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27 février 2013 3 27 /02 /février /2013 15:45

Intervention du Président du COFFAD a la conférence du 19/05/2012 Maison de l Afrique le theme Les réparations financières de la traitre négrière transatlantique

 


 

 

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24 février 2013 7 24 /02 /février /2013 14:19

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Le troisième sommet Afrique-Amérique du Sud, qui a réuni une soixantaine de chefs d’État à Malabo (Guinée Équatoriale) du 20 au 23 février 2013 a permis la signature de 27 accords de coopération sud-sud dans tous les secteurs d’activité. La réunion se poursuivra à Caracas le 26 avril 2013.

Au moment où une part croissante de la gauche européenne se convertit au « droit d’ingérence » qu’elle critiquait il y a quelques années et où, complices de l’impunité, les médias occidentaux minimisent les milliers de victimes civiles de bombardements « humanitaires » ou « laïcs » (Afghanistan, Libye, Mali, etc…), les latino-américains ne sont pas dupes des habits neufs du colonialisme. Ils savent qu’au-delà du contrôle des matières premières, c’est l’unité politique du Sud qui est visée.

La volonté des gouvernements progressistes latino-américains de développer des relations Sud-Sud (suivant la ligne tracée du Congrès de Panama organisé par Bolivar en 1828 au sommet de Bandoeng en 1956…) n’a rien à voir, contrairement à ce que martèlent les médias occidentaux, avec un quelconque « appui aux dictateurs ».

Lorsque le président brésilien Lula da Silva signa avec la Turquie un Pacte appuyant le droit de l’Iran à développer l’énergie nucléaire civile et qu’il critiqua « l’ ingérence des occidentaux dans les élections et dans la vie politique de l’Iran », quand les présidents Evo Morales, Cristina Fernandez ou Rafael Correa notamment, signent d’importants traités et contrats avec les iraniens, ils ne font qu’appliquer ce qu’il y a plus de trente ans un certain Régis Debray conseillait au prince à propos des pays du « socialisme réel ». Plutôt que d’entrer dans le Disneyland de la Guerre Froide en les ostracisant, développer une stratégie plus subtile et plus ambitieuse, garder des relations politiques et diplomatiques avec eux, pour les influencer dans le bon sens et garder son mot à dire.

En Amérique Latine, la concrétisation par des gouvernements de gauche de la démocratie participative, des droits de la femme, de l’éco-socialisme, etc… ne peuvent qu’influencer dans le bon sens la construction d’un monde multipolaire des trois-quarts de l’humanité. On ne peut qu’être frappé en comparaison par le néant idéologique qui caractérise le discours de gouvernants européens devenus simples « commis de commerce » vis-à-vis des nations du Sud (voir le récent sommet UE-CELAC à Santiago du Chili).

Lorsque les occidentaux (y compris de gauche) raillèrent et rejetèrent la proposition de nombreux gouvernements latino-américains, soutenue par l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA), d’entamer des pourparlers diplomatiques en Libye afin d’éviter une guerre meurtrière, la présidente argentine sut exprimer le sentiment d’un continent : « Quand je vois les occidentaux régler leurs affaires à coups de bombes, je suis fière d’être latino-américaine ».

Venezuela infos

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Lettre du Président Hugo Chavez aux participants du IIIème Sommet Afrique-Amérique latine et Caraïbes (Guinée Équatoriale, février 2013)

 

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Caracas, 22 février 2013.

Frères et sœurs,

Recevez mon plus fervent salut bolivarien, unitaire et solidaire, avec toute ma joie et de toute mon espérance dans le déroulement de ce III° Sommet si attendu des Chefs d’État et de Gouvernement d’Amérique du Sud et d’Afrique.

Je regrette vraiment, du plus profond de mon être de ne pouvoir être présent physiquement parmi vous pour vous réitérer, par une sincère accolade, mon irrévocable engagement en faveur de l’unité de nos Peuples. Je suis présent, cependant, dans la personne du Chancelier de la République Bolivarienne du Venezuela, le camarade Elias Jaua Milano, à qui j’ai demandé de vous transmettre la plus vive expression de mon amour pour ces continents qui sont plus que frères, unis par de solides liens historiques et destinés à avancer ensemble vers leur rédemption pleine et absolue.

Je le dis du plus profond de ma conscience : l’Amérique du Sud et l’Afrique sont un même peuple. On réussit seulement à comprendre la profondeur de la réalité sociale et politique de notre continent dans les entrailles de l’immense territoire africain où, j’en suis sûr, l’humanité a pris naissance. De lui proviennent les codes et les éléments qui composent le syncrétisme culturel, musical et religieux de notre Amérique, créant une unité non seulement raciale entre nos peuples mais aussi spirituelle.

De la même manière, les empires du passé, coupables de l’enfermement et de l’assassinat de millions de filles et de fils de l’Afrique mère dans le but d’alimenter un système d’exploitation esclavagiste dans leurs colonies semèrent dans Notre Amérique le sang africain guerrier et combatif qui brûlait du feu que produit le désir de liberté. Cette semence a germé et notre terre a enfanté des hommes aussi grands que Toussaint Louverture, Alexandre Pétion, José Léonardo Chirino, Pedro Camejo parmi beaucoup d’autres, avec pour résultat, il y a plus de 200 ans, le début d’un processus indépendantiste, unioniste, anti-impérialiste et reconstructeur en Amérique Latine et caribéenne.

Ensuite, au XX° siècle, vinrent les luttes de l’Afrique pour la liberté, ses indépendances, contre ses nouvelles menaces néo-coloniales, Patrice Lumumba, Amilcar Cabral pour n’en citer que quelques-uns. Ceux qui, dans le passé nous ont conquis, aveuglés par leur soif de pouvoir, ne comprirent pas que le colonialisme barbare qu’ils nous imposaient deviendraient l’élément fondateur de nos premières indépendances. Ainsi, l’Amérique Latine et les Caraïbes partagent avec l’ Afrique un passé d’oppression et d’esclavage. Aujourd’hui plus que jamais, nous sommes fils de nos libérateurs et de leurs hauts faits , nous pouvons dire, nous devons dire avec force et conviction, que nous unit aussi un présent de lutte indispensables pour la liberté et l’indépendance définitive de nos nations.

Je ne me lasserai pas de le redire, nous sommes un même peuple, nous avons l’obligation de nous rencontrer au-delà des discours formels dans une même volonté d’unité et ainsi unis, donner vie à l’équation qui devra s’appliquer dans la construction des conditions qui nous permettront de faire sortir nos peuples du labyrinthe dans lequel le colonialisme les a jetés et, par la suite, le capitalisme néo-libéral du XX° siècle.

Pour cela, je veux évoquer la mémoire de deux grands combattants pour la coopération sud-sud comme l’ont été les deux ex présidents du Brésil et de la Tanzanie, Luis Ignacio « Lula » da Silva et Julius Nyerere dont les apports et les efforts ont permis, en leur temps, la mise en place de magnifique forum pour une coopération solidaire et complémentaire comme l’est l’ASA (1).

Cependant, les temps que nous vivons nous obligent à consacrer nos plus profondes et urgentes réflexions à l’effort nécessaire pour transformer l’ASA en un véritable instrument générateur de souveraineté et de développement social, économique, politique et environnemental.

C’est sur nos continents que l’on trouve les ressources naturelles, politiques et historiques suffisantes, nécessaires, pour sauver la planète du chaos où elle a été conduite. Faisons que le sacrifice indépendantiste de nos ancêtres qui nous offre le jour d’aujourd’hui serve à unifier nos capacités pour transformer nos nations en un authentique pôle de pouvoir qui, pour le dire avec le père Libérateur Simon Bolivar, soit plus grand par sa liberté et sa gloire que par son extension et ses richesses.

Les paroles de cet immense général uruguayen José Gervasio Artigas résonnent toujours dans mon âme et dans ma conscience : « Nous ne pouvons rien attendre si ce n’est de nous-même ». Cette pensée si profonde renferme une grande vérité que nous devons assumer, j’en suis absolument convaincu.

Notre coopération sud-sud doit être un lien de travail authentique et permanent qui doit tourner toutes ses stratégies et ses plans de développement soutenable vers le sud, vers nos peuples.

