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28 juin 2014 6 28 /06 /juin /2014 15:58

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Le ministre des Affaires étrangères voit dans «l'horloge du Sud», qui tourne vers la gauche, un moyen de marquer les spécificités de son hémisphère et de remettre en cause les normes établies.

Les joueurs de jeux de société le savent: les aiguilles d'une montre tournent vers la droite. Sauf en Bolivie. Le gouvernement a décidé que l'horloge visible sur le fronton du Parlement, à La Paz, tournerait désormais vers la gauche, avec une numérotation inversée. Objectif: représenter l'identité des peuples du Sud.

 

La nouvelle horloge, recouverte de bronze, remplace celle aux chiffres romains qui constituait le principal ornement de ce bâtiment à l'architecture classique, inauguré en 1905. Ce nouvel attribut vise à préserver l'héritage des Boliviens et à leur montrer qu'ils peuvent remettre en question les règles établies, selon les propos du ministre des Affaires étrangères rapportés par la BBC.

 

«Qui dit qu'une horloge doit toujours tourner dans le même sens? Pourquoi devons-nous toujours obéir? Pourquoi ne pouvons-nous pas être créatifs?», s'est interrogé le ministre lors d'une conférence de presse. À l'occasion du sommet du G77, une coalition de pays en développement qui s'est tenue récemment en Bolivie, une horloge inversée de bureau avait également été présentée aux délégations des pays membres. Cette pendule en bois, dont la forme adopte celle de la Bolivie, inclut un territoire appartenant au Chili depuis un conflit de 1879 mais disputé par la Bolivie.

«Changer les mentalités»

Les passants ont été surpris par cette nouvelle façon de décompter le temps.

 

La nouvelle a surpris de nombreux habitants de la capitale. Elle a également suscité une demande d'explication de la part de l'opposition au Congrès, dont la majorité appartient au Parti socialiste du président Evo Morales, Indien Aymara et figure de la gauche radicale et indigéniste latino-américaine.

 

«L'horloge inversée (...) signifie changer nos mentalités afin de penser depuis le Sud, sans les impositions du Nord», a déclaré sur Twitter le président de la Chambre des députés, Marcelo Elio. Face aux critiques soulevées par cette initiative, il a ajouté que ce changement posait également la nécessité de «mettre fin aux injustices au Nord par un nouvel ordre mondial qui naîtrait au Sud».

 

«C'est un changement satisfaisant, car nous devons respecter notre identité. C'est facile à lire, (...) toutes les horloges du continent devraient être comme celle-là», estime un passant auprès du Guardian . Pour d'autres, il s'agit au contraire d'une «mauvaise idée», comme ce Bolivien travaillant devant le Parlement. «Si c'est une façon d'envoyer un message selon lequel le pays avance dans une autre direction, alors ils vont devoir le montrer clairement», affirme-t-il à la BBC.

 

Ce jeu avec les aiguilles du temps a connu quelques précédents en Amérique du Sud, rappelle The Guardian. En 2007, l'ancien président du Venezuela Hugo Chavez avait retardé les horloges d'une demi-heure. La mesure, prise par décret présidentiel, visait officiellement à mieux adapter le rythme biologique des Vénézuéliens au Soleil. Cette fois, en Bolivie, la portée politique d'une horloge «anticoloniale» et «révolutionnaire» est claire. Et son argumentaire réglé comme une pendule. 

 

 

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27 juin 2014 5 27 /06 /juin /2014 23:04

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Inoubliable ami:

Tous les jours j’ai le plaisir de suivre ton programme , sur Telesur, sur la Coupe du Monde de Football ; grâce à lui , je peux observer l’extraordinaire niveau de ce sport universel.

Je ne crois pas possible une éducation adéquate pour les jeunes d’un quelconque pays sans le sport dans le cas spécifique des garçons , sans inclure le football.

Moi aujourd’hui je suis un homme politique, mais lorsque j’étais enfant, adolescent et jeune, j’ai été sportif et j’ai dédié la majeure partie de mon temps libre à cette noble pratique.

J’admire ta conduite pour de nombreuses raisons. J’ai eu le privilège de te connaître quand les idées les plus justes de notre peuple ont triomphé et qu’aucun pouvoir n’a pu les écraser.

Nos relations en tant que Latino-américains ont été plus étroites. Tu as vaincu les épreuves les plus difficiles comme sportif et jeune d’origine humble.

De même que toi, je salue Messi, formidable sportif qui donne la gloire au noble peuple de l’Argentine , rien ne peut ternir ce que vous deux, vous avez de gloire et de prestige, malgré les efforts mesquins des intrigants.

Je félicite également Telesur, qui a enrichi cet été très chaud et je salue fraternellement comme toi, les excellents et prestigieux footballeurs de Notre Amérique , sans oublier bien sûr, le magnifique et visionnaire Víctor Hugo Morales, qui découvre tes qualités et qui a autant divulgué la noble valeur du sport et du peuple argentin que vous représentez avec honneur.

Bien sûr, Diego, je n’oublierai jamais l’amitié et l’appui que tu as toujours offert au leader Bolivarien Hugo Chávez, promoteur du sport et de la Révolution en Amérique Latine et dans les peuples subjugués du monde.

Fraternellement

Fidel Castro Ruz

23 juin 2014

 

 

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26 juin 2014 4 26 /06 /juin /2014 10:28

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La société transnationale Coca Cola   s’est installée en Colombie dans les années 1940, par le biais de la franchise octroyée aux usines d’embouteillage Indega S.A. dans le centre, sur la côte nord et au nord-est de la Colombie, créant d’autres franchises telles que Bebidas y Alimentos de Urabá. Les usines d’embouteillage regroupées sous Indega S.A. ont été achetées en 1995 par Panamco Beverages Inc. dont 25% des actions sont détenues par Coca Cola. En mai 2003, Fomento Mexicano S.A., par le biais de la franchise Coca Cola Femsa S.A., a acheté Panamco alors que Coca Cola conservait 31,6% des actions de l’entreprise. Coca Cola Femsa détient la franchise en Colombie avec laquelle elle opère dans la majorité des pays d’Amérique latine.

 

Grâce à ce montage légal qui relève d’une procédure d’externalisation, Coca Cola gère la production et la vente de ses produits en préservant son contrôle sur les marques qu’elle détient, en maintenant le pouvoir de décision de ses actionnaires et sa participation dans les conseils d’administration des entreprises locales. Coca Cola conserve également le contrôle de tout le processus de fabrication, des matières premières à la distribution en passant par les ingrédients, la production et la politique en matière de travail, tout en refusant d’endosser la moindre responsabilité pour les violations des droits humains commises.

