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12 décembre 2013 4 12 /12 /décembre /2013 12:09

 

 

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10 décembre 2013 2 10 /12 /décembre /2013 11:05

  Pierre ALIKER,  à 100 ans (au 9 février 2007)

proclame sa fidélité au marxisme et à la révolution d’octobre.

 

Aliker.jpg

Les vendredis du Docteur.

Depuis des décennies, le vendredi matin de 8h à 11h, le Docteur Aliker, bras droit de Césaire (comme auparavant Engels celui de Marx)  reçoit,  en son cabinet du 106 rue Victor Sévère à Fort de France,  dans sa blouse blanche de médecin. 

  Nous y sommes allés vendredi 5 janvier :    Jacqueline PETITOT membre  du courant 4ème Internationale d’AOP,   ex membre du comité national du PPM ;  Christophe RANGOLY, poète et flûtiste , syndicaliste enseignant d’anglais, ayant participé en février 2000 au nom du « comité martiniquais de soutien au Tribunal Afrique » à la session de Los Angeles du tribunal ; celle - ci a jugé  les crimes de l’impérialisme coupables de la tragique situation de notre continent d’origine ; Lucien GRATTE, musicien tromboniste, un des piliers du combat pour Mumia Abu Jamal ,  présent  le vendredi 1er décembre 2006 à une réunion de la commission caraïbe du Parti des Travailleurs à Paris . Cette réunion avait comme invité d’honneur Kali Akuno, militant noir américain, dirigeant d’une organisation qui  lutte contre le nettoyage ethnique de la Nouvelle Orléans par l’administration américaine (Républicains et Démocrates confondus). après le cyclone Katrina.

Le « Docteur » est en train de recevoir, longuement,  un journaliste. La salle d’attente s’emplit progressivement. Sur la table, entre autres revues, de vieux exemplaires jaunis des « Nouvelles de Moscou », le Times… Tiens donc…Il lit en anglais…

Voici venir  Ouamara, notre illustre champion de karaté, formateur de nombreux jeunes champions martiniquais, défenseur ardent et modeste de la cause martiniquaise. Il nous dira à la sortie toute la reconnaissance et l’admiration qu’il ressent pour ces deux hommes, bâtisseurs de l’actuelle Fort de France. «  Trop  de gens l’oublient. Par exemple, le trottoir sur lequel nous discutons , c’est leur œuvre ».                                                                 

  L’entretien.

C’est notre tour. Nous lui présentons nos condoléances pour la mort de Camille Darsières.« C’est une lourde perte pour le parti. Mais il est mort d’une belle mort, emporté d’un seul coup » Nous sommes frappés par sa perception du versant positif de l’événement.  Christophe et Jacqueline l’ont entendu dire  dans une interview qu’il croit  toujours au socialisme. « Je suis un marxiste. Lorsque j’étais étudiant, un camarade m’a donné un jour un livre et m’a dit de le lire. C’était le Capital de Karl Marx. Je l’ai lu en entier, et il m’a permis de comprendre le fonctionnement de la société contemporaine. Mon frère André, lui, est venu  au militantisme autrement , dans la boue des tranchées. Attaché à la mère patrie, et désireux de s’engager pour protéger un autre frère qui avait été incorporé, il a tout fait  ( natation, musculation, ingestion d’une boisson revigorante, le « blancha » mélange à base de  farine de froment et d’eau) pour ne plus être déclaré inapte. Il a fini par être accepté, et c’est dans la boue destranchées qu’il a découvert le système d’exploitation de l’homme par l’homme et a vécu l’éclatement de la révolution d’octobre 1917. De retour en Martinique, il a contribué à la création du parti communiste. »


Christophe lui présente alors un journal (dont il est membre du comité de  rédaction), avec un article en hommage à son frère André, article  qui avait  amené l’équipe de rédaction  à fouiller dans notre histoire.


Jacqueline lui dit  qu’il  sera heureux d’apprendre que le 6ème congrès de la 4ème Internationale, auquel elle vient de participer, avait pour axe : « La révolution d’octobre renaîtra de ses cendres ». Elle lui déclare qu’un espoir vient des USA avec la structuration d’un fort mouvement noir, lié au mouvement ouvrier. Il l’interrompt pour évoquer l’espoir qu’il voit, lui,  poindre d’Amérique latine  avec, autour de Castro, Chavez au Vénézuela, Moralès en Bolivie, Lula au Brésil, Bachelet au Chili, Correa en Equateur… Nous acquiesçons.  Elle  poursuit en lui présentant l’initiative du Tribunal Katrina prévu du 28 août au 2 septembre à la Nouvelle Orléans ( voir notre article) et la pétition internationale en cours. Il pense qu’une solution pourrait venir des démocrates majoritaires à la chambre depuis novembre 2006. Elle l’informe de l’attitude, tout aussi criminelle envers les noirs,  du gouverneur de la Louisiane et du maire de la Nouvelle Orléans, deux démocrates. D’où la nécessité de s’appuyer sur un part noir indépendant lié au  Labour Party en construction. Elle l’informe aussi du travail en cours pour présenter un candidat noir indépendant aux présidentielles de 2008,  présentation qui dépend   grandement du succès international du Tribunal Katrina.