Quoiqu’en aucune manière nous ne nions nos relations souveraines avec les puissances occidentales, nous devons nous rappeler que ce ne sont pas elles qui sont la source de la solution totale et définitive pour l’ensemble des problèmes de nos pays. Loin de l’être, quelques-unes d’entre elles appliquent une politique néo-coloniale qui menace la stabilité que nous avons commencé à renforcer sur nos continents.

Frères et sœurs, je voudrais rappeler pour ce III° Sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’ASA, l’esprit de fraternité, d’unionisme et de volonté qui a dirigé le déroulement de ce II° merveilleux Sommet dans l’île de Margarita, au Venezuela, qui nous permit d’adopter unanimement les engagements de la Déclaration de Nueva Esparta. Je souhaite avec beaucoup de foi et d’espérance que nous puissions récupérer à Malabo l’impulsion et l’effort de ce moment extraordinaire pour notre processus d’unité, le Sommet de 2009, qui a montré autant par sa fréquentation massive que par la quantité et le contenu des accords atteints.

Depuis le Venezuela, renouvelons aujourd’hui notre plus ferme engagement dans le renforcement du Secrétariat Permanent de la Table Présidentielle Stratégique de l’ASA avec ses principales tâches et fonctions pour accélérer le rythme dans la consolidation de nos institutions et obtenir ainsi une plus grande efficacité dans notre travail conjoint.

Je regrette avec beaucoup de douleur et de peine que tout notre travail commencé formellement depuis 2006 ait été interrompu par les forces impérialistes qui prétendent encore dominer le monde. Ce n’est pas un hasard, je le dis et je l’assume pleinement, que depuis le Sommet de Margarita, le continent africain ait été victime des multiples interventions et des multiples attaques de la part des puissances occidentales.

Les nombreux bombardements et invasions impériaux empêchant toute possibilité de solution politique et pacifique aux conflits internes qui ont commencé dans diverses nations d’Afrique, ils ont eu comme objectif principaux de freiner le processus de consolidation de l’unité des peuples africains et, en conséquence, de miner les progrès de l’union de ces états avec les peuples latino-américains et caribéens.

La stratégie néo-coloniale a été, depuis le début du XIX°, de diviser les nations les plus vulnérables du monde pour les soumettre à des rapports de dépendance esclavagiste. C’est pour cela que le Venezuela s’est opposé, radicalement et depuis le début, à l’intervention militaire étrangère en Libye et c’est pour le même motif que le Venezuela réitère aujourd’hui son rejet le plus absolu de toute activité d’ingérence de l’OTAN.

Face à la menace extra-régionale pour empêcher l’avance et l’approfondissement de notre coopération sud-sud, je le dis avec Bolivar dans sa Lettre de Jamaïque de 1815 : « Union, union, union, cela doit être notre plus importante consigne. » Notre Gouvernement renouvelle, en ce III° Sommet de l’ ASA dans cette république sœur de Guinée Equatoriale, son absolue disposition à avancer dans le travail nécessaire pour consolider notre coopération dans les secteurs que j’ai personnellement proposées à notre dernier sommet, dans la belle île de Margarita. Energie, Education, Agriculture, Finances et Communication continuent d’être nos priorités et pour celles-ci, nous réitérons notre engagement pour avancer dans des initiatives concrètes comme Petrosur, l’Université des Peuples du Sud ou la Banque du Sud, pour ne citer que quelques exemples. Dans le secteur de la communication, nous proposons, depuis le Venezuela, que cet effort que nous avons réussi à mettre en place ensemble dans différents pays de l’Amérique du Sud, TeleSur, s’articule avec l’Afrique afin qu’il puisse accomplir depuis ces latitudes sa principale fonction : relier les peuples du monde entre eux et leur apporter la vérité et la réalité de nos pays.

Enfin, je veux renouveler à tous mon désir que les résultats projetés lors de ce III° Sommet ASA nous permette de transformer ce forum en un outil utile pour conquérir notre définitive indépendance en nous plaçant à la hauteur de l’exigence de l’époque et comme le dirait le Libérateur, le plus de bonheur possible pour nos peuples. Je suis un convaincu, simple et obstiné, nous réussirons à mener à bien cette cause que nos libérateurs et martyres nous ont transmise depuis des siècles. Nos millions de femmes et d’hommes présentés en sacrifice pour leur pleine et absolue liberté. Avec le père infini, notre Libérateur Simon Bolivar, je dis une fois de plus : « Nous devons attendre beaucoup du temps, son ventre immense contient plus d’espérance que de faits passés et les prodiges futurs doivent être supérieurs aux anciens ».

Marchons donc vers notre union et notre indépendance définitive. En paraphrasant Bolivar, je dis maintenant : « Formons une patrie, un continent, un seul peuple, à tout prix et tout le reste sera supportable. »

Vive l’union sud-américaine et africaine !

Vive l ’ASA !

Jusqu’à la victoire toujours !

Nous vivrons et nous vaincrons !

Hugo Chavez

 

 

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23 février 2013 6 23 /02 /février /2013 14:08

POURQUOI UNE SEMAINE

ANTICOLONIASLISTE ANTI IMPERIALISTE 

ET ANTIRACISTE?

 

AFFICHE EXPO ANTICOLONIALE 2 .jpegCette semaine anticolonialiste, anti impérialiste et antiraciste est à la fois un vaste forum de discussion et un moment d’initiatives concrètes, politiques et culturelles vise à fédérer tous ceux pour qui l’anticolonialisme, n’est pas seulement une commémoration de quelques grands évènements mais veut exprimer la mémoire vivante des luttes d’aujourd’hui et de demain. Frantz Fanon, Medhi Ben Barka, Gandhi, Thomas Sankara, Bolivar, Toussaint Louverture, Lumumba, et tant d’autres ne sont pas des reliques du passé mais des références présentes.

Nous n’avons pas choisi les dates de « La Semaine anticoloniale, anti impériale et antiraciste» au hasard:

 

-      26 février 1885 clôturait  la conférence internationale de Berlin, au nom de leur prétendue mission civilisatrice et humanitaire les puissances occidentales dépeçaient l’Afrique pour se partager des empires coloniaux.   aussi cette date symbolisait une politique encore actuelle, celle de la Françafrique, de la politique néo colonialiste de la France en Afrique où le plus souvent elle cautionne des élections truquées, favorisant ses affidés, à Djibouti, au Congo Brazzaville, au Gabon où elle soutient les dictateurs, au Tchad ou en Centrafrique. Nous n’acceptons pas la politique des entreprises françaises multinationales  qui comme Areva tente d’imposer sa loi au Niger. Bolloré, Total, Bouygues, GDF Suez, Veolia, et tant d’autres considèrent les anciens pays colonisés par la France comme des terrains de chasse ou pour s’imposer face à la concurrence chinoise ou américaine. La Conférence de Berlin :

-              a ouvert un cycle qui n’est pas refermé du Rwanda à la Côte d’Ivoire

-              a plongé l’Afrique dans une dynamique de conflits inter ethniques,

-             a produit des guerres artificielles,

-             a été un champ de manœuvres pour les mercenaires et les  

          marchands d’armes du monde entier,

 

-      21 février 1919 Premier Congrès panafricain. 57 délégués de différents pays y assistent. Suite à cette réunion des intellectuels antillais et africains commencent à s’organiser en France, ils créent des revues et des associations,

-       

-      21 février 1934 Augusto César Sandino celui que l’on appelait le général des hommes libres est assassiné au Nicaragua, sur ordre du futur dictateur Somoza

-       

-      21 février 1965 Malcolm X. est assassiné

 

Dans les années cinquante et soixante, le 21 février était devenu la journée anticolonialiste et anti impérialiste, soulignant le droit des peuples à disposer d’eux mêmes. Nous voulions reprendre cette tradition en l’inscrivant dans l’actualité 

-  Le 23 février 2005 l’Assemblée nationale votait un amendement scélérat sur le bilan positif de la colonisation  alors que pendant plus de quatre siècles la France a participé activement à la traite négrière, à la déportation des populations de l’Afrique sub-saharienne,  a massacré et imposé  sa loi sur des dizaines de peuples dont elle a pillé les richesses, détruit les cultures, ruiné les traditions, nié l’histoire, effacé la mémoire.