 

Les impacts des activités de Coca Cola en Colombie touchent entre autres l’environnement et la santé . Mais surtout l’histoire de Coca Cola en Colombie est celle d’une attaque permanente contre le droit du travail et les droits syndicaux qui s’est, entre autres, traduite par l’assassinat de plus de dix syndicalistes et des liens présumés entre Coca Cola et des groupes paramilitaires.

 

L’allongement de la journée de travail et l’accroissement de la cadence de travail a permis à l’entreprise Coca Cola Femsa de continuer à faire fonctionner cinq usines d’embouteillages en fermant, en contre partie, onze autres en 2003 et licenciant ainsi des centaines d’employés. Les affilés à Sinaltrainal ont entamé une grève de la faim en mars 2004, pour tenter de bloquer ce renvoi massif de travailleurs. En 2014, une immense usine d’embouteillage dont les locaux sont en train d’être édifiés dans la municipalité de Tocancipá à Cundinamarca devrait être bientôt opérationnelle. Il est prévu de nouvelles fermetures d’usines d’embouteillage et d’importants licenciements de personnel.

 

D’après certains documents officiels de l’entreprise – documents connus des dirigeants de Sinaltrainal – comme les dénommés « Dia D », « Pla Padrino » et « El Corrientazo », le syndicat Sinaltrainal est considéré comme un obstacle à la réalisation de l’objectif de réduction des coûts de travail. En effet, Sinaltrainal s’oppose à toute forme de sous-traitance, or près de 70% des 7000 travailleurs sont employés via ce type de contrat à travers des entreprises de façades. Nombre d’entre elles sont de la propriété de cette même société transnationale comme, entre autres Atencom S.A.S., Imbera, OXXON, FL Colombia S.A.S. Ces entreprises sous-traitantes permettent d’éviter tout lien contractuel direct entre les travailleurs et Coca Cola et empêche l’association syndicale. De cette façon, elles évitent d’appliquer les avantages sociaux stipulés dans la convention collective de travail. Sinaltrainal lutte contre le soi disant plan des ressources humaines qui est en fait un plan de la transnationale pour affaiblir le syndicat (qui compte aujourd’hui seulement 287 travailleurs affiliés), abroger la Convention collective de travail et exercer des pressions illégales sur les travailleurs pour qu’ils renoncent à leurs contrats de travail.

 

Le 10 août 2004, Coca Cola, avec le consentement du Ministère du travail, a révoqué les statuts de Sinaltrainal, réussissant ainsi à empêcher que d’autres travailleurs externalisés puissent s’affilier au syndicat. L’entreprise a saisi la justice du pays pour rendre illégales les sections de Sinaltrainal à Bogota, Girardot, Santa Marta, Cali et Villacencio, entre autres, sans toutefois atteindre son objectif. La section de l’usine de Villacencio a été de nombreuses fois confrontée à ce type d’attaque. Actuellement le Tribunal du travail de la ville de Bogotá doit statuer sur le cas n° 0240-2012 à travers lequel l’usine d’embouteillage de Villavicencio appartenant à Coca Cola sollicite de nouveau que la section syndicale soit déclarée illégale. Elle a également essayé d’obtenir des juges (sans y réussir) le renvoi de dirigeants.

 

Afin de répandre la peur chez les travailleurs pour qu’ils ne s’affilient pas à Sinaltrainal ou renoncent à toute affiliation syndicale, l’administration de la société transnationale développe une campagne qui vise à faire passer les agresseurs pour les victimes : elle nourrit ainsi des campagnes systématiques de stigmatisation envers les membres de Sinaltrainal, en publiant des photos de travailleurs et de membres de leurs familles et en les accusant de vandalisme et d’avoir endommagé des biens. Elle a provoqué des préjudices moraux et matériels, en mettant en danger la vie et l’intégrité de plusieurs membres de Sinaltrainal .  Ces derniers étaient impliqués dans des procès pénaux en étant accusés d’injures, de calomnie, de dommages aux biens d’autrui, d’association de malfaiteurs, de rébellion, de terrorisme, entre autres. Plus de 12 dirigeants de Sinaltrainal ont ainsi été emprisonnés injustement. Étant donné qu’un mandat d’arrêt leur avait été notifié, Coca Cola en a profité pour leur annoncer leur licenciement « pour juste motif ». Cependant, l’entreprise a été dans l’obligation de les réintégrer à leurs postes de travail car ils ont été reconnus innocents .

 

Pour entraver la liberté syndicale, la société transnationale réprime toute protestation en employant des moyens militaires. Par exemple, et le cas est loin d’être isolé, le 17 décembre 2010 dans l’usine de Medellin, la police est intervenue avec des chars blindés pour faire sortir par la force les travailleurs et membres de Sinaltrainal qui bloquaient la sortie des véhicules de distribution. Des représentants de Coca Cola, escortés par des policiers, se sont présentés au domicile des travailleurs avec des préavis de licenciement.

 

Le conflit social, politique et armé qui sévit en Colombie depuis plus de 50 ans, est utilisé comme prétexte par l’État et les transnationales comme Coca Cola, pour développer une politique anti-syndicale, en prétendant établir un lien entre l’activité syndicale, les revendications et les protestations des travailleurs, avec des actes d’organisations en marge de la loi ou auteures d’actes violents. Plusieurs membres de Sinaltrainal qui travaillent pour les usines d’embouteillage de Coca Cola ont été accusés à tort par le Département administratif de sécurité (DAS) de représenter un danger pour la sécurité nationale.

 

La société transnationale a été mise en cause pour ses liens et son soutien à la guerre que livrent les forces de sécurité de l’État. Un exemple de cela est la réunion (intitulée « Guidados por orgullo » Guidés par la fierté) de cadres des usines d’embouteillage de Coca Cola sur la base militaire de Tolemaida en février 2010, qui vêtus de l’uniforme militaire ont participé à un entraînement de manœuvres de guerre .

 

Il convient d’ajouter à cela les 68 travailleurs affiliés à Sinaltrainal qui travaillent pour des usines d’embouteillage de Coca Cola depuis 1984 et qui sont menacés de mort, les exilés, les personnes déplacées avec leur famille et que l’entreprise refuse de ré-installer dans d’autres villes , les travailleurs emprisonnés sur la base de fausses accusations ... Soulignons également l’assassinat de onze travailleurs syndiqués , dont cinq travaillaient dans l’usine d’embouteillage de Carepa Antioquia. L’un d’entre eux, Isidro Segundo Gil, a été assassiné dans l’enceinte même de l’usine le 5 décembre 1996, le jour même de l’arrivée à échéance de la période légale pour que l’entreprise engage des discussions portant sur le cahier des charges de Sinaltrainal . Ces mêmes assassinS sont arraché les portes du siège de Sinaltrainal et ont mis le feu à leurs installations. Le 26 décembre 1996, un autre travailleur de Coca Cola à Carepa fut sorti de force de l’usine d’embouteillage par des membres présumés des forces paramilitaires et fut assassiné près du cimetière de Chigorodó (Antioquia) .