C’est au tour de Lucien de rapporter  les éléments concrets fournis par  Kali Akuno à la réunion de Paris ( Voir article )  :  population noire dispersée aux quatre coins des Etats, familles disloquées , mères séparées de leurs enfants, de leurs maris,  comme aux plus beaux jours de la traite négrière, fourniture aux sinistrés  de ressources pour seulement trois mois et, au delà , abandon total à leur sort. Tout cela avec pour but  de nettoyer la Nouvelle Orléans de sa population noire historique et de la remplacer par une population blanche, dont des immigrés latino américains soumis à une féroce surexploitation.


 Révolté, il  estime que Césaire doit s’associer à cette campagne internationale et signer la pétition. Il donne le conseil que les militants américains  envoient à celui-ci un dossier à son bureau de l’ancienne mairie de Fort de France.


A l’issue de l’entretien, Christophe lui offre un poème de sa composition et lui demande la permission de le lui dédicacer. 


Nous terminerons  avec un   extrait  de ce  poème,  sorte de lettre ouverte aux békés,  désormais dédié à Pierre Aliker :


Est-ce par aberration  

   qu’au beau milieu de l’étang d’eau

tes pairs aient eu si grandement soif ?     

      par ablation d’intellect 

qu’ils n’ont pas su capter                  

     l’urgence de   Liberté inondant sans cesse l’humain

le charroyant en sa résiliente intention de vie       

        et qu’une mémoire brûlante hurle rugit et surgit

au plus chaud du courage des opprimés       

      quand la volonté redresse la tête en  tempi  inattendus

sur les lignes de crête des riddims         

        les plus inavoués

propulsant la victoire des tenus pour damnés               

                   et tant pis

si à l’assaut merle prend plomb             

       et tombe dans bambou  car Liberté doit vivre

de toutes les manières nécessaires.

Jacqueline, Christophe et Lucien 

 

extrait du journal Alliance Ouvrière et  Paysanne de février mars 2007 

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9 décembre 2013 1 09 /12 /décembre /2013 22:13

 

 

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8 décembre 2013 7 08 /12 /décembre /2013 12:57

 

 

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7 décembre 2013 6 07 /12 /décembre /2013 09:58

« La cartographie du pouvoir colonial », avec le professeur Ramon Grosfoguel, du département d'études ethniques de l'Université de Berkeley. Il proposera une analyse globale de la matrice du pouvoir colonial / impérial ou comment aborder les questions économiques, l'écologie, la race, le genre avec une lecture décoloniale. 30 novembre 2013 Indigènes TV

 

Ramon GROSFOGUEL

 

 

 Ramon-Grosfoguel-622x413.jpg

Un entretien avec Ramon GROSFOGUEL, Professeur de "Ethnic Studies" a L"Université de Californie à Berkeley. Porto Ricain, Ramon GROSFOGUEL a participé aux Universités de Juillet sur le Campus de Schoelcher(Martinique) en 1999 et en 2002. C’est à l’occasion de ces manifestations que j’ai fait sa connaissance. Une de ses remarques,"Development is bullshit !" a conduit à des discussions passionantes... Alfred LARGANGE

 

Quel rôle pour les diasporas caribéennes ?

 

A.L. : Ramon Grosfoguel, vous êtes porto-ricain et enseignez dans une

grande université états-unienne. Pouvez-vous vous présenter ?

 

R.G. :Je suis professeur à l’Université de Californie à Berkeley, dans le Département des Etudes Ethniques", dans lequel je participe à des travaux de recherche sur les différentes communautés qui composent la population des Etats-Unis. Depuis des années, j’ai également effectué des recherches en science politique, notamment sur la question de la souveraineté nationale pour les pays de la Caraïbe.

Je pense qu’il existe une différence entre les pays indépendants et les pays non-indépendants de la Caraïbe, une différence qui est, selon moi, importante au moment de comprendre que, la majorité des pays non indépendants de la Caraïbe, la majorité des populations ne veut pas de

l’indépendance.

Face à cette réalité qui est établie par les votes pour les partis indépendantistes ou des sondages d’opinion, il y a deux sortes d’explications : La première réponse est colonialiste et essaie d’interpréter le faible vote pour l’indépendance dans ces îles comme un vote en faveur de la domination impériale ; la seconde interprétation est nationaliste et indépendantiste et consiste à dire que   le faible niveau du vote contre l’indépendance ou la faible sympathie de la population pour l’indépendance sont le fait d’une population colonisée, endoctrinée idéologiquement par les empires.

Personnellement, Je pense que la réponse est ailleurs, plus loin que les considérations liées au colonialisme et au nationalisme. Je crois que les gens de la Caraïbe non-indépendante ne veulent pas de l’indépendance, ou ne ressente pas de sympathie pour l’indépendance. La majorité des gens répond en faisant allusion aux cas de la République dominicaine, d’Haïti, de Cuba, de la Jamaïque et d’autres pays indépendants de la Caraïbe, en disant qu’ils ne veulent pas être "comme ces pays". Dans le cas des Antilles Françaises, les références sont Sainte-Lucie et la Dominique.

 

A.L. : En quoi les exemples des pays voisins sont-ils négatifs ? Est-ce du aux niveaux de vie des populations ?

