Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
29 décembre 2013 7 29 /12 /décembre /2013 13:21

 

 

Partager cet article
Repost0
27 décembre 2013 5 27 /12 /décembre /2013 16:30

arton9529.jpg

Extrait du manuel occidental du « Parfait petit falsificateur de l'histoire de l'Afrique noire »

Comment s'y prend-t-on pour falsifier l'histoire de l'Afrique :

Par MASAMBA BAKULU :

 

Le climat géopolitique actuel ne favorise pas un échange honnête sur le plan de l'historiographie entre le nord et le sud. Mais en attendant, les chercheurs panafricains doivent poursuivre leurs recherches et se débarrasser de toute tutelle intellectuelle extérieure pour accomplir leur mission avec rigueur et dévouement.

 

En fait, il s'agit d’assumer nos responsabilités d'hommes et de femmes d'ascendance africaine et de laver l'honneur de nos Ancêtres, tout en préparant l'avenir des jeunes générations. Mais nombreux sont ceux qui n'ont pas encore saisit les multiples facettes que revêt la falsification de l'histoire de l'Afrique depuis l'ère coloniale. Le but visé est de nier toute réalisation civilisationnelle autochtone en Afrique noire (sciences, architecture, organisation politique, spiritualité, etc.)

 

Les ouvrages proposés au public sont tellement bien faits que l'on pense qu'ils disent la vérité. Pourtant ils travestissent allègrement la vérité historique. Voilà pourquoi il est important de bien comprendre le mécanisme de la falsification occidentale de l'histoire de l'humanité.

 

Ainsi, l'étude de l'histoire comporte des règles strictes qui sont toujours bafouées par les historiens occidentaux lorsqu'il est question du passé de l'Afrique. Voilà les pistes suivies par les menteurs.

 

MANUEL OCCIDENTAL DU FALSIFICATEUR DE L'HISTOIRE AFRICAINE

 

Règle 1 : Ne pas perdre de vue l'objectif suprême : Nier toute intelligence civilisationnelle aux peuples d'Afrique noire. Toute démonstration doit aboutir explicitement ou implicitement à cette conclusion. Il convient de maintenir dans l'esprit du public, la vision d'une Afrique sauvage, non civilisée qui sert de justification moralisatrice à l'occident.

 

Règle 2 : Éviter de mentionner les écrits valorisants des peuples étrangers ayant pénétré en Afrique, peu importe la période. Nier par tous les moyens leurs attestations quant à l'origine nègre des faits civilisationnels décrits (réalisations architecturales, organisation sociale, découvertes, etc...).

 

Règle 3 : Tout faire pour nier l'origine africaine des Égyptiens anciens (documentaires TV, articles de presse, ouvrages historiques, sites web...). Nier ou travestir les écrits des Grecs anciens, des Arabes anciens et des Juifs anciens, témoins visuels reconnaissant l'origine africaine de cette civilisation. Ne jamais citer les passages concernés. Traiter avec dérision tout auteur reprenant les citations concernées.

 

Règle 4 : Trafiquer la documentation historique africaine : falsifier les textes, les datations, les fresques murales, multiplier les erreurs de traduction. Éviter tout document africain dévoilant l’origine autochtone des Égyptiens anciens.

 

Règle 5 : Éviter de divulguer les vrais résultats des fouilles archéologiques et des datations au carbone 14 afin de placer continuellement la Mésopotamie devant l'Afrique pour les découvertes cruciales (inventions de l'écriture, des mathématiques, de l'astronomie, etc...). Pour la Mésopotamie, maintenir le flou artistique : Qui a découvert ? qui a daté ? quand ? où ? comment ? voilà les questions auxquelles il ne faut jamais répondre.

 

Règle 6 : Ne jamais citer les résultats des colloques internationaux de confrontation de thèses historiques et scientifiques entre chercheurs panafricains et occidentaux. Passez sous silence l'existence des rapports (Actes) car ceux-ci sont tous en défaveur des thèses historiques occidentales.

 

Règle 7 : Ne jamais inviter un chercheur non-occidental à un débat public sur l'histoire de l'humanité car il risquerait de dévoiler nos subterfuges.

 

Règles 8 : Présenter les analyses historiques actuelles comme exactes même si elles sont en parfaite contradiction avec les aveux des historiens anciens. Pour y parvenir, passer sous silence l'existence de documents contradictoires à notre thèse.

 

Règle 9 : Défendre explicitement ou implicitement, à travers toute analyse historique, la supériorité intellectuelle des peuples nordiques sur l'Afrique noire. Nier l'héritage africain (sciences, culture, spiritualité, etc...) par tous les moyens malhonnêtes.