 

Seul le cas de l’assassinat de Adolfo de Jesús Munera López a conduit à une condamnation , dans les autres cas les enquêtes n’ont donné lieu à aucunes condamnations.

 

En 2002, une plainte a été déposée devant la Cour du District de Miami, en Floride, contre Coca-Cola, dont le siège est à Altanta, pour sa présumée complicité dans l’assassinat de syndicalistes colombiens.

 

« Nous voulons que justice soit faite et que les gens sachent la vérité à propos de ce qui s’est passé contre les employés de Coca-Cola », a dit Javier Correa, le président de Sinaltrainal. La plainte concerne l’assassinat du syndicaliste Segundo Gil en 1996, peu après que Richard Kirby, le propriétaire étatsunien de l’usine de Carepa, Antioquía, ait dit qu’il ferait le nécessaire pour tuer et faire disparaître les travailleurs qui essayeraient de se syndicaliser et que, pour cela, il s’était mis d’accord avec des mercenaires à ce sujet.

 

Terry Collingsworth, juriste auprès de l’International Labor Rights Fund, se demande pourquoi Coca-Cola n’est pas intervenu pour mettre un terme à toute cette violence ? Il ajoute : « Coca-Cola, comme beaucoup d’autres entreprises, contrôle toute la filière de production et collecte les bénéfices, mais affirme qu’elle n’a pas de responsabilités envers les travailleurs ».

 

A cela, Coca Cola a répondu en dénonçant, devant le Bureau du Procureur, des membres de Sinaltrainal pour avoir porté l’affaire devant les tribunaux des États-Unis . Et le 11 août 2009, le juge étatsuniens Thomas K. Kahn Clerck a mis un terme à la procédure lancée par Sinaltrainal contre Coca Cola en se déclarant incompétent pour juger ce cas pour absence de juridiction.

 

En avril 2006, le Tribunal permanent des peuples a jugé Coca Cola et d’autres multinationales, dont Nestlé, coupables d’avoir violé les droits humains des travailleurs, d’avoir essayé de démanteler Sinaltrainal et de piller les ressources naturelles en Colombie, en particulier l’eau.

 

Grâce à une importante pression internationale, le Centre Carter des États-Unis s’est réunit avec des représentants de Coca Cola et de Sinaltrainal, puis des discussions ont été entamées avec Coca Cola en mars 2007 aux États-Unis. Cependant la société transnationale a essayé de gagner du temps par rapport à la dénonciation sus-citée pour changer les conditions d’un accord éventuel.

 

Sinaltrainal a eu recours au Comité de la liberté syndicale de l’Organisation internationale du travail (OIT)  en déposant une plainte qui, au fil du temps, s’est allongée de par d’autres violations commises par Coca Cola en Colombie. Cependant, les recommandations émises n’ont pas été respectées .

 

Devant la persécution dont les travailleurs des usines d’embouteillage de Coca Cola sont victimes et face à l’imminent danger pour leur vie et leur intégrité, la Commission interaméricaine des droits de l’homme a dicté des mesures provisionnelles pour 26 affiliés de Sinaltrainal.

 

Le 9 octobre 2012, le European Center for Constitutional and Human Rights (ECCHR) et le Colectivo de Abogados José Alvear Restrepo (CAJAR) de Colombie, avec le soutien de la Centrale unitaire des travailleurs du Chili (CUT), ont présenté une déclaration devant le Bureau du Procureur de la Cour pénale internationale à La Haye, pour demander que soit entamée une action pénale concernant la violence anti-syndicale en Colombie. Dans les affaires présentés, plusieurs des personnes assassinées sont des dirigeants de Sinaltrainal.

 

En 2008, l’OIT a effectué une mission en Colombie pour évaluer la situation mais elle n’a pas pris en compte les faits passés : les assassinats, les menaces de mort, les attentats, les tentatives de séquestration, les attaques contre le syndicat, les renvois massifs, les dégâts sur l’environnement et les preuves de ces faits présentées par Sinaltrainal n’ont ni été mises en valeur, ni acceptées.

 

Coca Cola continue de bénéficier d’une certaine impunité en ce qui concerne les violations des droits humains et du droit du travail et syndicaux en Colombie. Cela illustre le besoin d’avoir un instrument international contraignant qui permette de contrôler les activités des entreprises transnationales et ses impacts sur les droits humains ainsi que de garantir justice et réparation aux victimes.

 

Seul un instrument international contraignant pour les sociétés transnationales peut générer une pression légale, sociale et politique pour que soit mis terme aux assassinats de syndicalistes et à la précarisation du marché du travail. Cet instrument devrait également permettre d’obliger l’État colombien à juger et punir les responsables de la persécution des syndicalistes colombiens.

 

Pour ces raisons, le Centre Europe-Tiers Monde (CETIM) demande au gouvernement des États-Unis de se conformer à son obligation de garantir que les activités des sociétés transnationales qui ont leur siège dans son territoire, ne violent pas les droits humains dans d’autres pays et, le cas échéant, de garantir l’accès à la justice aux victimes. Nous appelons en particulier le gouvernement des États-Unis à intervenir pour mettre un terme aux attaques incessantes de Coca Cola contre les droits humains, le droit du travail et les droits syndicaux en Colombie et assurer que les victimes obtiennent justice et réparation.

 

Le CETIM demande aussi au gouvernement colombien de se conformer à son obligation d’assurer le respect et la protection des droits humains en Colombie, en particulier les droits du travail, syndicaux et d’association pacifique, de prendre urgemment toutes les mesures pour garantir la sécurité et l’intégrité physique des syndicalistes de Sinaltrainal. Nous appelons en particulier le gouvernement colombien à mettre un terme aux attaques permanentes de Coca Cola contre les droits humains en Colombie et de garantir la justice et réparation aux victimes de leurs activités.

 

Le CETIM demande au Rapporteur spécial sur des exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires et au Rapporteur spécial sur le droit à la liberté de réunion et d’association pacifique à suivre de près cette affaire et à se rendre en Colombie.

 

Par ailleurs, le CETIM demande au Conseil des droits humains d’établir un groupe de travail intergouvernemental avec le mandat d’élaborer d’un instrument international contraignant pour surveiller les activités des sociétés transnationales et garantir l’accès à la justice pour les victimes de leurs activités.