 

R.G. :Je pense qu’il y a quelque chose de vrai dans ces réponses des populations. Je crois que les gens de la Caraïbe non-indépendante ne veulent pas de l’indépendance ni parce qu’ils sont assimilés aux empires et ni colonisés, ni parce qu’ils ont un problème d’identité, mais parce qu’ils bénéficient d’un mécanisme de distribution des richesses du Nord vers le Sud qui n’existe pas pour les pays indépendants de la Caraïbe.

 

Si vous comparez un ouvrier des maquiladoras (usines manufacturières) de  Puerto Rico à un ouvrier d’une maquiladora de la République Dominicaine, vous vous rendez compte que l’ouvrier Porto-Ricain a un niveau de vie beaucoup plus élevé que celui du Dominicain. De même, quand vous comparez un ouvrier de la banane en Martinique avec un ouvrier de la banane en Dominique, vous voyez que le niveau de vie du Martiniquais est beaucoup plus élevé que celui du Dominiquais.

 

En fait, de part et d’autre, de Puerto Rico à la République Dominicaine, de la Martinique à la Dominique, existe une situation d’exploitation de la main d’œuvre par des firmes multinationales, aussi bien dans les pays indépendants que dans les pays non indépendants. Par contre, il existe quelque chose, dans la Caraïbe non-indépendante, qui n’existe pas dans la Caraïbe indépendante. Il y a dans dans la Caraïbe non indépendante, une distribution de ressources, de moyens financiers, de la métropole vers la périphérie, ce qui n’existe pas dans la Caraïbe indépendante.

 

A.L. : Ce qui conduirait à dire que la situation des pays non-indépendants est plus enviable ?

 

R.G. :Je crois que l’existence de ces circuits de redistribution constitue une grande différence parce qu’aujourd’hui, dans la majorité des pays indépendants de la périphérie, il n’existe pas de redistribution de la richesse du Nord au Sud.

En fait, les pays indépendants du Sud ne sont pas réellement indépendants. Ils sont dominés et exploités par les pays industrialisés du Nord, mais ils ne reçoivent rien, toute la richesse va du Sud vers Nord. En fait, ces mécanismes de redistribution des richesses du Nord au Sud existent pour les pays de la Caraïbe non-indépendante via la citoyenneté et le statut d’intégration à la métropole. C’est la cause des différences de niveau de vie constatées et c’est la raison pour laquelle je crois que la majorité des populations de la Caraïbe non-indépendante ne veut pas l’indépendance. Ils ne veulent pas de l’indépendance non par refus de la souveraineté, mais parce qu’ilssavent qu’il n’existe pas d’indépendance véritable et préfèrent un statut leur permettant d’adresse des réclamations à la métropole comme citoyens, de réclamer des ressources et des moyens financiers.

 

A.L. : Les statuts actuels des pays non-indépendants seraient donc dûs à une vision politique assez matérialiste ?

 

R.G. :J’ai eu en Juillet 2002 un entretien avec Monsieur Aimé CESAIRE, en compagnie d’un universitaire haïtien. Un entretien très intéressant parce que quand j’ai parlé de tout cela avec lui, une des choses qu’il a mise en relief, quand nous avons parlé de la départementalisation des

Antilles Françaises, était que pour lui l’expérience d’Haïti avait été très importante. Aimé CESAIRE a pu percevoir, à travers l’histoire d’Haïti, comment le problème du néo-colonialisme s’est posé de façon aigüe, dans une configuration que j’appelle "le colonialisme sans les bénéfices du statut colonial moderne des Antilles françaises ou de Puerto Rico, c’est à dire, sans les transferts d’argent de la métropole. Ce "statut colonial moderne" est un statut qui assure les transferts d’argent mais aussi les droits de citoyenneté de la métropole vers les populations des territoires non-indépendants dans la Caraïbe. C’est un statut postcolonial créé par les métropoles Française, Hollandaise, et Etats-unienne après la Seconde Guerre Mondiale et somme toute très différent du statut colonial classique. Selon mon analyse, les pays non-indépendants de la Caraïbe sont en fait

des colonies sans les inconvénients du colonialisme, tandis que les pays indépendants sont des colonies sans les bénéfices du statut postcolonial dont jouissent les pays non-indépendants.

Aimé Césaire nous a dit lors de son entretien une formule amusante qui résumait son approche de la départementalisation : "Aboule le fric !". Cette expression se rapportait à la façon dont il envisageait la lutte contre les Français. Il disait qu’il fallait lutter pour que les

Français paient pour tout les dégâts de quatre-cent ans de colonialisme en Martinique, en Guadeloupe, en Guyane Française et à la Réunion. Et le moyen de mener cette lutte était de faire étendre à ces pays les droits conquis par les citoyens métropolitains. C’est-à-dire qu’au lieu d’une l’indépendance où les métropoles continuent à contrôler, dominer et exploiter les pays décolonisés sans rien donner en échange, il fallait aller vers l’intégration, en exigeant l’égalité, en exigeant que les ressources métropolitaines se transférassent à ces pays, et il a utilisé cette formule comme un slogan décrivant la façon dont il voyait la relation avec les Français à ce moment : "Aboule le Fric !".

