établir une alliance véritablement stratégique en particulier avec la République populaire de Chine. Thabo Mbeki Les leçons à tirer pour les Africains. Certaines des leçons, d'une importance vitale, que nous, Africains, devons tirer de l'expérience libyenne sont les suivantes : dans la période post-guerre froide, les puissances occidentales ont renforcé leur appétit d'intervention sur notre continent, y compris par la force armée, pour : -assurer la protection de leurs intérêts, au mépris de notre point de vue, en tant qu’Africains; -ces puissances vont utiliser l'argument selon lequel elles sont nos seules amies, en tant que défenseurs de nos droits démocratiques et humains, obligés d’agir ainsi en particulier lorsque notre continent, à travers l'UA et nos organismes régionaux, peuvent être présentés comme ayant échoué à agir pour défendre ces droits ; -ces puissances vont agir comme elles l’ont fait en Libye en particulier si, dans les situations de conflit interne qu’elles vont aussi fomenter, elles peuvent argumenter qu’elles agissent sous mandat de l'ONU, au nom du soi-disant «droit de protéger», -notre désunion et la faiblesse du continent à l'égard de la défense du droit de toute l'Afrique à agir pour garantir notre droit à l'autodétermination ouvre la porte à notre "re-colonisation’’, notamment dans le contexte de la volonté des puissances occidentales de limiter notre possibilité d'établir une alliance véritablement stratégique en particulier avec la République populaire de Chine.

Je suis convaincu que nous comprenons tous qu’en tant qu’Africains, nous devons agir de manière décisive pour garantir la réalisation des objectifs que nous nous sommes fixés, bien avant la débâcle libyenne, fondés sur la perspective que nous avions élaboré ensemble, de poursuivre l'objectif historique de la renaissance de notre continent. À cet égard, entre autres, nous devons agir avec honnêteté, sans équivoque et dans l'unité pour : - renforcer la démocratie et le respect des droits de l'homme sur notre continent, et ainsi confirmer que les objectifs nobles de l'unité africaine et la solidarité ne peuvent être accomplis lorsque chacun de nos pays respecte le principe inaliénable que c’est le peuple qui donne le pouvoir et doit gouverner ; - développer notre propre capacité à résoudre nos conflits, nous engager à trouver des solutions africaines aux problèmes africains, de la même façon que, par exemple, les Européens insistent, à juste titre, qu'ils ont le droit d’arriver à des solutions européennes aux problèmes européens, comme le font les Américains; - mettre en oeuvre dans tous nos pays de politiques communes pour toute l'Afrique adoptées par le biais de l'OUA et l'UA, dont la mise en oeuvre constituerait le ciment dont nous avons besoin pour donner un sens concret à l'objectif pour atteindre, et ainsi construire le pare-feu nécessaire pour défendre notre droit à l'autodétermination; - utiliser ces politiques visant à structurer nos relations individuelles et collectives avec le reste du monde, en particulier pour atteindre l'objectif d'assurer à l'Afrique la place qui lui revient au sein de la communauté des nations, la compréhension de ce que aucun de nos pays peut atteindre cet objectif seul, - renforcer nos organes continentaux et régionaux, en nous appuyant sur nos ressources, et institutionnaliser la coopération entre nos 54 Etats, et défendre ainsi l'objectif stratégique de la réalisation de l'objectif historique de l'intégration africaine et de l'unité alors même que nos gouvernements changent comme une conséquence de l'exercice du droit démocratique de chacun de nos peuples de mandater un tiers pour servir le gouvernement de leur choix.(…) Tout ce que nous avons dit nous amène à faire cette très importante déclaration: (I) les événements récents, en Libye et en Côte d’Ivoire, ont confirmé que les grandes puissances occidentales restent intéressées et déterminées à garder l’Afrique attachées à elles comme leur appendice, à tout prix, prêt à utiliser tous les moyens pour atteindre cet objectif ; (Ii) pour atteindre cet objectif, ces puissances vont exploiter l'engagement universel à la démocratie, les droits de l'homme et la bonne gouvernance pour intervenir dans toute et tous nos pays pour faire avancer leurs intérêts ; (Iii) ces pouvoirs vont intervenir dans nos pays, en particulier pendant les périodes de conflit violent, sans égard au principe de la souveraineté de nos Etats, en tirant parti du principe des Nations Unies approuvé par le «droit de protéger», qu’ils vont interpréter librement, pour servir leurs intérêts ; (Iv) à moins que, concrètement, nous assumions notre responsabilité dans le cadre de l'avancement de la démocratie, de la protection des droits de l'Homme et de la réalisation de l'objectif de la bonne gouvernance sur notre continent, et d'agir pour garantir la paix et la sécurité, ces puissances vont intervenir dans nos pays dans la poursuite de leurs objectifs égoïstes, légitimant une telle intervention en se présentant comme "amis de l'Afrique", désireux de nous donner la démocratie, les droits de l'homme, la paix, la bonne gouvernance et le progrès, indépendamment de nos désirs; (V) dans tous les cas, nous devons nous attendre à ce que de telles interventions soient soutenues par des forces nationales, nos propres parents et amis, que les puissances mondiales concernées présenteront comme les véritables représentants de nos peuples, sans tenir compte de la vérité à cet égard; (Vi) ces puissances vont utiliser leur force pour obliger les soi-disant institutions multilatérales afin de faciliter la réalisation de leurs objectifs, y compris par l'imposition de sanctions; (Vii) ils utilisent aussi les médias du monde entier pour diaboliser ceux qu'ils considèrent comme leur ennemi, et présenter de la meilleure des manières possibles ceux qu’ils considéreront comme leurs amis ; (Viii) Quand ils le jugeront nécessaire, ils feront un mauvais usage du Conseil de sécurité de l’Onu pour légitimer leurs actions. Il serait très facile de rejeter nos préoccupations comme des divagations de toxicomanes ou d’adeptes de théories conspirationnistes. Si nous n’avions pas l’avantage, si on peut oser le dire, de présenter les exemples concrets de la Libye et de la Côte d’Ivoire, qui n’ont rien de fictif. (…) Que ferons-nous, nous Africains, quel que soit le continent de notre demeure, afin de s'assurer que demain nous appartient ? 

 Thabo Mbeki

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