 

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25 juin 2014 3 25 /06 /juin /2014 21:47

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Le sionisme et la France de 1945 à nos jours, Youssef Boussoumah (PIR)

Qu’est-ce qu’être antisioniste ?, Taher Elabadi (Palestinian Youth Movement)

 

 

 

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24 juin 2014 2 24 /06 /juin /2014 09:37

 

 

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23 juin 2014 1 23 /06 /juin /2014 09:40

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Joseph « Jazz » Hayden a environ 70 ans et vit a Harlem. Il a derrière lui plus de 40 années d’activisme. Au cours de sa vie il a exercé différents métiers dont celui de trompettiste, d’où son surnom. Il a aussi passé de nombreuses années en prison. Il est fondateur et animateur du site web All Things Harlem sur lequel on trouve des sujets traitant de l’actualité politique d’Harlem, de New-York et du reste des États-Unis. All Things Harlem est principalement centré sur la violence et les assassinats policiers ainsi que le harcèlement quotidien du « Stop and Frisk » ; le cop-watching est aussi une activité importante du site à travers des vidéos transmises par des anonymes ou tournées par l’équipe de ATH. Des questions internationales comme la lutte palestinienne sont également abordées.

 

Mon nom est Jospeh Hayden, plus communément appelé Jazz -  l’offrande de l’homme noir à la musique du monde – et mon truc c’est essentiellement l’activisme et je suis activiste depuis des décennies. Ça a été un long parcours pour que j’en arrive où j’en suis maintenant. Mais en 2008 j’ai formé une compagnie appelée Still Here Harlem Productions et l’idée qu’il y avait derrière cela c’était de fournir à Harlem une voix qui dirait l’histoire d’en bas, en opposition à la façon dont les médias dominants couvrait Harlem. Mon intention était de développer une sorte de CNN ou de BBC militantes et ça aurait couvert chaque aspect de la vie communautaire à Harlem du Sud au Nord, Est, Ouest. Et c’est ce que nous avions l’intention de faire. On s’est équipés pour mettre en place un modèle qui pourrait être dupliqué partout dans le pays. Alors on s’est procuré nos cameras et j’avais un équipement.

 

On est allés dans les rues, commençant à documenter chaque aspect de la vie de Harlem ; politique, éducation, habitat, santé, jeunesse sport, la relation de la communauté à la police.

 

Au fur et à mesure nous avons commencés à être de mieux en mieux reçus par la communauté et notre travail s’est amélioré. Et nous avions une émission de télé, une émission hebdomadaire sur le réseau câblé du quartier de Manhattan, nous avions un site web et d’autres moyens par les réseaux sociaux. Mais avec le temps nous nous sommes concentrés sur les relations entre la communauté et la police parce que partout où on regardait on voyait des gyrophares. Partout on voyait des jeunes arrêtés, face à un mur en train d’être palpés et fouillés. Et plus on regardait plus on a commencé à réaliser que le quartier d’Harlem était un train d’être transformé en prison à l’air libre.

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Ils ont implanté ces tours mobiles qui font genre 5 étages autour du quartier.Ces tours sont nées et ont été utilisées pour la guerre en Irak et ensuite quand la guerre en Irak s’est finie – techniquement parlant – ils ont ramené tous ces trucs à domicile. Ils ont commencé à les planter dans des communautés constituées en majorité de non-blancs. Parce qu’elles ne sont pas dans d’autres communautés, des quartiers blancs ou juifs. Et il y avait cette pratique de « Contrôle et Fouille » (Stop and Frisk)1 qui pour l’essentiel n’était pas très différente de l’Amérique post-esclavagiste durant l’ère Jim Crow avec la ségrégation et la classe dirigeante faisant tout ce qui était en son pouvoir pour contrôler les anciens esclaves.

 

Tu vois, quand les portes de la plantation se sont fermées celles de la prison se sont grandes ouvertes.

 

Et ensuite ils ont mis en place la location de la force de travail des condamnés à des privés, les groupes de forçats enchaînés, tous les moyens de contrôle social qu’ils pouvaient utiliser. Et ce dont j’étais témoin en 2008 c’est que la même méthode existait aujourd’hui et ce n’était pas différent de ce qui existait tout juste après l’esclavage.

À la vieille époque Jim Crow, les noirs étaient enfermés s’ils n’avaient pas un boulot. Accusés de vagabondage tu sais s’ils n’avaient pas de papiers ils étaient mis en prison. Ensuite ils étaient loués, leur travail était vendu au plus offrant. Et c’était une façon de les criminaliser et de les priver du droit de vote.

 

L’Amérique a 5% de la population mondiale et 25% de la population carcérale mondiale.

 

Ce pays, cette nation vit depuis un peu plus de 200 ans et elle a plus haut pourcentage de prisonniers, plus d’êtres humains en cage que n’importe quelle autre civilisation, nation ou entité dans l’histoire de l’humanité. Cette soi-disant terre de la liberté, maison des braves, tu vois cette nation exceptionnelle, humanitaire, cette salade de « bonne volonté et de justice partout », ce pays a le plus grand nombre d’êtres humains en cage. Et pour la grande majorité ce sont des gens de couleur.

 

C’est devenu évident parce qu’à force de scruter Harlem on a commencé à regarder le reste du pays et la même chose se passait partout. La police qui est le bras exécutant de l’état, le bras de l’état, était engagée comme institution, et avait étendu son pouvoir à un point qui n’était pas différent de celui de l’armée. Ils avaient occupé l’Irak, ils avaient occupé l’Afghanistan, ils occupent des endroits partout dans le monde. Ils ont 8000 et quelques bases partout autour du monde, ce pays exceptionnel.

Donc quoi qu’il en soit, nous avons commencé à couvrir cela et alors que nous commencions à filmer et à poster nos vidéos sur YouTube elles ont commencé à circuler. Soudainement, le gens ont pris la mesure du procédé de « Contrôle, Interrogatoire et Fouille ». Ensuite l’année dernière les statistiques ont montré qu’ils avaient arrêté plus de 700 000 personnes à New York. Et moins de 6 ou 7% des ces arrestations ont mené à une quelconque inculpation criminelle. Moins de 1% ont abouti à la découverte d’armes, ce qui est le prétexte de toute la manœuvre, procédé ou politique de « Contrôle et Fouille ».

 

stopandfrisk1.jpgCette politique était un échec total au niveau de ce pour quoi elle avait été conçue. Et les communautés où le « Stop and Frisk » était mise en œuvre, des communautés non blanches, étaient dévastées par ces procédés.

 

Sur les voitures de police il est écrit « Courtoisie, Professionnalisme et Respect » ; c’est ce qu’ils prétendent apporter dans la communauté. Et ils ont enfermé les gens pour des trucs ridicules, des toutes petites doses de Marijuana. La marijuana est légale à New-York. Tu peux avoir jusqu’à 25 grammes de marijuana et c’est parfaitement légal. Mais comme pour toutes lois, il y a des vides juridiques : c’est légal tant que ce n’est pas exposé en public. Tu peux avoir ça dans ta maison. Tu peux avoir ça n’importe où mais tu ne pourrais pas le fumer ou juste le montrer en public.