Cependant, Aimé CESAIRE nous a aussi dit que depuis le début, il voyait les limites de cette stratégie. Il voyait que cette stratégie amènerait à un moment au problème de l’identité et à celui d’une plus grande autonomie locale. Ce sont, je crois, les problèmes auxquels nous sommes confrontés depuis les derniers vingt ou trente années dans la Caraïbe non-indépendante.

Aimé CESAIRE était conscient depuis le début du problème, mais il voyait qu’il fallait donner la priorité à l’élévation du niveau de vie et à la sortie des masses martiniquaises de la pauvreté dans laquelle elles vivaient. Et la manière de le faire n’était pas avec la création d’une néo-colonie, ce qu’était devenu Haïti à ce moment-là, mais via l’intégration par l’égalité à la métropole, en exigeant de la métropole comme une sorte d’indemnisation pour les dégâts économiques et sociaux, politique et humains qu’avait subis la Martinique pendant quatre-cent ans de colonialisme.

 

A.L. : Vous indiquez que les questions de l’identité et de l’autonomie locale concernent la Caraïbe non-indépendante depuis trente ans. Où en est le débat politique à Puerto-Rico actuellement ? Y a-t-il des similarités avec les Antilles Françaises ?

 

R.G. :La situation est assez similaire parce qu’à Puerto-Rico, il est continuellement question du statut politique, de l’identité, etc. Les Portoricains discutent continuellement sur l’articulation des relations avec la métropole constituée par les Etats-Unis. Ce sont des discussions quotidiennes à Puerto-Rico, et quand j’arrive en Martinique, j’entends les mêmes discussions, le même type de débats. Dans le cas de Puerto-Rico, il y a une différence avec les Antilles-Françaises. Pour les Antilles-Françaises, il y a une intégration de facto, comme départements de la métropole, tandis que Puerto-Rico n’est pas un département, n’est pas comme ce que les états-uniens appelleraient un Etat de l’Union, mais un Etats associé. En termes de conséquences, la différence est minime et Puerto-Rico reçoit presque toutes les aides fédérales, comme si c’était un état d’Union. C’est pour cela que le vote portoricain en faveur de l’indépendance est très réduit, comme dans les Antilles-Françaises.

A Puerto-Rico il y doit y avoir moins de 5 pour cent de la population qui vit de l’agriculture, comme aux Antilles-Françaises. La société porto-ricaine est une société de services, comme les Antilles-Françaises, avec une grande proportion des employés et salariés qui sont en fait des employés du secteur public d’Etat. Les fonctionnaires constituent presque 25 à 30% de la population active, alors qu’aux Antilles-Françaises c’est je crois la moitié, 50 pour cent ou plus.

Nos situations sont donc très similaires en termes de structures sociales et de relations avec nos métropoles. Je crois aussi que dans la façon dont les populations vivent leur relation avec la métropole, il y a une distinction très claire entre citoyenneté et identité. A Puerto-Rico, les gens ne confondent pas leur identité portoricaine et leur citoyenneté états-unienne. Les gens veulent conserver la citoyenneté états-unienne, parce qu’elle leur donne accès à de plus grandes ressources pour élever leur niveau de vie et se déplacer aux Etats-Unis et à travers le monde. Les gens ne confondent pas leur citoyenneté et leur identité portoricaine.

 

A.L. : Cela explique que les communautés porto-ricaines aux Etats-Unis, comme à new York, sont très conscientes de leur identité culturelle. Y a-t-il des similitudes entre les communautés porto-ricaines aux Etats-Unis et les communautés antillaises en France ?

 

R.G. :Oui, je crois qu’il y a une similitude parce que c’est dans les métropoles des pays industrialisés que se consolident les identités des caribéens. C’est quand ils migrent que les gens apprécient leur culture, consolident leur identité, et l’affirment comme différente de celle de la métropole.

De même qu’il y a des portoricains aux Etats-unis, il y a des originaires des Antilles Françaises, Hollandaises, Britanniques en France, en Hollande, en Grande-Bretagne et il y a un fort mouvement d’affirmation identitaire, parfois plus fort que dans leurs propres

îles.

Je crois aussi que le rôle des Caribéens dans les métropoles des pays industrialisés, doit être de prendre la tête des luttes pour la décolonisation de l’intérieur des puissances impérialistes. Je crois qu’au lieu de penser à revenir aux pays d’origine (c’est un illusion du migrant et dans la pratique la grande majorité ne revient pas), Il faut consacrer ses énergies à la lutte pour la décolonisation des systèmes impérialistes.

 

A.L. : Et comment définiriez-vous cette décolonisation, environ quarante ans après le mouvement des indépendances ?

 

R.G. :Il s’agit, pour moi, d’une lutte pour établir un nouveau type de relations entre les métropoles industrialisées et le Tiers-Monde. Nous Caribéens devons être en pointe de ces débats. Nous devons être les premiers dans chaque métropole pour élever la voix pour les pays opprimés par nos propres métropoles. Nous devons être à l’origine d’une critique forte de l’intérieur des métropoles et impulser de nouvelles relations dans le cadre desquelles les centres métropolitains indemniseront, avec des ressources économiques, les pays du Tiers-Monde qui ont été exploités pendant des siècles.