 

Règle 10 : Ne jamais dévoiler l'intégralité de la documentation historique universelle car cette démarche risque de nuire aux thèses occidentales. Ne jamais citer les travaux de quelconque chercheur ou spécialiste africain. Préserver par tous les moyens la tutelle intellectuelle occidentale.

 

Règle 11 : Injecter artificiellement dans les consciences panafricaines, le souvenir d'une Afrique sauvage, perpétuellement asservie, à la dérive, civilisée par l'occident et sans avenir. Mettre à profit l'ignorance des Noirs vis à vis de leur propre histoire pour les maintenir éternellement en servitude.

 

Règle 12 : Mettre en quarantaine tout chercheur occidental refusant de collaborer. Résilier les commandes de ses ouvrages, éviter de l'inviter à des débats et le supprimer des listes bibliographiques en université.

 

Règle 13 : Ne jamais faire la promotion d'un ouvrage émanant d'un auteur panafricain présentant l'Afrique de façon positive et pragmatique. Au contraire, médiatiser tout auteur panafricain, dévalorisant le continent ou ses ressortissants.

 

Règle 14 : Faire en sorte que les personnes d'ascendances africaines se persuadent de leur responsabilité dans le déclin de l'Afrique et attendent leur salut de l'extérieur.

 

Règle 15 : Nier l'héritage spirituel de l'Afrique noire et maintenir l'image d'une Afrique maudite en ayant recours à des textes religieux subversifs et sans fondement historique (ex. Malédiction de Cham). Forcer les Africains a ne percevoir leur salut que dans l'au-delà, par le biais exclusif de Dieux étrangers voir même extra-terrestres, qu’ils prieront avec dévotion et naïveté.

 

Règle 16 : A travers les ouvrages historiques destinés aux enfants, induire explicitement ou implicitement la vision de la hiérarchisation des races chères à Gobineau. Présenter les personnages Noirs exclusivement en position servile même s'il s'agit de civilisations implantées en Afrique. Préférer, des décors précaires (huttes en paille) aux grands empires noirs comme lieu de déroulement des actions. Passer sous silence les cours royales des grandes empires, la chevalerie africaine précoloniale et le prestige international des civilisations africaines.

 

Source: moacinter.com

 

Partager cet article
Repost0
26 décembre 2013 4 26 /12 /décembre /2013 10:54

zongo_photo2dfff-420cc.jpg

 

Biographie

Date de naissance : Juillet 1949

Inscrit à l’Ecole régionale de Koudougou - Primaire

Entrée en 6e au Cours Normal de Koudougou en octobre 1964.

Il créé alors son premier journal " La voix du Cours Normal ". Ecrit sur des feuilles de cahiers d’écolier. Très tôt le matin (4 h 30 mn), Norbert ZONGO écoutait la BBC et d’autres radios étrangères, sélectionnait les nouvelles intéressantes et en faisait des brèves qui seront affichées avant 6 h 30 mn. Mais taxée plus tard d’avoir une connotation politique, la " Voix du Cours Normal " sera interdite.

Norbert ZONGO obtient le BEPC en 1969 mais est interdit d’accès à toutes les classes de Seconde des établissements scolaires du Burkina Faso (raisons, inconnues).

Instituteur-adjoint à Barsalogho (province du Sanmatenga) à partir de 1971.

Alors enseignant, il obtient son baccalauréat en 1975.

Son départ de Barsalogho à Pô mécontentera les populations qui voyaient ainsi partir un être cher. Norbert ZONGO enseignera également à Pô.

Sa vie d’enseignant est aussi caractérisée par la conviction et la détermination. Alors instituteur à Pô, Norbert Zongo s’est inscrit à la Faculté de Droit, à l’Université d’Abidjan où il opte pour l’examen terminal unique (E.T.U).

Il enseignera également comme professeur de français au Lycée Saint Joseph, à Ouagadougou. Pendant son cursus d’enseignant, il n’observera presque jamais d’absence au cours. Très humaniste, il entretenait de bonnes relations avec ses confrères, élèves, et parents d’élèves.

Norbert Zongo consacrait une bonne partie de son temps " hors-cours " à la lecture et quelquefois à la chasse.

En 1979, il est admis à l’Institut Supérieur de Presse du Conseil de l’Entente à l’Université de Lomé.

Eléments nouveaux sur la vie estudiantine de Norbert Zongo à Lomé

Norbert Zongo avait lié amitié avec un ex- conseiller du Président Eyadema qui avait rejoint l’opposition. Celui-ci était pourtant recherché par le service de renseignements du Togo, ce qui mettra Norbert Zongo également dans le collimateur de la Présidence du Togo. Ses prises de positions politiques aidant, le jeune étudiant sera suivi clandestinement à travers la ville par les services de renseignements du Togo.

Norbert Zongo enverra le manuscrit de son roman le " Parachutage " à une maison d’édition au Sénégal. Dans une lettre, le directeur d’édition lui dira de ne pas le publier afin d’éviter d’être dans le collimateur du régime togolais.