La semaine est née de la colère suscitée  par cette loi qui symbolisait le retour en force du discours colonial. Depuis quelques années, une véritable bataille se joue autour du débat sur le caractère positif de la colonisation, sur l’identité nationale, sur la place de l’immigration dans la société française. Cette guerre des mots fait des dégâts et divise la société frappée par la crise globale financière, économique, sociale, écologique, entraînée par la globalisation. Cela se traduit concrètement par les provocations  et les insultes de toutes sortes employant un langage discriminatoire vis à vis de toute une catégorie de la population..; nettoyage au karcher », « racaille »,« voyous ». Les déclarations publiques incessantes des politiques :«barbares »,« islamistes », « communautaristes », « sous - hommes » … contribuent à un climat sécuritaire, et surtout  importent la guerre de civilisations dans nos villes.

Certes le dur combat des peuples colonisés, soutenu par les forces progressistes du monde entier a permis l’accès de la plupart d’entre eux à une indépendance au moins formelle. Les colonies françaises d’Afrique et d’Indochine ont été libérées. D’autres - Guyane, Antilles, Réunion,- ont été départementalisées sans grande difficulté. Mayotte l’a été au mépris des lois internationales qui font des Comores une seule entité. Le statut de Territoire d’Outre-mer a été donné aux derniers confettis de l’ex-empire français. La colonisation de peuplement rend, en Nouvelle Calédonie, difficile la lutte du peuple kanak pour la reconnaissance de ses droits. Bref, on pourrait penser que pour la France, la question coloniale est à peu près résolue, qu’elle appartient au passé. Mais force est de constater que sur les plans militaire, économique, politique et idéologique, les gouvernants français, à qui s’adressent prioritairement en France les militants anticolonialistes, semblent ne pas avoir tenu compte des leçons du passé.

Sur le plan militaire :

En 1813, alors que le colonialisme n’était encore que mercantiliste et esclavagiste, Chateaubriand écrivait : « Dans les colonies nouvelles, les Espagnols commencent par bâtir une église, les Anglais une taverne et les Français un fort» nous en sommes, en ce qui concerne la France toujours là. La France est de tous les anciens pays colonialistes, celui qui entretient le plus de bases militaires dans ses anciennes colonies, avec des dizaines de milliers de soldats qui périodiquement s’ingèrent dans les affaires intérieures de ces pays ou territoires, souvent sous des couverts humanitaires, dans des opérations aux noms les plus poétiques les uns que les autres (Licorne, Turquoise, Artémis etc...) mais toujours pour défendre des intérêts économiques. Et la construction d’une gigantesque base française à Abou Dabi (avec plus de 9000 hommes) montre que l’impérialisme français n’a pas l’intention de restreindre ses interventions à ses anciennes colonies pour preuve tout récemment le Mali….

Sur le plan économique :

Les entreprises françaises bien que soumises de plus en plus à la concurrence d’autres puissances (USA, Chine, Brésil...) continuent à exploiter par des contrats léonins qu’autorise le soutien militaire aux dictateurs en place, les ressources naturelles et humaines de ses anciennes colonies. Les gouvernants français, qu’ils soient de droite ou de gauche, ont soutenu et parfois initié les politiques « d’ajustement structurels » qui ont ruiné les structures étatiques de nombreux pays anciennement colonisés et intégré dans le marché mondial leurs économies fragiles.

Sur le plan politique :

Les gouvernants français ont soutenu et soutiennent des régimes ou des entreprises néocoloniaux ou franchement coloniaux (le Maroc contre le peuple sahraoui, Israël contre le peuple palestinien, les Etats-Unis dans la lutte contre le terrorisme qui permet aux USA d’inscrire dans la liste des « Etats voyous » tous ceux qui veulent résister à leur hégémonie et leur infliger embargos et menaces militaires permanentes.

Sur le plan idéologique :

La nouveauté de ces dernières années est que le colonialisme français qui, resté militairement, économiquement et politiquement actif et même très actif, faisait profil bas sur le plan idéologique, se lance à nouveau dans la bataille des idées. Nous n’en donnerons ici que quelques exemples :

    Sous prétexte que l’esclavage n’a pas été inventé par les puissances européennes, qu’il existait depuis longtemps en Afrique, que la « traite arabe » a survécu à « la traite atlantique » (sous l’œil bienveillant des puissances coloniales d’ailleurs), on s’efforce d’en minimiser l’importance et la nuisance quant au déroulement de l’histoire africaine.

    Un renégat médiatique d’un parti anticolonialiste français montre que les colonies ont plus coûté à la France qu’elles ne lui ont rapportée. Aucun journaliste ne lui fait remarquer qu’il confond alors les contribuables français avec les entreprises françaises ! L’Etat français comme tout Etat a été, est et sera au service de la classe économiquement dominante. Il a été, est et sera prêt à sacrifier ses ressources financières et humaines au service de la classe économiquement dominante.

    Tirant parti des difficultés énormes que rencontrent les anciens peuples colonisés, surtout en Afrique, on évoque avec nostalgie le bon vieux temps des colonies, où l’ordre régnait, où les pistes étaient entretenues, où on construisait des voies ferrées, en oubliant que l’ordre et l’activité étaient maintenus par la terreur de masse, les punitions corporelles (la chicotte) et le travail forcé. C’est dans cette veine que s’inscrivent les tentatives de faire inscrire dans les programmes scolaires les « aspects positifs » de la colonisation.

    On organise des cérémonies pour honorer des tueurs de l’OAS dont un condamné à mort pour avoir tenté d’assassiner le Président de la République, le Général De Gaulle. Et cela avec le soutien de certains maires de communes où des nostalgiques de l’Algérie françaises sont supposés résider (et voter).

    En 2007 un président de la République française ose, à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar tenir un discours arrogant sur l’Afrique mystérieuse, empreinte de merveilleux, sur l’Homme africain resté proche de l’innocence enfantine et insuffisamment entré dans l’Histoire. Ce discours prêterait à sourire si on pouvait se contenter de le mettre sur le compte d’ l’incompétence de celui qui l’a rédigé. Mais il n’y a aucune raison de pencher pour l’incompétence. Il s’agit de l’affirmation délibérée de la vision coloniale de l’Afrique. Ce discours ne s’adressait pas aux Africains qui s’en sont indigné. Il s’adressait à la population française pour y conforter ou faire resurgir les relents de mentalité colonialiste qui y subsistent et qui peuvent être bien commodes pour justifier l’immigration « choisie », telle qu’elle est aujourd’hui pratiquée ;

    Le dictionnaire Larousse définit ainsi le colonialisme : « doctrine qui tend à légitimer la domination politique et économique d’un territoire ou d’une nation par le gouvernement d’un Etat étranger ». Force est de reconnaître que la légitimation d’une telle domination est de plus en plus fréquente à travers d’organisations non gouvernementales (ONG) qui n’ont de « non gouvernementales»  que le nom, puisqu’elles sont pour l’essentiel de leurs ressources subventionnées par les états d’où elles émanent. Leur action auprès des populations locales qui sont réelles, s’accompagnent toujours d’une déresponsabilisation et d’une mise à l’écart des gouvernements des pays où elles agissent au nom de l’action humanitaire.

La semaine anticoloniale a quelques objectifs dans lesquels se retrouvent tous les mouvements qui y participent librement, en organisant ensemble ou chacun leurs propres évènements :

- débattre partout de l’histoire de la colonisation et de son actualité

- dénoncer l’impunité des crimes coloniaux d’hier et d’aujourd’hui

- donner la parole aux victimes de la colonisation et à leurs enfants, d’informer sur les luttes de libération nationales et soutenir les luttes des peuples victimes de la colonisation.

- dénoncer la recolonisation économique et l’ingérence des multinationales dans la vie politique, économique et sociale des pays où elles développent leurs activités et comprendre les processus de la mondialisation néolibérale.

- mobiliser les jeunes et la population dans les quartiers, les lycées, les universités autour de la solidarité internationale et de l’égalité des droits

- interpeller les candidats aux élections sur ce qu’ils comptent faire pour en finir avec la fracture coloniale qui entretient les représentations héritées de notre histoire qui favorisent les discriminations accroissant les inégalités,AFFICHESOIREE ANTICOLONIALEjpeg

Redonner un sens et une cohérence à nos luttes en liant l’anticolonialisme à la lutte postcoloniale pour l’égalité des droits ici et maintenant dans les quartiers populaires, tel est le sens de cette semaine anticoloniale, Ce n’est pas seulement au nom de la mémoire que nous menons le combat anticolonial. La décolonisation est loin d’être terminée puisque nous observons dans le monde une nouvelle ère de colonisation….. Les peuples en entrant en résistance, sont en train de prouver au contraire que contrairement à l’adage, il est loin d’être fini le temps des colonies et que l’imbrication de l’oligarchie financière internationale et des Etats dictatoriaux forment la trame de ce nouvel système de domination. L’anticolonialisme est une des dimensions essentielles d’une stratégie alter mondialiste pour qui veut combattre efficacement ce nouvel ordre colonial.