 

Dans un deuxième temps, je pense que nous pouvons prendre les avant-gardes de la lutte contre la colonialité du pouvoir à l’intérieur des métropoles. Le pouvoir est actuellement historiquement aux mains de Blancs d’origine européenne, alors que la configuration démographique des métropoles a changé dans les dernières cinquante années. Cela n’est pas reflété dans les représentations politiques. Les métropoles maintiennent une représentation politique de Blancs européens, à l’exclusion des autres populations non-européennes. Et tout cela entre en contradiction avec la démographie qui existe aujourd’hui dans la majeure partie de ces métropoles du Nord. Quand vous allez dans n’importe quelle ville comme Paris, Londres, Amsterdam ou New-york, vous pouvez voir que la présence des migrants non-européens est très forte. Et cette présence n’est reflétée ni dans la représentation politique, ni dans la manière dont ces métropoles sont représentées en termes d’identité.

Au niveau symbolique, dans les moyens de communication, d’éducation, et autres, la présence des non-Européens n’est pas représentée. En fait, il y a là un problème politique et il faut lutter pour la décolonisation de ces problématiques de représentation du corps social à l’intérieur des empires.

En troisième lieu, je pense que nous autres Caribéens devons être à l’avant-garde de la lutte contre le racisme, le racisme contre qui que ce soit, Arabe, Africain, Asiatique... Nous devons être à l’avant-garde de cette lutte. Ce qu’il y a de commun entre les Portoricains de New-York et les Antillais de Paris, c’est que nous avons la citoyenneté métropolitaine, et cela nous permet d’entrer dans un terrain de débat public, qui est d’un accès plus difficile pour les immigrés. Et nous devrions être à l’avant-garde de ces débats publics.

 

A.L. : La participation des communautés caribéennes aux débats politiques globaux semble éloignée des réalités et des aspirations qu’elles expriment.

 

R.G. :Figurez-vous que dans les années 1920, les différents mouvements panafricains sont arrivés à se coordonner, alors qu’il n’y avait ni ordinateurs et ni téléphones, sans utiliser les moyens de communication modernes qui existent aujourd’hui. Et pourtant les mouvements panafricains qui existaient à l’intérieur des métropoles, composés de sujets non-européens, d’Afro-Américains et Antillais des Antilles Britanniques, Françaises, ces mouvements ont organisés et réalisés les divers congrès panafricains qui ont eu une importance essentielle dans la lutte pour la décolonisation de l’Afrique et du reste du monde.

 

A.L. : Dans quelle perspective pouvons-nous, selon vous, situer ce combat, au moment où l’on pale de plus en plus de globalisation ?

 

Aujourd’hui, nous vivons ce que le sociologue péruvien Anibal QUIJANO appelle la "colonialité du pouvoir", c’est-à-dire que nous vivons dans un monde qui est toujours fondamentalement colonial, un monde dans lequel les centres sont toujours les pays industrialisés et les grandes villes de populations européennes, tandis que les périphéries restent pour l’essentiel de population non-européenne. La relation centre-périphérie est une relation d’exploitation et de domination qui dure depuis 400 ans de colonialisme. Aujourd’hui, alors que la domination coloniale, du point de vue institutionnel, a été éliminée, la structure globale qui a été mise en place pendant ces quatre-cent ans de colonialisme existent toujours. C’est ce qu’Anibal QUIJANO appelle la

colonialité : des relations coloniales sans administrations coloniales.

L’exploitation du Sud par le Nord, l’exploitation des Non-Européens par les Européens existent toujours. La richesse du monde passe, historiquement, des mains non-européennes aux mains européennes. Quand je parle d’Européen, je parle aussi bien sûr des Etats-unis et des Euro-Américains comme d’une continuité du projet européen.

Les relations hiérarchiques qui ont toujours eu cours dans l’histoire coloniale perdurent jusqu’à aujourd’hui, avec l’existence des Etats-Nations et du discours développementaliste.

Les populations du Tiers-Monde croient aujourd’hui qu’elles détiennent une véritable souveraineté, qu’elles ont la possibilité de se développer, et que les problèmes existants au sein de leurs frontières sont des problèmes circonscrits à leur propres Etats-Nations. En fait, les problèmes de sous-développement sont des problèmes globaux, qui incluent les relations Nord-Sud. Les causes du sous-développement liées à la colonialité des échanges économiques mondiaux restent donc invisibles, parce que l’attention se porte sur les frontières des Etats-Nations, sur les territoires nationaux et leur prétendue souveraineté. En fait, au delà des Etats-Nations, au niveau international et global, dans un contexte dans lequel les firmes multinationales et les acteurs financiers globaux prennent le pas sur les Etats, les relations d’exploitation et de domination entre le Nord et le Sud, déterminent le destin des pays du Tiers-Monde, destin qui se joue bien au delà des frontières nationales.

 

Entretien réalisé par ALFRED LARGANGE

Paris, Août 2002.

 

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6 décembre 2013 5 06 /12 /décembre /2013 09:54

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Hommage à Nelson Mandela, dirigeant révolutionnaire, figure anti-coloniale, compagnon de route des communistes

Nelson Mandela était un des derniers grands dirigeants révolutionnaires, de la lutte anti-coloniale du XX ème siècle. Loin des récupérations politiciennes en France, il est bon de rappeler le fond de l’engagement du père de la nation sud-africaine.