Mais Norbert Zongo ne recevra jamais la lettre du directeur d’édition. Elle sera interceptée par les services de renseignements. Ces derniers demandent au directeur d’édition de leur expédier le manuscrit, dans une lettre signée " Norbert Zongo " et à une adresse qui n’est pas celle de ce dernier.

Le manuscrit reçu, la police accentue la surveillance de Norbert Zongo. On peaufine son plan d’exécution. Un officier de gendarmerie est chargé de l’opération.

Mais une amie de ce dernier (sa copine) avertira Norbert Zongo et l’invitera à quitter immédiatement le pays. Ayant constaté qu’il était suivi partout et ayant appris qu’il devait être éliminé, Norbert Zongo prend la fuite en direction du Ghana grâce à un camion de légumes, avec l’aide de ses amis.

A la frontière avec le Ghana, Norbert Zongo échappe au contrôle d’un commando de militaires mais sera découvert plus tard par un officier togolais qui lui demande de le suivre. Alors Norbert Zongo lui assène un coup de poing à la figure. Ainsi grâce à cette bagarre qu’il a déclenché, Norbert Zongo et l’officier Togolais sont conduits au poste de police par des policiers ghanéens. L’officier dira que Norbert Zongo est un bandit en fuite, mais ce dernier ripostera en fournissant des explications.

Le commissaire de la police ghanéenne dépêchera une mission pour conduire Norbert Zongo à l’ambassade du Burkina Faso à Accra. L’ambassadeur offre à Norbert Zongo une chambre d’hôtel. Mais ce dernier refuse car conscient qu’il était exposé à des dangers, surtout qu’ils étaient suivi depuis la frontière avec le Togo par une Mercedes curieuse. Finalement sur insistance de l’Ambassadeur, il s’y rendra, mais plus tard dans la nuit, Norbert Zongo quittera l’hôtel par la fenêtre, et rejoindra l’Ambassade où il se réfugiera.

Aux environs de 2 heures du matin, une explosion se fait entendre dans sa chambre d’hôtel. L’ambassadeur demande alors au Président Saye Zerbo de faire venir Norbert Zongo dans son pays natal. De retour au Burkina, il est arrêté et détenu à la gendarmerie de Ouagadougou, une année durant. (1981-1982).

Norbert Zongo est probablement l’un des rares à échapper aux mailles des services de renseignements du Togo.

Il poursuivra plus tard ses études de journalisme avec l’aide de l’écrivain Hamadou KOUROUMA, à l’Université de Yaoundé. En 1984, il rejoint l’École Supérieure de Journalisme de Yaoundé au Cameroun. Il en revient en 1986 et forge alors ses premières armes dans les organes de presse d’État : au quotidien Sidwaya d’abord, puis à l’hebdomadaire Carrefour Africain. Il collabore régulièrement aux journaux privés Le Journal du Jeudi et La Clef. Ses analyses critiques sur la vie nationale dans ces organes amènent le pouvoir en place à l’affecter à Banfora, bourgade située à 450 km de Ouagadougou. Il refuse d’obéir à cet ordre, rend sa démission et crée son propre journal, l’hebdomadaire L’Indépendant en juin 1993. Ce journal devient rapidement l’hebdomadaire le plus lu et le plus commenté même dans les hameaux les plus reculés du Burkina.

Partager cet article
Repost0
25 décembre 2013 3 25 /12 /décembre /2013 14:40

 livre_r8.jpg

Une saison au Congo

 

Mise en scène de Christian Schiaretti directeur du TNP-Villeurbanne.

Spectacle enregistré au Théâtre Les Gémeaux, Sceaux les 8, 9 et 10 novembre 2013.

 

Réalisation Cédric Aussir

Equipe technique Philippe Bredin et Clotilde Thomas

Assistante à la réalisation Laure-Hélène Planchet

Nous sommes au Congo belge en 1958 lorsque la pièce débute. C’est une période d’effervescence qui va mener le pays à l’indépendance. Une fois celle-ci acquise, se font jour les oppositions et les diverses pressions pour l’acquisition d’une parcelle du pouvoir. Les colonisateurs, qui semblent avoir quitté la scène politique, attisent les dissensions et tentent encore de conserver le pouvoir économique, au besoin en encourageant la sécession d’une des provinces congolaises. Patrice Lumumba, nommé Premier Ministre, dénonce ces malversations. L’atmosphère de liberté et de luttes politiques fiévreuses pour la conquête de l’indépendance puis l’ascension de Patrice Lumumba constituent le cœur de l’intrigue.
Un héros au temps compté, un chemin semé d’embûches, une mort violente et prématurée, tout est là pour créer à la fois le mythe politique et théâtral.