Nous pouvons donc dire que le combat anticolonialiste, anti impérialiste et antiraciste n’est pas dépassé dans la France d’aujourd’hui et qu’il doit se mener dans l’intérêt de tous les peuples de la planète. Le bureau du FULAC

PROGRAMME

 

EXPOSITION  ANTICOLONIALISTE

au lieu dit « FORT DIAMANT»  Rémire Montjoly

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PEINTRES

 Simone MOTTIER

Hervé MATHURIN

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SCULPTEUR

Jean Pierre TRIVEILLOT

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ARTISANAT

HENNA

« Emancipe toi

de l’esclavage mental »

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EXPO PHOTOS

ASINJEGDIF

« La spoliation du  foncier 1er fondement du colonialisme »

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EXPO LIVRES ANTICOLONIALISTES

Association Guyanaise D’Edition

Alternative Libertaire Guyane

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COURTS METRAGES

« RIEN NE S’OBSTIENT SANS LUTTE »

Pour reconquérir nos terres face à l’état français

d’Alain MICHEL

Cinéaste guyanais anti colonialiste

 

« FIEVRE ORGANISATION »

Association KULALASI (Life Mosaic)

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Du 23 février au 2 mars 2013

 14h00 à 19h00

Entrée gratuite

 

FILMS DEBATS

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 LE MEILLEUR COIN DES AMERIQUES

de Daniel Vin

L'Uraba, une région de rivières et de forêts au nord-ouest de la Colombie, est habitée par des populations noires et amérindiennes. En 1997, l'armée régulière lance l'opération 'Genesis' pour repousser les guérillas communistes en place depuis des décennies. Les populations sont prises entre deux feux et sont forcées d'abandonner leur territoire pour se réfugier dans les villes les plus proches. Après des mois dans la misère et l'abandon le plus total, elles décident de retourner sur leurs terres, malgré les risques.

 

Le 23/02/2013 à 20h30

:-:-:-:-:-:-:-:

TUEZ LES TOUS !

réalisé par Raphaël Glucksmann,

David Hazan et Pierre Mezerette

 Le 6 avril 1994, le Rwanda bascule dans l’horreur. Un million de Tutsis sont exterminés en cent jours. Nous avions quinze ans. Nous avons voulu comprendre. Comprendre l’histoire politique et humaine d’un génocide qui s’est déroulé au vu et au su du monde entier. Comprendre pourquoi et comment les autorités françaises ont entraîné notre pays dans une histoire qui n’était pas la sienne. Ce film tente de raconter le dernier génocide du vingtième siècle. Un documentaire pédagogique, saisissant et implacable sur les responsabilités de l'État français pendant le génocide rwandais de 1994.  

le 01/03/2013 à 20h30

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Amphithéâtre du CGOSH

Lot Calimbé Cayenne

Entrée gratuite

 

 

GRANDE SOIREE CULTURELLE

THEATRE - POESIE

DANSE - MUSIQUE

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Roger VAITI

Isaïe WACAPOU

Agnice JOINVILLE

Cie théâtrale la Ruche

JIK JOU LOUVRI

Jean Pierre TRIVEILLOT

I BENJI

VIBZ CŒUR D’OR

le groupe O.C.M.

(Organismes .Cérébraux .Modifiés.)

NEG DAHOMEY

 

SAMEDI 02 MARS 2013

à 20H30 précise

Amphithéâtre du CGSOH

Lot Calimbé Cayenne

Près de la poste de Cabassou

Entrée Adultes 5 euros

Gratuit moins de 18 ans

et chômeurs

 

 

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20 février 2013 3 20 /02 /février /2013 21:27

 

Pêpêche à la dernière conférence du M.I.R. ce 30 janvier 2013 sur « l’épithète noire 6000 ans avant le code noir »

Sa ou pa savé vyé pasé-ou, a sa dé mo kat paròl-a pèpèch bay nou anvan granmoun-a djap-li, I té sa nou donryen annan sa briga-a, sa li menm té wè, nou menm nou té tandé-l rounso, swè pa tandé-l, li menm té wè ké tandé, sa i gen pou fè, sa pa rédi chèz bò tab, a ansanm pou fè-l, a roun bidim charj, paròl an bouch pa charj, sa ki tandé ké wè savé, jodla rèspè pou pèpèch, so fanmi, so zanmi, so frè, rèspè, rèspè, rèspè

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19 février 2013 2 19 /02 /février /2013 13:56

La semaine anticoloniale initiée par le réseau "Sortir du Colonialisme" (auquel est fédéré le FULAC) a déjà démarré en France depuis le 15 février. Ce jeudi la pièce de la Cie Monsieur Madame « La Mise en procès Du Code Noir aux Lois CESEDA en passant par le Code de l’Indigénat » sera présentée au Lavoir Moderne Parisien 35 rue Léon Paris 18è Métro Château Rouge et sera suivi d’un débat avec Olivier Lecour Grandmaison historien et Louis-Georges Tin Président du CRAN, Maître de conférence à l’Université d’Orléans.

Cette pièce fait partie de la programmation culturelle 2013 du FULAC qui pense faire venir cette troupe en Guyane pour la commémoration de l’abolition de l’esclavage ; c’est pourquoi nous vous la présentons

 

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16 février 2013 6 16 /02 /février /2013 15:31

 

PROTOCOLE D'ACCORD DE FIN DE CONFLIT DES ARMATEURS ET PECHE

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Fôs et solidarité avec les pêcheurs guyanais !

Ce soir, nous sortons du conflit qui nous oppose à l’Etat depuis 14 jours : un protocole d’accord de fin de conflit a été signé à 17h30 à la direction du travail par le syndicat PAPAP, le CRPMEM Guyane, l’Etat représenté par le préfet, le président du conseil régional, le CNES-CSG et le médiateur du gouvernement.

Le protocole est satisfaisant même s’il n’est pas à la hauteur de nos attentes, surtout celle de l’Eradication totale, immédiate et pérenne de la pêche illégale étrangère dans nos eaux. L’Etat fera tout son possible, à travers la mise en place d’un plan de lutte effectif immédiat et durable visant à éradiquer la pêche étrangère illégale, mais nous avoue du bout des lèvres qu’ils n’ont pas de moyens financiers et humains pour assurer un contrôle continu 24h/24h. Nous le vivons comme une véritable frustration car nous savons, sans conteste, qu’ils peuvent trouver les moyens quand il s’agit de préserver la souveraineté d’un pays tel que le Mali. Nous savons, nous pauvres pêcheurs, que le poids économique de la pêche guyanaise, 3ème secteur productif de la Guyane, n’est qu’une goutte d’eau dans notre océan face aux enjeux financiers et commerciaux qui lient la France au Brésil. Mirage, ô Mirage quand tu les tiens !

Toutefois, il fallait sortir de cette impasse, et pour cela nous avons dû batailler avec beaucoup de fermeté et de détermination sur les six points de revendications. Nous sommes conscients du chemin parcouru : partis de rien, nada, zéro avec peu de personnes qui croyaient en nous, en notre mobilisation, en notre combat, en notre obstination à ne pas baisser les bras. Alors oui, nous pouvons dire que c’est un protocole correct.

Afin que les armateurs et pêcheurs repartent au plus vite en mer, nous avons obtenu sur les 3.000.000 d’euros réclamés pour le préjudice que nous subissons depuis de nombreuses années, 2.480.000 € dont 1.880.000 € immédiatement et 600.000 € à moyen terme ; S’agissant des dettes sociales, fiscales et parafiscales, il a été convenu un étalement des dettes et des remises totales ou partielles des pénalités et majorations pour défaut ou retard de déclarations ou de paiement dues jusqu'au 30 juin 2013.