Alors la police de New-York a exploité cette faille pour de massives arrestations, de l’ordre de 50 000 en 1 an, pour des petites quantités de marijuana et sous le prétexte de chercher des armes. Ce qui n’a résulté qu’à 1% des infractions constatées lors de ces arrestations, 1% de ces 700 000 arrestations ont mené à la découverte d’armes quelconques que ce soit un couteau ou un flingue.

 

En fait, c’était du contrôle social. Et ça a dévasté la communauté. Parce que toutes ces ressources qui ont été investies dans la police, le tribunal, la prison, si elles avaient été investies pour les communautés qui étaient impactées par le système de justice criminelle, le système d’injustice, les gens de ces communautés auraient eu tout ce dont les êtres humains ont besoin : nourriture, foyer, vêtements, éducation, opportunités d’emploi et l’opportunité d’être un être humain à part entière. Mais à cause de la mentalité de sanction qui prévaut dans ce pays, cette morale d’Ancien Testament « Œil pour œil, dent pour dent » on a eu des milliers de personnes enfermées en prison comme des chiens, des animaux. Et donc sur une période de 4 ans nous avons accumulé une grande quantité de vidéos sur les routiniers « Contrôles et Fouilles », et les grands médias ont commencé à les utiliser et la communauté a commencé à se réveiller. Et tout d’un coup tout le monde s’est mis à répliquer et à s’opposer à cette politique et cette pratique.

 

Pour toute action il y a une réaction n’est-ce pas ?

 

À la suite de ça, un jour je circulais dans la rue et des policiers que j’avais filmés un mois plus tôt ont décidé qu’ils allaient se venger de moi. Alors, ils m’ont arrêté. Ils ont donné comme prétexte que l’un de mes phares était mort à l’arrière et contre ma volonté, contre mon refus exprimé de leur donner la permission de me fouiller moi ou mon véhicule, ils ont fouillé ma voiture. Ils ont trouvé un couteau de poche, un canif comme ceux que tu peux acheter dans tous les magasins du pays, tu sais. Sans doute qu’ils en vendent même dans les confiseries. Et ils ont trouvé une batte de baseball miniature commémorative qu’ils vendent dans tous les stades du pays ; tu vois, les Yankees ont gagné en Série Mondiale donc ils ont sorti cette batte miniature. Et ils m’ont inculpé de deux infractions qui m’ont mis face à l’éventualité de 14 ans de prison. Pour ces deux armes de destruction massive…

 

Et au bout de 8 mois, mes avocats et les procureurs de district sont allés voir les preuves ensemble. Et quand ils ont sortis les preuves, ouvert le paquet… Ils ont sorti le couteau. Ils ne pouvaient pas l’ouvrir. Finalement après 5 minutes ils ont réussi à l’ouvrir et la vis qui tenait l’ensemble est tombée au sol. Le couteau était totalement inutilisable. La batte de base-ball était si ridicule qu’ils ont retiré ce chef d’inculpation. Donc à la fin, après 10 mois en fin de compte, ils ont admis en audience publique qu’ils ne pouvaient pas obtenir une condamnation au-delà de tout doute raisonnable. Et ils ont accepté de me libérer, au regard du rejet des accusations, avec 5 jours de travaux d’intérêt général à effectuer. Ça s’est révélé une victoire pour nous, parce que les gens se sont mobilisés autour de moi et ils ont rempli les salles d’audience. Ils se sont rassemblés devant les tribunaux, ils se sont rassemblés devant le bureau du Procureur du district, bombardant son téléphone de coups de fil demandant à ce que les charges soient abandonnées. Des pétitions avec plus de 2 milliers de signatures se sont aussi rajoutées au truc. Et les gens de partout dans le pays et partout dans le monde sont venus à mon soutien et ainsi on a eu une victoire. Mais cette pratique est ouvertement raciste. Et il est inexcusable que les Américains restent assis à regarder ce qui se passe sous prétexte que ça ne se passe pas dans leurs communautés. Et les médias dans ce pays sont en grande partie responsables de ça parce que ça renforce les stéréotypes sur les NoirEs et la criminalité. Le crime est partout. Sans lois il n’y a pas de crimes. Sans crimes, il n’y a pas de sanction. Si vous voulez vous débarrasser de tous les crimes, ce que vous devez faire c’est vous débarrasser des lois…

 

TheNewJimCrow1-204x300Après avoir formé All Things Harlem, notre département vidéo et commencé à couvrir la communauté, j’ai vu qu’il était nécessaire pour le peuple de s’organiser en une force efficace pour répondre à ces législations et ces pratiques. Donc, ce que nous avons fait ensuite a été de mettre en place cette campagne sur le régime « Jim Crow » moderne. Ça vient à la base d’un livre de Michelle Alexander. Je pense qu’il a du être traduit en français.2. C’est un livre qu’il est absolument nécessaire de lire quand on est intéressé par les droits humains, la justice et l’équité. Et si tu es contre l’oppression il faut que tu saches comment ça se fait que nous en sommes là. Et ce livre de Michelle Alexander c’est The New Jim Crow – Mass incarceration in the age of Colorblindness. J’ai commencé un groupe d’études autour de ce livre et ensuite avec les membres de ce groupe d’étude nous avons organisé cette campagne pour bâtir un mouvement national pour en finir avec les incarcérations massives. Notre vision c’est : « Non aux prisons, Oui aux communautés solidaires ».

 

Nous voulons démolir les prisons et bâtir des communautés.

 

Et on travaille là-dessus depuis 2 ans et c’est un phénomène croissant partout dans le pays. La prochaine étape est de faire les liens et de construire un mouvement national, un front uni national pour mettre fin à tout ce système de punition.

 

Donc c’est globalement ce que je fais. C’est essentiellement ce qu’il faut faire dans ce pays. Dans ce pays tout ce dont tu entends parler, ce que tu vois c’est que le président Obama a épargné deux dindes pour Thanksgiving. Tu mets 2, 5 millions d’être humains dans des cages et tu épargnes des dindes. Tu donnes aux dindes une seconde chance. Qu’en est-il des pères, frères, oncles et les autres membres de la famille, et de plus en plus les femmes, les mères? Qu’en est il de tout ceux-là ? Tu ne pardonnes aucun d’entre eux ? En fait ce gars n’a même pas mentionné les prisons ou la justice pénale depuis qu’il est au pouvoir. Et il n’a pas semblé préoccupé par la pauvreté, toutes les choses qui poussent les gens à la criminalité, pour mettre de la nourriture sur la table, tu vois. Il s’agit uniquement de la classe moyenne et des riches. La classe ouvrière, les travailleurs pauvres, les chômeurs, les inaptes au travail, le quart-monde, les laissés-pour-compte, ces personnes-là n’existent pas, et c’est pourquoi nous avons créé All Things Harlem pour donner une voix à cette population en bas de la pyramide.