A partir de ces faits politiques précis et à peine modifiés, Césaire transfigure la réalité pour faire de Lumumba une figure charismatique à la lucidité exaltée, symbole de toute l’histoire d’un continent. Loin des « héros positifs » du réalisme socialiste surgissant dans les théâtres de nombreux pays africains qui deviennent indépendants dans les années 60, Lumumba, comme Césaire, est un poète « déraisonnable ». Figure de Prométhée, porteur de feu ou Christ souffrant, l’unité Dieu / homme est ici transformée en Afrique / Lumumba. La durée de la pièce constitue à la fois un espace et un temps prophétiques où, d’une certaine façon, le poète devient l’outil et la mémoire de cette prophétie.

 

 

Avec :

Marc Zinga dans le rôle de Lumumba
Joëlle Beli Titi, Valérie Belinga, Stéphane Bernard**, Olivier Borle*, Paterne Boungou, Clément Carabédian*, Mwanza Goutier, Baptiste Guiton*, Marcel Mankita, Bwanga Pilipili, Philippe Vincenot**, Marc-Antoine Vumilia Muhindo, Marius Yelolo.
* Comédiens de la troupe du TNP, ** Comédiens de La Maison des comédiens du TNP.

Comédiens du collectif Burkinabé Béneeré
Mbile Yaya Bitang, Safourata Kaboré, Emmanuel Rotoubam Mbaide, Aristide Tarnagda, Mahamadou Tindano, Charles Wattara

Musiciens : Fabrice Devienne piano, Henri Dorina basse, Jacques Largent percussion

Dramaturgie et conseils artistiques Daniel Maximin.

Musique originale Fabrice Devienne. Assistants à la mise en scène Baptiste Guiton, Paul Zoungrana sous l’œil bienveillant de Moïse Touré

Partager cet article
Repost0
24 décembre 2013 2 24 /12 /décembre /2013 12:11

xmas_devil.jpg

Le père Noël est un admirable outil de propagande qui tire son efficacité symbolique du croisement de trois ordres de faits : l’attachement incorrigible à l’enfance, le récit voilé d’une scène primitive ; l’exigence que l’amour soit palpable, une éducation au cynisme et au calcul ; enfin une version matérielle du symbole central du christianisme : la résurrection.

 

Personnage merveilleux, le père Noël offre une régression enfantine par procuration que les adultes ne sont pas fâchés d’éprouver, d’autant qu’ils s’enorgueillissent de ne pas être dupes. Jouir, dans les yeux des enfants trompés, de cet émerveillement, qui n’est dû qu’à une manipulation, rassure les parents souvent harassés par le sérieux de leur rôle. Le père Noël est l’occasion de souffler, de rire de la crédulité, drogué par l’alibi de l’amour et de l’attendrissement de circonstance. Le père Noël c’est le droit légitime de jouer à être un autre et de régresser. D’ailleurs, c’est aussi un récit poétique (Clément Moore, 1820) assez transparent. Le père Noël est un pénis qui pénètre la maison mère, dont la cheminée est le vagin, l’âtre l’utérus, et les cadeaux les enfants engendrés. D’où un corps rebondi et rougeaud, etc. Par là, s’explique le rapprochement avec la fête de la nativité. D’autres signes (le grand-père, les grelots, les rennes) facilitent la sublimation.

 

Le père Noël est un publicitaire : son image a servi la propagande militaire puis commerciale. Il soutient les nordistes, dans les dessins de Thomas Nast, vers 1863. Bien avant le jus chimique de Coca-Cola en 1930, il a tout vendu : voiture, stylo, carabine, crème d’avoine, cigarettes, pneus, savon, café, couvre-lits, combustible, chaussettes. Le père Noël est le VRP mondial du capitalisme. Il est un saint dévoué corps et âme à la cause des marchands. Le saint, souvent martyr, est un démonstrateur de la foi. Il est analogue au commerçant qui fait la démonstration de son produit mais sans risquer sa peau. C’est un saint universel dont le catalogue est infini et qui peut vendre une preuve d’amour à peu près à n’importe quel prix.

 

La triade chrétienne, constituée verticalement par l’amour divin, le distributeur universel (le Christ) et la masse des pécheurs, est remplacée par une autre triade : le capitalisme (placé en position divine), le promoteur universel (le père Noël) et la multitude de consommateurs. Le cadeau de Noël c’est de l’amour converti en marchandise. Le salut devient affaire d’industrie et l’amour, le pardon, des affaires d’argent. En achetant des cadeaux et en les offrant, les pécheurs se rachètent, sans attendre ni le bon vouloir du Christ, incertain, ni les rituels de l’Eglise, trop abscons. Leurs actes de rachat sont crédibles puisque l’amour, radicalement asymbolique, est attesté par les cadeaux qui satisfont le désir de réalité, la jouissance des preuves.