Sur le financement d’un fonds de développement par le CNES-CSG dédié au secteur de la pêche, qui subit un préjudice compte tenu de l’interdiction formelle de partir en campagne de pêche lors de chaque lancement de fusées, le CNES-CSG a reconnu « une gêne » et s’engage à renforcer les dispositifs de soutien à la filière.

Les deux derniers points (règlementation européenne inadaptée et réforme du code minier) sont assez corrects.

Nous restons vigilants car après la signature du protocole, il faut que l’Etat mette en application très rapidement les engagements qui ont été actés ce jour !

Malgré tout, pour nous, armateurs et pêcheurs de Guyane c’est une très belle VICTOIRE et nous en sommes fiers !!! Victoire car nous sommes restés solidaires et unis du début jusqu’à la fin, Victoire car nous avons eu le soutien de personnalités, d’associations, de partis politiques, de syndicats, de maires, de conseils municipaux, des collectivités locales, de la population guyanaise et j’en oublie. Victoire car nous avons démontré que nous étions en mesure de défendre nos intérêts avec justesse et rage, ici en Guyane, chez nous, sans monter à Paris… et qu’il fallait compter sur nous !!

Bravo et big respect aux pêcheurs et armateurs guyanais !

Patricia Triplet

 

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14 février 2013 4 14 /02 /février /2013 21:49

Bonjour,

Vous trouverez en pièce jointe le protocole de suspension de conflit entre la FedomG et l'Etat français, signé le 8 février 2013. Nous avons rendez-vous demain vendredi 15 février à l'ancienne préfecture pour le lancement officiel de la procédure de réinstallation d'urgence des opérateurs miniers à la place des chantiers illégaux. Vous êtes tous invités à y participer.

J'en profite pour remercier encore une fois toutes les personnes qui nous ont permis de mener cette lutte à bien, tout en précisant que nous devons rester mobilisés parce que le conflit n'est pas terminé, mais seulement suspendu. Nous n'avons pas eu de réponse sur de nombreux points,  notamment le Plan d'intervention permanent visant l'éradication de l'orpaillage illégal. Comme nous l'avons fait dans l'esprit de cette mobilisation du 6 février, nous devons contraindre l'Etat français à s'engager sur la préservation des ressources naturelles de Guyane.  Restons tous vigilants sur ces points, ainsiq que sur notre revendication de suspension du SDOM et du processus de validation de la Charte du parc amazonien.

Nous avons eu un contact téléphonique avec le conseiller mines du Ministre du redressement productif Arnaud MONTEBOURG. Nous avons acté le principe d'une visite d'une délégation de la FedomG à Paris dans la deuxième semaine de mars 2013, afin de présenter au ministre notre vision du développement du secteur minier en Guyane et la place que la filière peut occuper dans le développement du pays.

D'ici là, je vous invite donc à rester mobilisés et attentifs.

 

Bien à vous

 

Gauthier HORTH   

tel : + (594) 694 438 500
(Sur) : + (597) 85 40 402

 

Courrier-Prefet---Conflit-FedomG---Etat-francais---6-fev.jpgProtocole-de-suspension-de-conflit---FedomG---Etat-francai.jpg

 

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7 février 2013 4 07 /02 /février /2013 10:07

 Depuis deux semaines la Guyane s’agite par la biais de deux secteurs vitaux pour notre pays à savoir, la pêche et l’orpaillage. A ce, le gouvernement français, à l’affrontement, a préféré le sempiternel chant de ses sirènes (préfet et missionnaires de tous poils…..) Espérons que les acteurs de ces secteurs seront vigilants dans l’heure et dans le temps sur l’application d’hypothétiques accords et que nous n’assisterons pas à un remake de 1992, 1997 et nous en passons…….

  P2060071

SECTEUR DE L’ORPILLAGE 

 

COMMUNIQUE DE PRESSE

Blocage de la préfecture de Guyane

 

 

Cayenne, le mercredi 6 février 2013

Les Opérateurs miniers affirment leur soutien à la filière pêche et manifestent depuis ce matin devant la préfecture de Guyane. Nous invitons toutes les personnes qui se sentent concernées par le pillage des ressources à venir renforcer le barrage. Cela fait maintenant plus de 20 ans que nos ressources sont pillées en terre comme en mer. Nous ne pouvons plus accepter les simples « actions de lutte » auxquels l'Etat nous a habitués. Le pillage est toujours une réalité alors même que les conditions restent difficiles pour les entrepreneurs qui veulent investir légalement. Nous voulons que l'Etat s'engage CLAIREMENT sur un objectif d'éradication et qu'il nous présente une feuille de route crédible pour y parvenir.

 

Dans cette optique, nous présentons un cahier de revendications qui conforte les conditions d'exploitation des entreprises en activité et qui facilite l'implantation de nouvelles entreprises minières à la place des chantiers illégaux.

 

Nous souhaitons présenter ce cahier de revendications au ministre du redressement productif, que nous invitons pour une réunion de travail le lundi 11 février 2013 à Cayenne.

 

Pour la FedomG,

Le Président

Gauthier HORTH

+594694438500

 

P2070077

 

 

ASSOCIATION DES COMMUNES MINIERES DE GUYANE

B.P. 6026 – 97306 CAYENNE CEDEX

N°SIREN 529 604 738 00011

E-mail : acom973@orange.fr

Tel : 0594.28.10.46

 

COMMUNIQUE DE SOUTIEN AU MOUVEMENT DU JEUDI 06 FEVRIER 2013

Au cours de ces deux derniers années, l’Association des Communes Minières de Guyane, qui regroupe les treize (13) communes minières de Guyane, n’a cessé d’appeler les responsables de l’Etat français, sur les problèmes ayant trait à l’activité minière principalement sur le pillage systématique de l’ensemble des ressources, qu’elles soient celles du sous-sol ou celles des milieux aquatiques.

Aujourd’hui, face au mouvement de protestation et de revendication des pêcheurs et des opérateurs miniers, l’Association des Communes Minières de Guyane :

 

-          Soutien, l’ensemble de leurs revendications et leur exprime sa solidarité.

 -          Appelle, l’Etat français, à ouvrir, immédiatement, avec les représentants des pêcheurs et ceux de la profession minière, un dialogue constructif, ouvrant la voie à des solutions pérennes, principalement sur le pillage de nos richesses.

-          Appelle, l’ensemble des municipalités, à soutenir les justes revendications des pêcheurs et des opérateurs miniers.

 

Le Président de l’Association Des Communes Minières de Guyane

Alain MICHEL

  Nous sommes en attente du protocole d’accord signé hier soir que nous ne manquerons pas de publier

 

SECTEUR DE LA PÊCHE

Cahier de revendication des marins pêcheurs et armateurs de Guyane

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COMITE DE SOUTIEN AUX MARINS PÊCHEURS ET ARMATEURS DE GUYANE a écrit :

"KRAB SOU PEDI SO TROU" pourrait-on titrer ce vendredi 08 février. Les pêcheurs avaient annoncé une conférence de presse pour 17 heures sur site. Et voilà que la nouvelle tombe, l'émissaire du Gouvernement contre toute attente est arrivé en Guyane et que les Pêcheurs sont convoqués à la Préfecture pour 18 heures 30. La conférence est donc annulée de facto.

18 H 30, dans une allée de l'esplanade face à l'ancien hôtel préfectoral, les 2 groupes avancent, d'un côté la Délégation des Pêcheurs, le Préfet accompagné de l'émissaire de l'autre. On se croirait en plein vaudeville. Et comme dans une pièce de théâtre bien rodée et après les salamalecs d'usage :

LE PREFET " Vous devez lever le barrage qui gêne l'entrée du Consulat du Brésil. C'est la condition préalable à toute négociation."

LE CHEF DE LA DELEGATION " Nous n'entravons pas la circulation, deux accès sur trois sont libres. Mais le barrage ne sera pas levé, c'est la condition pour ouvrir les négociations.

LE PREFET : " Vous dérangez les Brésiliens et le Consulat."

Une voix dans la foule : " I ka okipé di Brézil mé i pa mélé ké nou."

LE CHEF DE LA DELEGATION,( ignorant la remarque du Préfet et s'adressant à l'émissaire) " Monsieur, montrez-moi votre ordre de mission."

L'EMISSAIRE( confus) "Ah ! Vous pouvez me parler, je suis compétent sur ces questions de pêche et bla bla bla..."