 

Interview réalisée par Cases Rebelles en Décembre 2012.

 

    Le « Stop and Frisk » qui veut dire « Arrêter et Fouiller » a été mis en place depuis les années 90 dans le cadre de la dite « guerre contre la drogue ». Ce procédé, qui est en réalité du profilage racial, a provoqué une augmentation considérable du nombre d’arrestations et d’incarcérations. []

    Le livre n’a pas été traduit en français. [] 

Sources http://www.cases-rebelles.org

 

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19 juin 2014 4 19 /06 /juin /2014 16:44

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L’armée française et le génocide des Tutsi au Rwanda ! - Emission radio de Survie MP sur Radio Campus Toulouse 94 mhz - Françafrique n° 50

Description : « Françafrique n° 50 », émission de l’association Survie sur les relations particulières qu’entretiennent la France et ses anciennes colonies en Afrique, ce mois-ci revient sur la part de responsabilité de la France dans le génocide qui s’est déroulé au Rwanda au cours duquel plus d’un million de Tutsis ont été tués en cent jours . Au travers de déclarations officielles d’officiers français, François Graner fait émerger le rôle majeur joué par l’armée française dans son livre “Le Sabre et la machette”.

 

 

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18 juin 2014 3 18 /06 /juin /2014 20:29

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La FIFA revenue au temps béni des colonies

  Par Xavier Monnier - 

 

Sur le site "Bakchich.info" partenaire de "Mondafrique", le journaliste Xavier Monnier décrit les conditions imposées à la FIFA aux pays d'accueil, surtout si comme en Afrique du Sud et au Brésil, ils sont confrontés à d'énormes problèmes de sécurité et d'organisation: lois d'exception durant la compétition, mercenaires dépêchés pour assurer la sécurité, Bantoustan érigé autour des stades. Comme en Afrique du Sud, la fédé internationale de foot réinvente, le temps du mondial au Brésil, le temps béni des protectorats...

 

 

Sous le feu roulant des accusations de corruption, critiquée pour son organisation mais jamais sanctionnée, la fédération internationale de football (FIFA) aurait tort de se priver. Alors l'association plus que centenaire continue de parader. Tous les 4 ans, elle étend ses tentacules sur un pays, un mois durant, le pompant toujours plus allègrement. De plus en plus consentant, les Etats hôtes de la Coupe du Monde, se soumettent d'autant mieux, et plus qu'ils ont désiré l'évènement, garant de sa renommée sur la scène internationale, touristique ou diplomatique.

 

Ainsi le sémillant Jérôme Valcke, n°2 encore trop méconnu de l'organisation, peut-il jouer sur les mots. En janvier 2012, devant les protestations politique et sociales (déjà) de personnalités brésiliennes, le secrétaire général a pu affirmer sans ciller: «Nous n’exigeons rien de plus que ce que nous avons demandé à l’Allemagne ou à l’Afrique du Sud, et que ce que nous allons demander à la Russie et au Qatar». Sans doute les maîtres du ballon rond n'ont-ils rien exigé de plus, mais ils obtiennent chaque fois de nouvelles concessions.

 

Lors du Mondial 2006 en Allemagne par exemple, les autorités du football avaient pu bénéficier d'un allégement conséquent des taxes auxquelles la compétition aurait dû être soumise. Mais la première économie d'Europe n'avait pas cédé sur des demandes encore plus exhorbitantes. Comme par exemple des zones commerciales exclusives et dédiées à la Fifa aux alentours des Stades, la création de tribunaux d'exception pour la durée de la compétition ou la criminalisation de vendeurs à la sauvette.

 

Tribunaux d'exception

 

Pour assister à une telle colonisation, il a fallu attendre que les apôtres du «beau jeu» daignent se poser en Afrique, tout au bout du continent noir pour la Coupe du Monde sud africaine en 2010. Sur place, Bakchich avait pu constater la mainmise de la Fifa, qui, 16 ans après la fin officielle de l'apartheid, avait réinstauré à la fois Bantoustan, lois d'exceptions et les noms afrikaners des villes hôtes de la compétition, au grand dam de journalistes tel le caricaturiste Jonathan Shapiro, alias Zapiro. "Ce sont des abrutis ! La Fifa est une mafia. Elle contrôle tout, nous avons tout abandonné pour elle. La Fifa a colonisé le pays, se permet de nous dire ce qu’il faut faire, quels vêtements il faut porter, ce qu’il faut boire, comment nous devons nous comporter, ce que nous pouvons vendre aux abords des stades.» Et le célèbre dessinateur de décrire ce qui fait la force de l'institution. «Quand la Fifa est venue en Afrique du Sud, au début des années 2000, nous tentions d’obtenir l’organisation de la Coupe du monde. Tout le monde, des structures locales au gouvernement, voulait que la Fifa nous aime, nous dise : « Vous pouvez le faire, vous êtes un super pays ! » On aurait fait n’importe quoi pour accueillir la compétition. Par exemple, au Cap, nous avons construit un stade juste en face de Table Mountain, à un endroit où nous n’en avions absolument pas besoin. Et pourquoi ça ? Parce que Sepp Blatter [le président de la Fifa, ndlr] est monté dans son hélicoptère et a décrété : « Je veux mon stade ici ! » Et, au final, les politiciens, même si certains n’étaient pas d’accord au départ, se sont tous inclinés.» Surtout ce furent les tribunaux d'exception Fifa, instaurés par une loi spéciale Fifa qui emportèrent sa plus grande colère.

 

« Il y a des gens libres qui marchent dans les rues alors qu’ils ont commis des actes terribles : des politiciens, des businessmen qui ont volé des millions… Et, pourtant, on condamne des petites gens pour l’exemple. C’est comme ça que fonctionne la Fifa. Je trouve que c’est incroyable qu’elle ait pu nous imposer ça si vite. Cela ressemble à des tribunaux spéciaux de la pire espèce » Des mots d'une rare violence, que les Brésiliens peuvent reprendre à la lettre. Comme en Afrique du Sud,  une loi spéciale a été votée pour régir le pays durant le mois de juin. Quasi une réplique  à 4 ans d'écart.