 

Le Christ avait multiplié les pains et changé l’eau en vin, les deux symboles de l’eucharistie : le capitalisme, lui, transformant n’importe quelle chose en marchandise susceptible d’être offerte, aux autres ou à soi-même et propose une plus-value de jouissance, une charge fétichique pulsionnelle. Son succès tient à l’extension anthropologique de la promesse chrétienne de la jouissance ; laquelle pouvait rester imaginaire, et satisfaisante, tant que, dans les corps, régnait la disette. Mais l’abondance de la production capitalistique a fait directement concurrence à la profusion spirituelle et eschatologique. La crémation publique du père Noël, en décembre 1951, à Dijon, n’a pas empêché «l’usurpateur et l’hérétique», dixit l’archevêché, de triompher largement.

 

Le père Noël s’immisce dans les familles et réifie les relations affectives. Il éduque au conformisme, à l’obéissance calculatrice et à l’hypocrisie. Il fut assisté par le père Fouettard, un acolyte punisseur des enfants méchants, non conformes au désir parental. La composante sadique a ensuite disparu : il ne faut pas souiller les sacro-saintes marchandises, celles-là même que le père Noël forme les enfants à aimer puisqu’elles sont des preuves d’amour. Maître de perversité, il leur inculque que la pléthore des marchandises est le bonheur lui-même, palpable, plus réel que tout sentiment. Il les entraîne à singer l’agent commercial, à faire le promoteur auprès des parents, à devenir des relais du capitaliste, à interpréter les relations humaines selon le code exclusif de l’intérêt égoïste. La fable des lutins, qui travaillent par plaisir dans son usine à cadeaux, sans salaire ni charges sociales, exprime le rêve secret de tout capitaliste.

 

La force du père Noël tient enfin à l’opportunité de se substituer au Christ lui-même en faisant glisser la résurrection du côté des choses. La marchandise industrielle est résurrectionnelle, remplacée par une autre, exactement identique à la précédente. La résurrection des corps et des âmes, si problématique dans le christianisme, est opérée quotidiennement dans l’ordre de la marchandise. Comme la fongibilité n’atteint que les choses et non le consommateur, un effet d’éternité est suscité, dont la jouissance articule subtilement la négativité de la consommation et l’illusion de résurrection des marchandises, c’est-à-dire de la permanence de son désir à travers leur succession : une éternisation fictive de sa propre vie.

Jean-Jacques DELFOUR professeur de philosophie

 

Partager cet article
Repost0
23 décembre 2013 1 23 /12 /décembre /2013 10:53

cayenne_panorama.jpg

 

Konsey minisipal-a di Kayen ka fouté fè !

Blou blou sé éli-yan pa jen ka fin', tou pandan sé moun -yan ka okipé di lanwél yé ka désidé pou nou ki non yé ké bay roun patyé lari di Kayenn. Annan yé lespri ki poko dékolinisé, yé paré pou bay non di pli gran kolonialist, militè ké profitè larô Bourda ké Sizini Vasco de Gama, Jules Crevaux, Magellan...An didan Kayenn yé lé bay non di piè ki nou pa ka mèm trapé atè Lagwiyann' kou Jade, pierre de lune........Pou fé yé zanmi  fran mason ké ézotérik plézi yé jis lé bay non kou Orion, Kasiopé, Likorn........

Pou franmé nou wey yé lé bay roun empas non Pompé, a sa ki bon pou nou ! Yé jis lé fè kré nou ki yé antikolonialis pou mété an mitan Kayenn roun lari "Déportés de Yën Bài" pou sé anamit-yan ki té révolté kont Léta Fransé lanné 1930.

Yé pa jen doumandé popilasyon-an sa i té ké lé ! Lasosysasion MIR ka doumandé dipi patyé tan ki yé tiré non lari Kristof' Kolom  roun di sé pli gran kolonialis ké asasen di so lépok, lavil-a pa jen bay piès répons ! MIR-a lé bay WAYAMPI yé di pou ki sa. 

SE MOUN-YAN A PA POU NOU LESE SA BET-A FET !!!!!!! NOU GEN MOUN DI NOU LISTWE KI MERITE TRAPE YE PLAS !

Non profitè nou pa lé !

Non kolonialis nou pa lé !

Ryen ki non zanimo nou pa lé !

Ryen ki non zétwel nou pa lé !

A POU NOU DEKOLONISE NOU LESPRI KE SA DI NOU TIMOU-YAN, LA PLI BEL ANBA LABAY.

Et pendant ce temps ......