LE PREFET (volant à son secours) " Qu'avez-vous donc besoin de cela, il faut lever le barrage."

L'EMISSAIRE (reprenant confiance) " Je suis tout de même le Représentant du Gouvernement."

Les voix dans la foule s'impatientent " I pa gin piès papyé, piès pouvwar, annou alé !"

LE CHEF DE LA DELEGATION " Puisqu'il en est ainsi, nous retournons chez nous sur le barrage."

" Au revoir Messieurs " (Il tourne le dos aux représentants de l'Etat et s'en va avec ses camarades.)

FIN

Rideau

Cette scénette rappellera à plus d'un des situations déjà vécues à maintes occasions.

Fidèle à lui-même, le Gouvernement français sort un brave homme de son lit à 22 heures 30 pour lui apprendre qu'il prend l'avion dès le matin pour la Guyane, pays inconnu, pour y discuter d'un dossier également inconnu. Comme si les interlocuteurs guyanais étaient des demeurés et n'y verraient que du feu.

VOICI UN REMAKE D'UN VIEUX REMAKE !

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Dernières infos

  http://www.atg.tv/dernier-point-de-la-semaine-sur-le-probleme-de-la-peche/

 

LE SECTEUR POLITRICKS

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En parallèle au monde du travail, le monde politique esquisse un dernier sursaut face au parc amazonien ou plutôt face à la Charte de ce parc en pariant sur l’alliance improbable d’anticolonialistes avec des néocolonialistes avant l’heure . Sous la directive d'une association SHIMAKAN qui semble s'être montée  pour l'occasion et dont le responsable n'est  autre que le fils d'un ponte du PSG, ils  créent le « Collectif Non à la Charte ». Mais n’est-il pas vrai que nous sommes en plein dans l’actualité et vive le mariage pour tous !!!!!

CONFERENCE DE PRESSE SUR LA CHARTE DU PARC AMAZONIEN COLLECTIF « NON A LA CHARTE »

07 Février 2013

Déclaration à la Presse

Mesdames, Messieurs les Journalistes,

Notre collectif de lutte contre la charte du parc amazonien de Guyane, est né le premier Février 2013. Il regroupe des membres et des organisations de la société guyanaise: le parti progressiste Guyanais, Walwari, le Mouvement de décolonisation et d'émancipation social, le Parti Socialiste Guyanais, le FULAC, Seefiann Deie, le Grafoguy, Shimakan, la FedomG, l’ONAG, la mairie de St élie..

D'autres organisations et personnalités seront amenées à y entrer.

L'importance de ce collectif montre l’unité dans la diversité, la dignité et la détermination des guyanais à rester vigilant même pendant cette période de carnaval durant laquelle l'enquête publique à propos de la charte est menée.

Le collectif « Non à la charte » veut alerter la population guyanaise sur les conséquences néfastes de l'adoption de la charte dans notre vie quotidienne et pour notre avenir.

Le collectif « non à la charte » rappel que la charte est la dernière étape d’un projet nommé « parc amazonien de Guyane »  imposé par l’état malgré deux rejets par les collectivités territoriales.

Le collectif « Non à la charte »  n’oublie pas les trop nombreuses promesses non réalisées par ceux-là même qui ont élaboré la charte.

Le collectif « Non à la charte » dénonce. :

-la partition du territoire guyanais et  de ses conséquences pour l’accès et le prix de laterre en tout point du territoire guyanais.

-le transfert du pouvoir des élus guyanais à un directeur parachuté par le ministère de l’écologie et l’amplification démesurée de ce pouvoir.

-Le chantage sur l’accès des communes à des ressources financières en échange de l’acceptation des zones de libre adhésion pour des communes déjà occupées par des cœurs de parc.

-La discrimination institutionnalisée entre les guyanais.

-Le collectif « non à la charte » souligne l’augmentation des difficultés pour chasser et pêcher, utiliser la médecine traditionnelle et pour vivre des ressources naturelles.

- Le collectif « Non à la charte » regrette la confusion du projet de charte entre la préservation des cultures et leur folklorisation.

- Le collectif « Non à la charte » s’inquiète sur les conséquences désastreuses de l’application de la charte sur l’assombrissement des perspectives de création d’emplois et le développement de la pauvreté.

C’est pour toutes ces raisons que le collectif engagera des actions de sensibilisation pour faire échec à la validation de la charte et appel la population guyanaise à se mobiliser massivement pour émettre des avis défavorables à la charte.

Le Collectif « non à la charte »

 Comment accepter ce parc  qui dans son appellation marque déjà tous le mépris pour les populations ; ne parle-t-on pas de parc que  pour des enfants ou des animaux ?

 La vérité est que  ce sera une réserve de chasse, d’autochtones, de flore pour permettre aux « gentils » européens de profiter pleinement par le biais de l’ONF d’un tourisme de classe  et par le même occasion piller nos richesses et nos savoir faire……..

Ne pas dire NON AU PARC c'est accepter de faire de ce territoire un immense zoo !

 Ce parc est le symbole même du colonialisme où l’on retrouve ses fondements à savoir :

-          Spoliation du foncier

-          Apartheid et ségrégation

-          Acculturation

 

et ne pas vouloir affirmer cette réalité en ne voulant simplement que modifier la charte est une fois de plus de la part des partis politiques une vaste farce à des fins électoralistes !!!!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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4 février 2013 1 04 /02 /février /2013 18:28

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La Guyane : une poudrière française

Keita Stephenson

 

 L’année 2013 commence sous un climat tendu dans le plus grand département français. Plusieurs conflits culminent à travers ce territoire aussi vaste que le Portugal.

 

Premier symptôme : la fièvre amérindienne. Dans la République souveraine, c’est un symbole très fort qui est contesté par les premiers habitants de la terre guyanaise, les Amérindiens remettent en cause l’Ecole telle qu’elle veut leur inculquer ses modèles.

 

Les Amérindiens demandent le départ des enseignants de leur village. A Camopi, enclave amérindienne au sud de la Guyane, qui connait une inquiétante vague de suicides d’adolescents depuis 2010, les parents d’élèves signent une pétition contre les enseignants, venus de Métropole, accusés de vouloir changer les habitudes alimentaires, vestimentaires, sociales, et les coutumes des enfants qu’ils sont sensés enseigner et non éduquer.

 

Soutenu par le nouveau maire, le document a outré les autorités éducatives, qui y voient une initiative calomnieuse. Pourtant, les faits sont là : il existe un malaise profond chez les communautés autochtones de Guyane, las d’être parquées dans des réserves sans perspective d’avenir, sans politique réelle de préservation de leurs traditions, écartelées entre le fléau de l’orpaillage clandestin qui pollue les rivières, les zonages territoriaux décidés par décret, et le pillage de leurs savoirs et de leurs remèdes par des mercenaires à la solde de multinationales.

 

Les jeunes et moins jeunes noient leur désarroi dans l’alcool, qui est une autre forme de suicide. Le Recteur d’académie de passage dans la commune de Camopi la semaine dernière, n’a pas apporté de solutions décisives, tandis que les professeurs, de bonne ou mauvaise foi, lancent des contre-pétitions, et des grèves qui paralysent l’école, aggravant la fracture sociale.

 

La Charte de la discorde.

 

Le Parc Amazonien de Guyane, créé en 2007, dans la suite du sommet de Rio de 1992, après plusieurs écueils liés au rejet des projets successifs par les communes, et les communautés autochtones amérindiennes et noir-marrons, a vocation à gérer 2 millions d’hectares de forêt et de fleuves soit un tiers du territoire, constituant de fait l’un des plus grands parcs naturels européens.

 

Afin d’asseoir une légitimité, il lance un projet de charte visant à organiser son déploiement. En décembre 2012, le Conseil consultatif des peuples amérindiens et bushinengues rend un avis défavorable sur ce document. Il dénonce la non-prise en compte des droits des populations autochtones (en particulier relatifs à la reconnaissance des langues, tel que prévue par le Traité de Rio), le pillage organisé des savoirs traditionnels par les recherches scientifiques, l’absence d’offre de formation des jeunes, l’accès à des activités aurifères, et l’absence de procédure de concertation et de co-décision avec les autorités locales et coutumières sur les zonages du Parc, etc.