 

Et les prochaines éditions promettent d'être à l'unisson, en Russie et au Qatar. Avec le doux avantage que les deux Etats ne sont pas connus pour leur véhémence dans la contestation sociale, pour le plus grand bonheur de la Fifa. «Un moindre niveau de démocratie» a avoué Valcke en avril 2013 est sans doute «préférable pour organiser une Coupe du Monde (…) Quand on a un homme fort à la tête d'un État qui peut décider, comme pourra peut-être le faire Poutine en 2018, c'est plus facile pour nous, les organisateurs, qu'avec un pays comme l'Allemagne où il faut négocier à plusieurs niveaux.»

 

Jamais sanctionnée, la Fifa aurait tort de se gêner...

 

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17 juin 2014 2 17 /06 /juin /2014 11:19

 

 

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16 juin 2014 1 16 /06 /juin /2014 23:00

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Au fur et à mesure que l’on avance sur la route, les faubourgs de la commune de Tubores laissent peu à peu la place à quelques hameaux isolés, à de vastes étendues de terres arides, couvertes ici et là, d’une végétation clairsemée. A l’horizon, par-delà une colline, se profile la Mer des Caraïbes dans toute sa plénitude ; une extension verte et bleue de la terre ferme, qui nous incite à poursuivre notre chemin.

 

A première vue, le complexe piscicole semble inoccupé. Telle une île installée au beau milieu du désert de l’île de Margarita, brûlé par le soleil. Toutefois, dès le portail franchi, le visiteur se trouve confronté à une odeur mêlée, celle de la mer et du poisson pêché, qui constitue l’ordinaire en quelque sorte, du Complexe Piscicole Islamar.

 

Luis Benito Marval a tout de celui qui passe plus de temps en mer que sur la terre ferme. Son regard exercé et son visage buriné, l’attestent. « Au moment où la construction du complexe a été lancée, j’avais de mon côté abandonné l’activité de pêcheur. Je m’étais reconverti dans la maçonnerie, ce qui m’a paermisde participer à son édification ». Tandis qu’il s’exprime posément, il surveille de près la fabrication d’andouillettes de poisson qui s’accumulent devant lui, sur la table en acier inoxydable. Outre les andouillettes l’entreprise mixte Islamar produit également des croquettes de poisson, dont la valeur ajoutée est la plus intéressante du fait de la mécanisation et des méthodes appliquées au conditionnement. Les filets de merlu, de dorade, de sardine, mais aussi les steaks de thon, sont partie intégrante de la production. 

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De sa voix traînante, Benito nous raconte que le recrutement du personnel s’est fait, à partir d’une série d’entretiens d’embauche, dont les conseils communaux de la zone avaient la responsabilité. En ce qui le concerne, c’est la communauté de Guamache qui a procédé à son désignation. Quant à la main d’oeuvre, elle a été recrutée sur des bases analogues. Enfin, la Mission Saber y Trabajo s’est chargée de la sélection et de l’évaluation des postulants. « C’est une situation nouvelle pour nous. Auparavant, les pêcheurs locaux n’intéressaient pas les entreprises. Ceux qui en ce moment travaillent, vivent en effet, ici même. D’une manière ou d’une autre, nos activités ont toujours été liées à l’halieutique ». C’est en ces termes que Benito s’exprime tout en surveillant son travail de près.

 

Les Conseils de Pêcheurs de Nueva Esparata fournissent la matière première que traite le Complexe piscicole. Les 12 personnes engagées dans cette première étape, participent à toutes les instances de production : le lavage des poissons ; l’éviscération ; le broyage ; le mélange qui débouchera sur la fabrication des andouillettes et des croquettes. Viennent ensuite, le conditionnement et l’empaquetage.

benito-islamar.jpg                                                                                                         Benito

Benito ajoute qu’avant, il ne souciait pas de la bonne réussite ou non, d’entreprises telles qu’Islamar. Mais depuis que la communauté s’en occupe, il la défend becs et ongles. « Je me considère comme une partie de cette entreprise, parce qu’elle est à nous. La clé de la réuissite : se sentir impliqué, et par conséquent, avoir envie de travailler ». Un sourire se dessine sur son visage : « j’espère bien vivre un peu plus longtemps. Avoir une vieillesse un peu plus tranquille. Parce que la pêche vieillit rapidement son homme. Parce que celui qui est en mer, qui subit les assauts répétés du soleil, vieillit bien vite ».

 

Eleazar Villarroel, un pêcheur de 73 ans travaille également à Islamar. Il vivait à Los Roques. Il s’est vu dans l’obligation d’abandonner sa Margarita natale, car les résultats de la pêche en haute mer étaient de plus en plus mauvais. C’est dans ce contexte qu’il a rejoint le Complexe. Maryelis Leon, est une bien jeune mère célibataire, dont la timidité transparaît, lorsqu’elle s’emploie à nous dire de quelle manière elle recherche constamment l’efficacité. Et ce, afin que le peuple soit satisfait des produits issus du Complexe piscicole. Lesquels sont commercialisés chaque vendredi, à l’occasion de la foire qui voit ces mêmes travailleurs partager les fruits de leur travail avec l’ensemble des membres de la communauté. Il faut préciser que les produits sont vendus à des prix solidaires.

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                                                                                     panorámica-trabajo-islamar

Histoire d’un changement de paradigme.

 

L’expérience d’Islamar s’ancre dans la réalité concrète depuis 2 ans maintenant. Mais l’idée d’une telle configuration est beaucoup plus ancienne, elle germe dès les premières années de la Révolution. En 2001, une nouvelle disposition légale relative à la Pêche et à l’Aqua-culture a vu le jour. A partir de cette date, un nouveau paradigme de la pêche dans son ensemble, a commencé à s’imposer. Il peut être circonscrit ainsi : rendre prioritaires le social et la souveraineté alimentaire ; la logique économique basée sur la recherche exclusive du profit leur étant désormais subordonnée. La reconnaissance et la protection d’un mode de pêche artisanal, en sera le corollaire.

 

« Quelques-uns des pêcheurs parmi les plus représentatifs se sont réunis. Nous avons jeté les bases d’un projet, qui visait dans ses grandes lignes à donner la possibilité à chaque pêcheur de confier le fruit de son travail à ce Complexe en devenir, aux fins de conditionnement. La vente directe -le peuple en étant le bénéficiaire- sera la dernière étape ». C’est le président d’Islamar et par ailleurs porte-parole de Nueva Esparta du ¨Frente National de Pescadores y acuicultores¨ (Front National des pêcheurs et aqua-culteurs), Luis Rodriguez qui parle ainsi

 

A partir de mars 2008, la réforme introduite par la loi soulève l’espoir de voir aboutir rapidement de ce projet. Ce changement de paradigme débouche sur la résolution d’une demande émanant de longue date, des travailleurs de la mer vénézueliens : l’interdiction définitive d’un mode de pêche industrielle au chalut/à la traîne. « La conservation du potentiel hydro-biologique visant au maintien dans la durée de l’halieutique, des pêcheurs et de la pêche en est l’esprit », ajoute Luis qui est de plus, partie prenante d’un des nombreux Conseils de Pêcheurs qui ont vu le jour à Nueva Esparta et qui ont obtenu de l’Etat, le statut d’interlocuteurs à part entière. Telle est l’une des retombées parmi les plus remarquables, de l’application effective de la nouvelle législation. 