 

Mugabe renomme les chutes Victoria « Mosi Oa Tunya » et ordonne que le Zimbabwe soit débarrassé de ses noms coloniaux

« La fumée qui gronde » est la signification du nom authentique que le président Robert Mugabe vient de redonner aux chutes Victoria. D'après le Daily Mail, les autorités du Zimbabwé ont également annoncé que les noms coloniaux des villes et des écoles du Zimbabwe seraient remplacés par des noms kamites (noirs). Cette mesure n’est que la suite logique du nom même donné au pays. Ancienne Rhodesie du Sud en hommage au colon anglais Cecil Rhodes, c’est au terme de la lutte d’indépendance sous la direction de Robert Mugabe déjà, que celui-ci décida de renommer le pays Zimbabwe, en hommage au site de Zimbabwe où se trouve l’architecture la plus sophistiquée d’Afrique australe, témoin des débuts du gigantesque et prestigieux empire de Mwene Mutapa (Monomotapa). La capitale Salisbury est dans ce sens également devenu Harare. Ce sont les colons anglais qui avaient renommé Mosi Oa Tunya en Victoria Falls. Les chutes célèbres du fleuve Zambe-zi (Zambèze) retrouvent donc leur nom authentique. Apprenons tous à dire Mosi Oa Tunya.

La prochaine étape serait-elle le remplacement de l’Anglais par le Shona comme langue officielle du pays ? On espère que le président y pense.

NNKM pour AfroConcept News 20/12/2013



 

Partager cet article
Repost0
23 décembre 2013 1 23 /12 /décembre /2013 10:41

A Cayenne, la police tue…

 

Tout part d’une histoire classique. Dimanche soir, dans un bar d’un quartier populaire de Cayenne, un vigile demande à la police d’intervenir suite à une altercation. Une patrouille de la police nationale arrive sur les lieux, et la situation plutôt anodine, tourne rapidement mal. Résultat, une dizaine de coups de feu de la part des agents, dont sept qui atteignent le « perturbateur », qui meurt rapidement suite à ses blessures. Certains témoignages sembleraient même montrer que le dernier coup de feu aurait été tiré dans la tête alors que l’homme était déjà inerte au sol.

Bref, encore une triste histoire que les principaux médias ont rapidement présentée comme un fait divers avec son lot de stigmatisations et qu’ils prendront plaisir à appeler « bavure » lorsque le pouvoir judiciaire sera forcé et contraint de reconnaitre « l’erreur » professionnelle de ses deux agents. Mais non, il ne s’agit pas d’une bavure, il s’agit bien d’un assassinat!

Pour nous, même si dans son rôle de protectrice du système capitaliste, la police s’octroie le droit de tuer, ce crime reste inacceptable et inexcusable.

La population du quartier l’a d’ailleurs bien mieux compris que nous, en réagissant rapidement à coups de canettes, pierres en direction des forces de l’ordre, le soir du drame et le soir suivant. Un mouvement spontané avec des moyens dérisoires face à ceux des flics, mais salutaires par ce qu’il représente politiquement et collectivement.

Le capitalisme tue, ce n’est pas nouveau et la période sociale actuelle y est particulièrement propice… Face aux innombrables problèmes quotidiens que subissent les classes populaires : chômage, précarité, expulsion, paupérisation, isolement, etc, la répression policière devient de plus en plus pesante.

 

Alternative Libertaire Guyane

Contact : lagoutilibere@laposte.net

0594292321

Partager cet article
Repost0
22 décembre 2013 7 22 /12 /décembre /2013 14:04

 

 

Partager cet article
Repost0
22 décembre 2013 7 22 /12 /décembre /2013 13:55

 

 

Partager cet article
Repost0
21 décembre 2013 6 21 /12 /décembre /2013 20:51

Au Venezuela, le peuple légifère contre Monsanto (Ciudad Caracas)

Ernesto Cazal

 

Le parlement vénézuélien, selon les médias internationaux, ne serait qu’un “parlement godillot” soumis à un président “qui renforce son pouvoir”. Nihil novi sub sole : les agents occidentaux traitaient déjà Bolivar, il y a deux siècles, de fou assoiffé de pouvoir, comme ils l’ont fait avec Chavez ou avec Maduro aujourd’hui. Pour les vénézuéliens par contre, envoyer une majorité de gauche au parlement signifie notamment une loi du travail anti-néo-libérale – fruit de 19.000 propositions citoyennes [1], un programme éco-socialiste et participatif pour 2013-2019, discuté dans tout le pays [2] ou l’augmentation de 40 % du budget social 2014 [3]. La démocratie va plus loin : les colonnes néo-classiques et le dôme de pâtissier du vieux Congrès de la République tremblent depuis que le “peuple législateur” use de son droit à faire, défaire, refaire des lois...

T.D., Caracas, 20 décembre 2013.

 

L’histoire est connue : le capitalisme planétaire a décidé que chaque semence doit avoir un “propriétaire” et que les semences autochtones du petit paysan qui tente de refuser les pesticides et ces OGM dont il n’a nul besoin, deviendraient illégales dans le pays qui légifèrerait en faveur des grands groupe privés.