 

La semaine dernière, le Parc a lancé une consultation publique, tandis que le représentant amérindien du Comité scientifique en charge de rédiger le document, avait démissionné. Il a rejeté, dans les médias, un texte vidé de toute sa substance originelle. D’autres communes rejettent ou émettent de sérieuses réserves sur cette charte.

 

Le permis de trop

 

Cette situation délétère s’est aggravée avec l’octroi d’un permis par un arrêté du Ministre du Redressement productif paru au Journal Officiel le 11 décembre 2012, qui accorde à la société REXMA un permis d’exploitation minière de 10 km2 sur la rivière Limonade à quelques kilomètres du bourg de Saül, commune du centre de la Guyane, à l’intérieur même du Parc amazonien, sur une zone interdite à ce type d’activités par le Schéma minier.

 

Cette décision, prise sans consultation ni concertation avec les habitants et la municipalité de la région, a soulevé un flot incessant de protestations en Guyane, en France mais aussi dans le monde. Le Jardin Botanique de New York a ainsi dénoncé dans une lettre au préfet en date du 24 décembre, une décision grave « qui semble être une violation des lois promulguées pour protéger cette zone et d’autres endroits dans le sud de la Guyane française ».

 

L’affaire soulève d’autant plus de tumulte, que le PDG de la société ayant reçu le permis est cité à comparaître dans les jours prochains devant le tribunal correctionnel de Cayenne pour « escroquerie, tromperie et détournement de gages ». En outre, l’Union des Clubs de la Presse de France et francophones (UCP2F) a apporté ce week-end, son soutien aux journalistes menant une enquête sur ce dossier, mais qui ont été priés par leur directeur de publication de retarder la publication de l’article.

 

Si l’exploitation aurifère légale est une nécessité pour endiguer l’orpaillage clandestin, dont les victimes civiles et militaires sont nombreuses, la société guyanaise s’interroge sur la pertinence de la conciliation d’un projet de développement durable avec des activités industrielles, où elle n’a pas son mot à dire. L’imposition d’un schéma de développement minier par décret, malgré son rejet par l’intégralité des autorités et collectivités locales de Guyane au début de l’année dernière, avait déjà donné le ton d’une rupture entre les politiques de l’Etat et les intérêts des populations et des opérateurs économiques locaux.

 

Au cœur de la frustration qui transparait au fil des pétitions et prises de position publiques, se manifeste le sentiment que l’exploitation des ressources du territoire guyanais au bénéfice des populations vivant sur le territoire est une chimère. Quand elles ne sont pas livrées à des pilleurs clandestins, ces ressources sont sanctuarisées, mises sous cloche, ou vendues à des opérateurs sans cahiers des charges concertés localement.

 

Les poissons de la colère

 

C’est dans ce contexte, que vendredi 25 janvier 2013, les pêcheurs guyanais, après plusieurs semaines de protestation, ont réduit en lambeaux le drapeau tricolore sur le parvis de la Préfecture. Ils reprochent aux autorités de ne pas prendre les mesures adéquates pour protéger la ressource halieutique et les personnes, face à un pillage de la part des armateurs étrangers, du Brésil, du Suriname ou du Japon.

 

Le secteur de la pêche, déjà sinistré par des difficultés de structuration, s’effondre donc sous le coup des filets étrangers. Ayant jugé les réponses du préfet, insatisfaisantes, voire humiliantes, les pêcheurs ont entamé un blocus, entré en vigueur dimanche dernier. Plus aucun poisson local n’est disponible sur aucun étal, aucun commerce, aucune grande surface du territoire guyanais. Certains opérateurs se demandent désormais s’il n’y a pas une volonté de noyer le poisson local au profit des productions importées. Dans le même temps, beaucoup s’interrogent sur l’impact de l’exploration pétrolière sur la ressource, annonçant là encore d’autres facteurs de tension.

 

Deux poids, deux mesures

 

Sur les trottoirs et dans les halles de marché, les citoyens expriment leur révolte. De manière récurrente, ils dénoncent l’attention réservée à la base spatiale, protégée par de multiples corps armés, bénéficiant de l’internet haut débit, de l’énergie fournie par le barrage de Petit-Saut (dont le lac de rétention est le plus grand de France), quand le reste du pays est à l’âge de pierre numérique et que plusieurs milliers de coupures électriques impactent de manière nuisible l’économie, de telle sorte que des comités de protestation socioprofessionnels et d’usagers se sont constitués depuis 2010.

 

D’ailleurs, Kourou cristallise les tensions qui traversent la société guyanaise. Les descendants des communautés déplacées, implantées, pour servir le projet spatial, forment une masse innombrable de jeunes au bord de la crise de nerfs. Comme en 2007, lorsqu’une ratonnade menée par une trentaine de légionnaires dans les rues de la ville, contre les jeunes noirs, en avait conduit plusieurs dizaines à l’hôpital.

 

Plus récemment encore, des poussées de violences urbaines inter-ethniques, dissimulant mal le désarroi social d’un avenir sans perspectives pour une jeunesse dont la moitié est au chômage, et des jets de pierre sur les terrasses de café contre des badauds de couleur blanche, illustrant le sentiment d’apartheid qui règne. D’ailleurs, la situation de la ville spatiale est telle, que les Assises de la sécurité réunies par le maire en novembre dernier, ont abouti à décréter un couvre-feu pour les mineurs.

 

Les moissons du désespoir

 

La Guyane est une poudrière qui cumule les drames. Le ras-le-bol populaire atteint ainsi des pics quand on parle de l’insécurité galopante : le classement du nombre d’homicides volontaires par rapport à la population globale de chaque territoire publié l’an dernier par l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime, place la Guyane au 52ème rang mondial avec 14,6 homicides pour 100 000 personnes, et la France hexagonale à la 163ème place.

 

Associatifs, ONG, artistes, ou intellectuels, dénoncent ces signes d’une déliquescence sociale, induite par les incohérences cumulées des politiques publiques locales et nationales, et l’absence de projet novateur pour un territoire dont les potentiels le livrent à tous les trafics. C’est le même territoire qui s’était retrouvé bloqué par des semaines de protestation et de barrages populaires en 2008, contre le prix du carburant et la vie chère.

 

C’est aussi ce territoire qui a choisi en 2010, une réforme institutionnelle de ces institutions locales a minima (une fusion technique des assemblées départementale et régionale, plutôt qu’une autonomie de compétences élargie), dont les limites sont déjà atteintes, avant même son entrée en vigueur (prévue en 2015). Si les revendications se multiplient, et les protestations se formalisent, donnant une place nouvelle à la société civile, le fait est que la Guyane française est à un tournant. Les processus institutionnels récents ont été validés par à peine 15 000 habitants, dans un pays dont la moitié des 250 000 habitants a moins de vingt ans, et n’est pas native du territoire. Autant dire, que les choix d’aujourd’hui sont déjà obsolètes.

 

De fait, les tensions actuelles traduisent le bouillonnement d’un confetti de l’ancien Empire colonial français aux prises avec les défis de la mondialisation et des crises identitaires et socio-économiques du 21ème siècle. Les solutions apportées par le gouvernement mais aussi par les décideurs locaux paraissent bien trop administratives et palliatives, alors que l’impact du choc générationnel cumulé au choc interculturel et à l’absence d’espaces publics d’expression et de contre-pouvoirs établis (médiatique, numérique, syndical, social, etc.), commence à peine à se faire sentir.

 

Ayant tardé et tardant encore à donner aux nouvelles générations, une éducation, une formation et un épanouissement inspirés et nourris par la réalité historique, géographique et environnementale locale, les autorités ont planté les germes du désespoir, et ce faisant, manqué, encore une fois, l’édification d’un projet durable au bénéfice de tous sur un territoire abritant l’une des plus grandes biodiversités de la planète et des ressources pouvant largement satisfaire une population de quelques centaines de milliers d’âmes. De fait, l’actualité explosive des derniers jours confirme que l’on ne récolte jamais que ce que l’on a semé.