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« Nous avons été un maillon à part entière d’un processus qui a débouché sur l’élaboration de la loi. Nous nous sommes introduits au sein de ce dispositif participatif grâce à Chavez. Et grâce à cela, nous nous sommes lancés dans la concrétisation du projet qui nous tenait à cœur ». La construction du Complexe piscicole a débuté en 2009. C’est à partir d’août 2012, qu’il commencera à faire ses preuves. A l’heure actuelle, l’entreprise mixte destine 51% de sa production à l’Etat, en retour des crédits qui lui ont été alloués. Les Conseils de Pêcheurs se répartissent les 49% restants.

 

Pour Luis, le fait saillant de cette démarche, c’est son caractère exemplaire. Car elle démontre qu’une autre économie est possible. Il n’en demeure pas moins que des pans entiers de la pêche au Venezuela, dépendent toujours d’une perception proprement mercantile : des intermédiaires achètent aux pêcheurs le fruit de leur travail, qu’ils vendent à un prix élevé à ceux qui l’écouleront sur les marchés. L’aisance des touristes en matière de pouvoir d’achat, participe également de cette flambée des prix. En définitive, comme Luis le remarque, « c’est le marché qui fixe les prix. De ce fait, le capitalisme est enquisté dans cette manière de commercialiser . La mission d’Islamar, c’est de participer à la construction du socialisme. Il ne faut pas oublier la pratique d’une manière de troc consistant à échanger le poisson pêché contre des produits, du matériel de pêche. Et ce, à des prix solidaires afin de baisser les coûts ». L’idée globale consiste faire en sorte que les pêcheurs bénéficient de revenus réguliers. L’établissement de tarifs solidaires au profit de l’ensemble de la communauté, sera l’objectif ultime affiché. Luis termine en rappelant qu’« éliminer le rôle du revendeur et du spéculateur à l’origine de l’augmentation des prix, est la condition requise afin que le peuple puisse consommer les produits de la mer ». Selon lui, la tâche à laquelle il s’agit de s’atteler, c’est renouer avec l’état d’esprit originel de la communauté des pêcheurs, qui n’a jamais considéré le poisson comme une marchandise, mais comme l’un des éléments majeurs d’une forme d’économie de subsistance qui lui est propre depuis toujours.

La clé de tout : la persévérance.

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                                                                                               Siège d’Islamar

 

L’édifice principal d’Islamar est pourvu d’une chambre froide de la taille d’un terrain de basket-ball ; d’une zone tout entière dédiée à l’éviscération du poisson et à la fabrication de pulpes qui en résulte ; mais aussi de la salle au sein de laquelle les andouillettes et les croquettes sont produites.

 

Au total 12 personnes sont employées à ce jour, parties prenantes de la première étape de ce projet pilote. Il faudra rapidement résoudre la question de la désignation de la nouvelle junte de Direction, afin de mener à bien cette tâche. Pour ce faire, il est prévu l’incorporation progressive de personnel nouveau. L’objectif à atteindre étant le suivant : élever le niveau de production à 50% de la capacité totale. Pour atteindre les 100% -c’est-dire 10 tonnes de production par jour- il faudra compter sur 70 personnes travaillant au sein du Complexe piscicole. Ce qui le rendra totalement opérationnel.

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Cette jeune femme -Mariangel Salazar- était initialement professeur de chimie. Désignée par le conseil communal dont elle dépend, bénéficiant par ailleurs de l’entremise de la Mision Saber y Trabajo (mission sociale de formation professionnelle), , elle a rejoint Islamar en tant que chargée du contrôle de qualité. Mettant à profit sa pause-déjeuner, elle revient sur l’importance de cette expérience aux yeux de tous les membres de la communauté. « Tout cela est réellement gratifiant. C’est en effet la première fois que nous voyons au niveau de la commune, des personnes issues de la même communauté, des mêmes secteurs d’activité pouvoir profiter d’un bassin d’emploi tel que celui-ci. Car le bien-être consiste à pouvoir gagner sa vie dignement, en offrant aux communautés avoisinantes, d’accéder aux produits de la pêche ».

 

Son visage rubicond flanqué de lunettes professionnelles de couleur noire de taille imposante nous fait face. Mariangel se souvient des débuts de cette entreprise. Tout n’a pas été facile. Elle songe notamment aux pertes de temps résultant de l’inertie bureaucratique. Mais aussi du manque de moyens financiers qui ont obéré/retardé la mise en fonctionnement effective du Complexe. « La persévérance a été l’élément décisif. Si nous avions compté sur des aides extérieures, si nous avions fait appel à un spécialiste afin de venir à bout de ces difficultés, nous n’aurions pas avancé d’un pas ». Pendant que les travailleurs et travailleuses du Complexe ôtent masques et tabliers pour la pause obligatoire du déjeuner, les blagues fusent, les visages s’éclairent d’un sourire. Mariangel : « rien qu’à voir ces installations, nous constatons qu’Islamar est une belle réussite. Et toutes celles et ceux qui travaillent au sein de ce Complexe en sont comme confortés ».

 

Après la pause-déjeuner, la journée de travail reprend. Les andouillettes de poisson sont pesées et conditionnées. Ce sont à peu près 2 tonnes d’aliments qui chaque jour, sont produits. Outre la prise en compte des objectifs touchant à l’augmentation de la production, Luis indique que dans un futur proche, ils atteindront ce but : procéder à un échange d’expériences avec des entreprises socialistes se situant sur le territoire d’autres états. Et ce, afin que les unes et les autres puissent bénéficier d’une consolidation conjointe, assurant ainsi à chacune d’entre elle, une assise solide.

 

Islamar avance jour après jour, grâce à l’apport et aux efforts de chacun de ceux qui lui donnent vie. Pour Luis, « la participation des travailleurs aux décisions relatives à la production est l’essentiel. Nous devons nous doter d’un état d’esprit semblable à celui d’un essaim d’abeilles solidaires les unes des autres. Chacun d’entre nous est appelé à formuler des propositions. Nous en déduisons que c’est le meilleur moyen pour continuer à se développer. »

luis-rodrc3adguez-islamar.jpg                                                                                                  Luis Rodriguez

Source : http://www.mpcomunas.gob.ve/islamar-otra-economia-es-posible/

 

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