 

Exemples de cette tragédie : en Inde, Monsanto a poussé 284.000 paysans au suicide [4]. Syngenta est l’entreprise qui possède le plus de brevets OGM, imposant aux paysans l’usage de semences qui produisent de la nourriture mais ne produisent plus de semences, pour obliger le producteur à en racheter.


 venezuela-comment-loi-5fb4c.jpg

Dès 2003, le président Chavez refusa l’introduction des OGM au Venezuela [5]. Le 21 octobre 2013 de nombreux militants se sont concentrés face à l’Assemblée Nationale pour manifester leur opposition au projet de loi qui devait être discuté le lendemain. Dans son préambule, ce texte affirme son caractère anti-OGM et anti-brevet [6]. On parle d’une réglementation des semences “dans une perspective agro-écologique”. Il s’agit de remplacer avec cette loi l’ancien texte en vigueur depuis octobre 2002, que le député bolivarien Ureña critique pour son “ambiguïté” au sujet des brevets et des OGM. Pour le pouvoir populaire, tout va bien jusqu’ici. Enfin, apparemment..

venezuela-debat-cc089.jpg 

L’article 7 dit en effet : “On accepte comme valeurs de la présente Loi (…) la reconnaissance de la création intellectuelle et le droit à la propriété intellectuelle en matière de développement de nouvelles variétés de semences et de cultures”. C’est là où le bât blesse pour le mouvement social. Le fameux “droit à la propriété intellectuelle” ressemble à un copyright discret, à la reconnaissance non-dite d’un brevet. Un individu pourrait demander un micro-crédit à l’État pour produire sa “création intellectuelle”, s’endetter, se voir condamné à la monoculture à moyenne et garde échelle. Besoin de vous faire un dessin ? Pour qui veut se rafraîchir la mémoire, le documentaire “Le monde selon Monsanto” est vivement conseillé [7].

venezuela-affiche-cdbb3.jpg

Affiche appelant les citoyen(ne)s au "Débat populaire constituant pour une nouvelle Loi des semences construite d’en-bas" (Venezuela, décembre 2013

 

D’où un débat entre les députés José Ureña, Víctor Bocaranda (militant du Mouvement Populaire Révolutionaire Argimiro Gabaldón) et Ana Felicién (du Mouvement Venezuela libre d’OGMs) le 23 octobre lors du programme matinal de la Radio du Sud à propos de la pureté et la privatisation des semences paysannes, de leur légitimité aux yeux de la loi, des taxes à payer pour valider et certifier des semences, de la bureaucratisation qui affecte la circulation des semences parmi les paysans.

 

La demande principale fut d’activer la charte du “peuple législateur” qui a déjà servi à élaborer la loi du travail, pour rediscuter la loi en profondeur et, le cas échéant, refondre tout le texte, préambule y compris. Le député Ureña a dû accepter le débat politique au plan national, dans la rue et dans les zones rurales, comme le garantit sa proposition de loi.

 venezuela-declaration-semilla-b83b5.jpg

Le lendemain une réunion a eu lieu, à huis-clos, entre les porte-paroles du Mouvement Venezuela Libre d’OGMs, la seconde vice-présidente de l’Assemblée Nationale Blanca Eekhout et d’autres députés. Avec un résultat important : le député Ureña, principal rédacteur de la proposition de loi, a accepté de participer à la discussion et à la formulation d’une nouvelle loi avec les divers collectifs de lutte. Cette assemblée s’est tenue les lundi 28 et mardi 29 octobre à Monte Carmelo (Sanare, État de Lara) durant la 2ème Rencontre Nationale des Gardiens de Semences.

 venezuela-assemblee-542b4.jpg

Un peu d’Histoire…

 

De 1940 à 1970 s’est produit au Venezuela un exode massif de paysans vers les villes. Conséquence de la mono-production pétrolière initiée par le dictateur Juan Vicente Gómez, instrument des grandes compagnies états-uniennes du début du vingtième siècle. Le paysan, privé d’assistance, affamé, trompé, opta pour s’exiler de sa terre. Ainsi sont nées les “barriadas”, les grandes ceintures de pauvreté urbaine. Les dictatures et les pactes “démocratiques” qui suivirent lancèrent la “modernisation” : un capitalisme pré-industriel et le terrible “latifundio” (grande propriété terrienne) avec ses travailleurs-esclaves.