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4 février 2013 1 04 /02 /février /2013 08:48

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Sous couvert de développement durable la France s’est constituée en Guyane des réserves foncières  à travers ses réserves naturelles nationales, le PNR (charte labellisée pour 12 ans par l’Etat 2001/2013) et le PAG, créé par décret en février 2007, car tout comme l’eau,  la terre est devenue dans le système libéral  mondial une matière première capitale que s’arrachent-les pays, les multinationales et les fonds de placement. Dans l’article 3 alinéa 2 du décret susmentionnée il est précisé  qu’il est interdit de  « de porter atteinte, de quelque manière que ce soit, aux animaux non domestiques, aux roches, aux minéraux ou aux fossiles ».  Toutefois dans le même article, plus loin, il est dit : « Il peut être dérogé aux interdictions édictées aux 1° à 6° avec l’autorisation du directeur de l’établissement public, donnée après avis du conseil scientifique. ».  Les dérogations n’ont d’ailleurs pas manqué en faveur des représentants de l’état français (armée, gendarmerie, DEAL, universités etc…) Il suffit d’un simple clic sur le site du PAG pour s’en rendre compte.

  http://www.parc-amazonien-guyane.fr/             

Il aura donc fallu 20 ans (presque jour pour jour après l’envoi du premier chargé de mission de la MCPG – Mission pour la Création du Parc de la Guyane- début 1993) au gouvernement français après le sommet de Rio pour faire aboutir son projet de Parc Amazonien et consolider son existence par tout un  arsenal juridique (loi, décret, décision, arrêté…) mais aussi par la création et le financement de plusieurs associations œuvrant dans le domaine de l’environnement. Associations qui montent au créneau quand cela est nécessaire. Une étape supplémentaire va être atteinte à travers l’adoption définitive d’une charte en cours de consultation publique en Guyane jusqu’au 11 février 2013. Les enjeux du PAG n’ont pas été mesurés et compris par la majorité de la population guyanaise à qui l’état et les nombres d’élus distillaient depuis des années des arguments fallacieux  en termes de développement économique basé sur l’éco-tourisme, de promesse de désenclavement et de promesses de  création d’emplois tout en bloquant d’un autre côté par exemple tout  accès au foncier agricole pour la création de nouveaux abattis rendus nécessaires par la croissance démographique de la Guyane. 

 

Va être bientôt adoptée une charte qui ne reconnait ni  les revendications ni les droits des peuples de la forêt ni ceux du peuple guyanais dans son ensemble. Avec ce parc ce sont  33 900 km2 c'est-à-dire plus du tiers du territoire guyanais qui est accaparé pour les intérêts économiques et politiques de l’Etat français. Ce territoire correspond à peu près au territoire de l’Inini que l’Etat français a toujours tenté de conserver malgré le  passage de la Guyane du statut officiel de colonie à celui hypocrite de département, le décret de 1946 ne spécifiait rien concernant l’Inini. Pourtant un avis du conseil d’état du 9 mars 1948* précisait que « l’existence au sein d’un département d’un territoire ayant la personnalité civile et échappant à la compétence du conseil général » était contraire aux règles applicables désormais au département et qu’il convenait de considérer le décret du 6 juin 1930 créant le territoire de l’Inini comme abrogé. Le gouvernement contourna cet avis en créant par la loi du 14 septembre 1951**  deux arrondissements au sein du département de la Guyane, celui de Cayenne et celui de l’Inini. Le territoire de l’Inini fut officiellement abrogé qu’en mars 1969 avec la création de l’arrondissement de Saint Laurent du Maroni. La réalité est que l’Etat français en Guyane est propriétaire de 90% du foncier et la propriété foncière privée peine à atteindre 9%.

 

Depuis de nombreuses années  et surtout depuis la parution du décret de 2007 créant le PAG de nombreux permis d’exploiter l’or ont été retiré à des opérateurs miniers artisans de Guyane et aucun nouveau permis n’a été délivré dans l’attente de l’élaboration du code minier de Guyane et de la Chartre du Parc.  Dans les médias, pour gagner l’opinion publique des affaires étaient même montées de toutes pièces comme celle de Jean BENA originaire de Maripasoula et opérateur minier dans la région. Dans le même temps pourtant des projets de grandes firmes internationales étaient examinés. Ainsi celui de la CBJ Caïman filiale de la société canadienne IAMGOLD de mine d’or industrielle  sur les flancs de la montagne de KAW - appartenant à l’aire des réserve naturelle nationale des marais  de Kaw-Roura et réserve naturelle régionale de Trésor - était étudié et ce n’est qu’après une forte mobilisation que le projet a été définitivement été abandonné en février 2008.

   

2008 c’est également l’année d’installation de la compagnie minière française REXMA au Guyana en collaboration avec la société canadienne Shoreham Resource Ltd  sur le mont Marudi au Guyana, permis finalement obtenu en 2009. L’APA (l’association des peuples amérindiens du Guyana) ont protesté contre ce permis donné sans leur consentement éclairé préalable et sans tenir compte de la réalité hydrographique du mont Marudi d’où naisse la majorité des cours d’eau de la région pour exemple les rivières Rewa et Kwitaro dans lesquelles pêchent le peuple Wapichan mais aussi dont dépendent pour l’eau potable  les autres peuples de la région du  nord et sud  Rupununi soit au total 4000 personnes impactés par les effets néfastes d’une exploitation industrielle sur la biodiversité. Le projet a finalement été retardé mais REXMA a fini par obtenir les autorisations.

 

 

Cette compagnie se définie comme suit sur son site internet «  Compagnie minière française spécialisée dans l’exploitation des placers aurifères en Amérique du Sud , nous avons intégré depuis les débuts de notre activité minière en 1998, les principes du développement durable dans notre démarche industrielle. Nous sommes convaincus que la recherche de l’efficacité économique est compatible avec le respect des hommes et de l’environnement ».   Le terme « développement durable » est brandi comme un étendard ;  derrière ce vocable le nouvel ordre mondial où les grandes puissances coloniales du XIXème siècle  maintiennent leur hégémonie à travers les organisations internationales, ONG et associations diverses. En échange de la pollution et de la destruction on propose une indemnisation aux pays pauvres et on leur impose leur choix de développement au nom du bien supérieur du monde.  Mais les grandes règles de ce monde libéral ne changent pas et  les échanges commerciaux sont toujours aussi inégaux. Les grandes puissances étant juges et parties, elles décident du droit et de ce qui est juste.

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C’est ainsi qu’en qualité d’état la France trouve juste de donner un droit d’exploiter l’or  à la société française REXMA au sein d’un Parc dans une zone sensée être protégée contre l’orpaillage cependant lorsqu’on lit la page 99 du projet de Charte réparti en objectif, sous objectif et mesures, les mesures : cœur Ci-2-1-1 Consolider le dispositif de surveillance de l’orpaillage illégal et renforcer les moyens d’action sur le territoire du Parc national  et  cœur Ci-2-1-2 Développer les collaborations avec les populations et leurs représentants dans le cadre de la surveillance et de la lutte contre l’orpaillage illégal ne concernent que l’orpaillage considéré comme illégal.  

A la page suivante concernant la restauration des écosystèmes dégradés voilà ce que l’on peut lire « En effet, il est aujourd’hui impensable, dans le contexte d’augmentation du cours de l’or, de consolidation sur les frontières des soutiens logistiques dédiés à l’orpaillage et de pression exercée sur les milieux naturels du Parc national, de consacrer des moyens humains et financier à des restaurations qui pourraient être réduites à néant par des reprises d’exploitation. Il convient toutefois de jeter les bases de ces futures restaurations, afin de pouvoir dès que possible les engager (certainement dans le cadre d’une seconde charte) » Voilà ce qui est important à noter la Charte n’engagera que ceux qui  le voudront  bien et certainement pas l’Etat français qui pourra comme pour les lois et règlements l’amender selon ses besoins et une seconde Charte est déjà programmée.

La réelle problématique est que face à l’Etat colonial français il n’y a actuellement aucune véritable opposition et nos élus de compromission en compromission n’ont jamais joué le rôle qui auraient du être le leur de protéger à minima nos intérêts et ceux de nos enfants de Guyane. Il faut que désormais nous comptions sur nos propres forces et arrêtions de délégué à des élus complices de l’état français, notre avenir.

Konté anlè kanari ou bèlmèr ou dronmi san soupé, a sa ka rivé  nou ké sa Park-a ké so chart’.

 

*extrait du livre Provinces, départements, régions : l’organisation administrtative de la France, jean Louis MASSON, 1984 p.559

** Loi n° 51-1098 du 14 septembre 1951, portant organisation du département de la Guyane française , JORF du 18 septembre 1951, p 9629 

 

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