Une figure exceptionnelle : grande et humble, éprise de convictions profondes et du souci constant de l’unité, de finesse politique et sens profond de la justice. Le risque de l’hagiographie est là, surtout quand certains veulent le transformer en « icône inoffensive ».

Les hommages hypocrites vont pleuvoir, comme hier ceux de Lang, Delanoë ou Sarkozy, aujourd’hui même Fabius ou Obama (les va-t-en-guerre en Afrique !). Certaines vérités sont bonnes à rétablir, sans volonté de récupération, sans travestir la vérité.

Pour rappeler qui fit Neslon Mandela, sa « longue marche vers la liberté » (de son peuple), main dans la main avec les communistes, qu’il a toujours respectés, à défaut de l’avoir été.

De la méfiance envers les communistes aux premières amitiés ‘rouges’ : l’expérience du non-racialisme

De son adolescence, Mandela tire des convictions chrétiennes qui ne le quitteront jamais et des illusions sur les bienfaits des impérialistes européens, qu’il laissera vite, au contact du racisme gangrénant la société sud-africaine, héritage de la colonisation.

Arrivé en 1941 à Johannesbourg, pour ses études de droit, déjà proche de l’ANC, il fait connaissance avec tout un ensemble d’amis communistes –Ruth First et Joe Slovo, pour les plus célèbres, ou encore Gaur Radebe, qui l’influença profondément.

Comme il le rappelle dans son autobiographie, il va y rencontrer les « premiers blancs qui m’ont traité comme un homme », et se dira impressionné par ce parti où européens, indiens et africains travaillent ensemble, sans distinction de race.

Pourtant, fort de ses préjugés religieux et anti-communistes, Mandela reste méfiant envers les communistes dans un premier temps. Comme il le rappellera à son procès de 1956, il est en 1947 pour l’expulsion des communistes de la Jeunesse de l’ANC, dont il était dirigeant.

Ce sont deux événements majeurs et l’attitude du PC sud-africain (SACP) dans ces moments critiques qui vont bouleverser ses idées reçues, éveiller son sens aigu de la justice.

Mandela le communiste ? Un rapprochement dans la lutte anti-coloniale

En 1948, la légalisation de l’apartheid par le « Parti national » et 1950, « Suppression of communism act » qui interdit le Parti communiste, criminalisant de fait toute action de protestation, toute critique du régime de ségrégation.

Mandela dira plus tard que la loi de 1950 sera un déclencheur. Profond démocrate, il perçoit la menace contre les communistes contre le précurseur d’une offensive générale contre le mouvement de libération nationale.

Surtout, dans l’action, le SACP se révèle le meilleur allié du mouvement anti-colonial : dans la grève générale de 1950, le mouvement de désobéissance civile de 1952, la campagne boycott, plus tard dans la lutte armée.

A partir de ses discussions avec ses amis, les grands dirigeants communistes Moses Katane, Joe Slovo, du rôle international joué par l’URSS dans la lutte anti-coloniale, les barrières tombent. Mandela lit Marx et Lénine, s’ouvre aux conceptions philosophiques matérialistes.

En 1952, il est arrêté en vertu de la « Loi sur la répression du communisme », premier procès d’une longue série. Il est reconnu coupable du délit de « communisme » et condamné aux travaux forcés.

Libéré entre-temps, il participe à l’élaboration de la « Charte pour la liberté » en 1955, un document fondamental dans la voie vers la libération, insistant sur un programme socialiste, privilégiant la nationalisation des grandes industries.

Du procès de Mandela au procès du régime d’apartheid : 1956-1960

De nouveau arrêté en 1956, il est poursuivi à nouveau dans un procès de « haute trahison » qui durera cinq ans.

Sa défense est brillante, par son calme, sa résolution, son esprit dialectique, il retourne le procès, mettant en accusation le régime d’apartheid, comme Dimitrov avait pu le faire à Leipzig en 1933.

Quand les procureurs essaient de le piéger sur son « adhésion au communisme », lui répond qu’il n’est « sans doute pas communiste », mais il refuse de désavouer leur action, leur idéologie, leur sincérité dans la lutte pour la démocratie.

Le témoignage de Mandela balaye toutes les accusations sur son adhésion à la lutte armée, au système de parti unique, retournant avec sérénité ces arguments « contre le despotisme le plus vicieux que l’on puisse penser », réprimant toute velléité de réforme pacifique.

En 1961, le procès rendu public touche à sa fin, il s’est retourné contre ses instigateurs. Mandela et ses camarades sont déclarés non-coupables, un camouflet pour le régime qui désormais va chercher à le mettre hors d’état de nuire.

Avec son « ami », le communiste Joe Slovo : de la fondation de la guérilla au procès de Rivonia

Mandela entre alors dans la clandestinité. Ses relations avec le SACP sont plus étroites que jamais – certains comme l’historien Stephen Smith évoque même une possible brève adhésion au Parti, toujours niée par Mandela – sans qu’il n’ait sans doute été réellement communiste.

Inspiré par l’exemple de la révolution cubaine, il fonde avec les dirigeants du Parti communiste, dont Joe Slovo, la branche armée de l’ANC : Umkhonto we Sizwe ou MK, destinée à multiplier les actes de sabotage, à se convertir en une potentielle armée de guérilla.