 

C’est cette histoire qui a fait du Venezuela un importateur d’aliments du marché mondial, avec subventions de la consommation par les excédents du pétrole. A partir de 2000, avec l’élection de Hugo Chávez à la Présidence de la République, l’agriculture a été relancée sous tous ses versants (“conucos” – petites unités productives traditionnelles, potagers, cultures sous filets, sous serre, à grandes échelle, agriculture urbaine). Il fut alors prouvé que le “conuco”, dans ce siècle de tragédie, fut le seul mode de production capable de résister (dispersé, en coulisses), ce qui en fait la meilleure forme actuelle de produire des aliments. Vint ensuite l’appel à produire des aliments par et pour le peuple (avec des résultats indéniables – même si elle fut, pour beaucoup – mal mise en œuvre ) de la Grande Mission AgroVenezuela pour conquérir enfin la souveraineté alimentaire. En avril 2003, pendant la IIème Rencontre de Solidarité avec la Révolution Bolivarienne, le président Chavez interdit de semer des OGMs (un NON clair, qui ne se transforma pas en loi mais qui fut réitéré au moins trois fois en dix ans par le dirigeant) avant de demander plusieurs fois à ses ministres de mettre de l’ordre dans le dossier des brevets de l’agro-business.

venezuela-reunion-5d81a.jpg 

Le lundi 28 octobre, quand s’est ouverte l’assemblée pour débattre et alimenter (ou dévorer) la proposition de la nouvelle Loi des semences, le froid des montagnes de Sanare défiait la volonté des mouvements paysans et populaires actifs à Monte Carmelo. Le village s’était rempli de militants disposés à défendre leur idéal corps et âme. On a même entendu : “il faut marcher comme on parle”. Les députés Ureña et Acurero, ont écouté avec attention et ont débattu. On a décidé de former quatre tables de travail.

 

    “Avons-nous vraiment besoin d’une loi pour nos semences ? La loi, c’est nous !” dit un paysan de la vieille garde. “Il faut comprendre que nous vivons une guerre, et dans cette guerre nous devons nous battre sur tous les fronts : de ce que nous mangeons à ce que nous voulons vivre en tant que peuple” précise une militante de la vérité. “Au Venezuela on importe des OGM, il y a cette institution abominable appelée Agropatria, mais personne ne dit rien” lance une agro-écologiste. Dans la réunion du groupe 3, après plusieurs heures de débat, Polilla, un paysan de plus de cinquante ans, frappe sur la table et fait rire : “Si j’en juge par ce que j’ai lu récemment nous sommes au Venezuela un peu plus de 300.000 paysans pour alimenter 28 millions de gourmand(e)s. Nous sommes à bout de forces, compère !”.

venezuela_libre_transgenicos-82a99.jpg

Vénézuéla libre d’OGMs". L’affiche rappelle que Hugo Chavez a interdit, dès 2003, l’introduction d’OGM au Venezuela.

 

La déclaration adoptée l’an dernier lors de la Première rencontre des gardiens de semences (octobre 2012) sert de base lors de la plénière nocturne pour rédiger la nouvelle mouture de la loi (oui, on a décidé de tout reprendre à zéro). En voici la conclusion : “Toutes les mains pour semer, toutes les semailles pour l’école et pour les bouches, impulsons et défendons le droit de semer et de récolter une société nouvelle, où les semences les plus importantes sont nos enfants, véritable vivier de la patrie. Nous savons qu’avec la semence on déterre l’histoire d’Abya Yala (nom indigène de notre Amérique), territoire vivant qui nous réunit en une spirale sans frontières !”

 venezuela-conservation-semences-de38c.jpg

Au détour de la nuit, Walterio Lanz, de sa voix éteinte mais ferme, appelle à la réflexion : “Ne commercialisons pas les semences”. Le 29 octobre 2013, jour national de la semence paysanne, à Monte Carmelo, c’est un modèle agraire qui est remis en cause, celui que les puissants de la planète veulent imposer. Et pas depuis un simple discours, depuis la démagogie ou une idéologie, mais depuis le corps de la graine. C’est ainsi que le “peuple législateur” assume son rôle, dans la révolution. Depuis lors, les assemblées se poursuivent, organisées dans tout le pays pour discuter et faire des propositions en vue de rédiger la nouvelle loi [8].

 

À l’Université Simón Rodríguez (Noyau Simón de Mucuchíes) sur les hauteurs des Andes (état de Mérida) [9], à l’Institut Agro-écologique Latino-américain “Paulo Freire” né d’un accord entre Chavez et le Mouvement des paysans Sans Terre du Brésil (État de Barinas) [10], à l’Université Bolivarienne (Siège de Caracas) [11] ou encore à l’École Agro-écologique Indio Rangel (État d’Aragua) où les 16 et 17 décembre 2013 se sont rassemblées plus de 200 personnes parmi lesquelles des fonctionnaires publics des organismes concernés, des organisations paysannes et des militants sociaux [12].

 

 

Ernesto Cazal, Ciudad Caracas

 

Traduction de l’espagnol : Thierry Deronne

 

Partager cet article
Repost0