Arrêté de nouveau en 1962, cette fois le régime ne compte pas lui laisser la moindre chance de se servir du prétoire comme d’une tribune. Au procès de Rivonia, malgré la défense de son ami communiste l’avocat Joe Slovo, il est condamné à perpétuité.

L’ « enfermé » de Robben Island : maintenir la flamme de la résistance, malgré les brimades

Ses 27 années de détention, de l’âge de 44 à 72 ans, ont forgé le caractère de fer de Mandela, sans entamer son amour de l’Humanité. Elles ont aussi éveillé les consciences internationales sur l’injustice du régime d’apartheid, face au sort de cet « Enfermé » du XX ème siècle.

A Robben Island, pendant 18 ans, il vit dans une cellule de 2 m sur 2, soumis aux brimades, aux tortures, à l’isolement carcéral ne sortant que pour casser des cailloux sous un soleil de plomb qui lui brûlera les yeux.

Cela ne l’empêche pas de mener la résistance en prison pour obtenir l’amélioration des conditions de détention, former ses camarades d’infortune, dialoguer avec des jeunes noirs idéalistes du courant de Steve Biko comme avec les gardiens de prison blancs.

Cuba, URSS, PCF, MJCF : le rôle des communistes dans la libération de Mandela

C’est aussi en prison qu’il a pu pleinement apprécier le rôle des communistes dans la mobilisation pour sa libération, et surtout la libération du peuple sud-africain.

Comme pour Angela Davis, le mouvement communiste international – avec le PCF et la JC en première ligne – mène une campagne de masse pour « libérer Mandela », lancée à la Fête de l’Humanité 1985, relayée par des manifestations de masse.

Sur la scène internationale, Mandela rappellera la dette de son pays envers l’Union soviétique, seul allié inébranlable depuis 1948.

Interrogé au début des années 90 aux Etats-unis sur sa position face à l’URSS, il rappelait que « ce pays s’était toujours positionné à côté du peuple sud-africain, et qu’il ne le critiquerait jamais ».

Il rappellera son admiration pour la lutte du peuple cubain, la lutte pour l’indépendance menée par Fidel Castro, et l’aide décisive apportée par Cuba à la victoire contre le régime d’apartheid, avec le soutien de la RDA et de l’URSS, en Angola.

Faut-il rappeler qu’au même moment Mandela était qualifié de « terroriste » par Thatcher, que les États-Unis de Reagan soutenait les guérillas pro-apartheid (avec un rôle trouble de la Chine) en Angola.

Avec le Parti communiste sud-africain, « ce n’était pas un mariage d’intérêt »

Enfin, cette période renforce son respect le plus profond pour l’engagement sincère des communistes sud-africains à la défaite du régime d’apartheid.

Quand en 1985, le président Botha lui propose la libération en échange du renoncement à la lutte armée et de la rupture des liens avec le Parti communiste, il refuse catégoriquement.

A sa libération, il participe au premier meeting de réactivation du SACP, en 1990, soulignant qu’il tenait à être présent car

« le Parti communiste s’est distingué comme un allié dans la lutte commune pour mettre un terme à l’oppression raciale et à l’exploitation des masses de notre pays. Il a combattu aux côtés de l’ANC pour l’objectif commun de la Libération nationale de notre peuple, sans chercher à imposer ses vues à notre mouvement ».

Lors du 9 ème Congrès du SACP, en 1992, Mandela insistait encore sur ce qui l’unissait avec les communistes : une expérience commune de la lutte, une fraternité unique, un même objectif commun à court-terme, liquider l’apartheid.

Mandela ne niait pas les divergences, notamment sur la société future à construire et les moyens d’y arriver, mais il tenait en estime le choix du SACP d’avoir « compris et respecté le fait que l’ANC était une organisation indépendante » sans chercher à l’instrumentaliser.

Comme il le dit en 1992, « ce n’était pas un mariage d’intérêt avec le Parti communiste ni une communion d’organisations similaires » mais ce que « nous continuons à apprendre, c’est que ce qui nous unit est bien plus fort que ce qui nous divise ».

Toujours en 1992, il rendait hommage au SACP comme « le plus grand héraut des intérêts de la classe ouvrière, des travailleurs et des pauvres », rendant impérieuse l’unité d’action avec un « Parti renforcé » pour consolider le mouvement démocratique.

Certes, toutes les promesses de l’après-Apartheid n’ont pas été tenues. Nelson Mandela, arrivé au pouvoir en 1994 (à 76 ans !) a réussi à poser les bases d’une société multi-raciale, rétablie dans son indépendance nationale, à infléchir le cap du racisme et de l’injustice de l’apartheid.

Il n’est pas arrivé à en effacer les séquelles, ni à imprimer un cap réellement différent – en dépit d’améliorations sensibles dans l’accès à la terre, à l’éducation et à la santé – faute d’avoir appliqué pleinement la « Charte de la Liberté », notamment les nationalisations.

Sous l’influence des jeunes loups ambitieux de l’ANC, déjà acquis aux thèses sociales-libérales, et d’un esprit du temps de révolution conservatrice – après la chute du Mur – Mandela n’a pu poser les bases d’une société réellement alternative.

Après son retrait de la vie politique, malgré la fatigue puis la maladie, il n’a jamais abandonné ses convictions, s’exprimant avec courage contre la politique d’apartheid d’Israël, les guerres criminelles de l’OTAN, pour la libération des formes modernes de colonialisme.

Jusqu’à ses derniers jours, il fut un partisan de l’ « alliance tri-partite » avec le SACP et la centrale syndicale COSATU, de plus en plus tiraillée, déchirée par l’orientation néo-libérale acccélérée après le départ de Mandela, et la succession de Mbeki puis Zuma.

Comme il aimait à ponctuer ses discours : « La lutte continue » pour redonner le pouvoir au peuple : « Amandla Ngawethu » (le « pouvoir au peuple » en Xhosa).

La lutte continue pour une Afrique du sud réellement démocratique, non-raciale, libre et égalitaire – passant par la construction d’un socialisme aux couleurs sud-africaines – elle portera l’héritage de son père fondateur, « Madiba », le grand Nelson Mandela.

Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/ *

 


 

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4 décembre 2013 3 04 /12 /décembre /2013 12:32

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Ce mardi 3 décembre 2013 le « Comité Respect et Dignité » composé de Walwari, Shimakan, du Komité Drapò, du collectif d’avocats et  de personnalités de la société guyanaise, organisait une manifestation en réponse aux attaques racistes portées contre la ministre de la justice.

Force est de constater que peu de personnes avaient répondu présente à cet appel et c’est un cortège d’une cinquantaine de personnes qui s’est rassemblé  autour  du kiosque des amandiers.

photos3 0166Pourquoi ce désintéressement ?

Est-ce la redondance à la manifestation française du 30 novembre relayée en Guyane par quelques syndicats ?

Est  ce l’ombre de la récupération politique par un parti à la veille des élections municipales ?

Ou tout simplement un raz le bol de manifestations « bonne conscience » qui ne débouchent sur rien ?

Toujours est-il qu’à l’instar de la France, cette manifestation  à  relents  pseudo humanistes,  a rassemblé entre autre la « calotte » et la franc-maçonnerie……


 Si le racisme est, selon la formule d’Albert Memmi, « une valorisation généralisée et définitive de différences réelles ou imaginaires, au profit de l’accusateur et au détriment de sa victime, afin de légitimer une agression ou des privilèges » il y a bien un racisme spécifique qui s’est construit comme une légitimation de l’agression  coloniale et la Guyane en est la démonstration ! 

Alors mesdames et messieurs du collectif Respect et Dignité, si vous voulez vous faire entendre et rassembler, revoyez votre copie et cessez de berner le peuple qui n’est plus dupe de vos ronds de jambe face  au pouvoir colonial et raciste français !

Ne fermons plus les yeux,  attaquons le mal à la racine

et battons nous ensemble contre le colonialisme

et son corollaire qu’est le racisme !

 

Quelques interviews prises sur le vif lors de cette manifestation  


 

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3 décembre 2013 2 03 /12 /décembre /2013 11:53

 

 

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2 décembre 2013 1 02 /12 /décembre /2013 14:21

 

2010-12-15T132025Z_01_APAE6BE112300_RTROPTP_3_OFRTP-FRANCE-.jpgPlainte à Paris d'un ancien responsable des comités révolutionnaires libyens torturé par des français

Par Ismael

Après le livre de la journaliste française Catrine Graciet, paru récemment et intitulé "Sarkozy Kaddafi, histoire d'une trahison", un des témoins majeur dont parle l'ouvrage, Tahar Dehech, ancien responsable des comités révolutionnaires libyens, raconte comment il a été torturé par des Français au moment de l'agression de l'OTAN contre la Libye.

Alors que tout le monde pensait que cette affaire allait être oublié et la victime laissée pour compte, Tahar lui, ne compte pas en rester là et son avocat, Me Eric Moutet, a déposé jeudi une plainte à Paris pour obtenir l’ouverture d’une information judiciaire.

Les Français ont-ils participé à des actes de torture lors de l’attaque menée contre la Libye en 2011 ?

C’est à cette question à laquelle pourrait avoir à répondre la justice française si elle décidait de donner suite à la plainte déposée par Tahar Dehech, jeudi 28 novembre. Cet ex-responsable politique libyen affirme en effet avoir été torturé par des Français en 2011 à Tripoli après la chute du guide libyen, Mouammar Kaddafi. Selon les propos de Maitre Éric Moutet, son avocat, une plainte avec constitution de partie civile a été déposée auprès du doyen des juges d’instruction de Paris pour obtenir l’ouverture d’une information judiciaire.

Tahar Dehech, ancien responsable des comités révolutionnaires, considérés comme les piliers de l’ancien gouvernement de la Jamahiriya mise en place par Mouammar Kaddafi, avait déjà porté ces accusations dans le livre Sarkozy-Kadhafi, histoire secrète d’une trahison paru à l’automne. Il y raconte, entre autre, avoir été torturé « à l’électricité et à la matraque électrique ». « Ils me mettaient pieds nus dans une flaque d’eau et envoyaient le courant », confiait-il ajoutant : « Français et Qataris posaient les mêmes questions. Si ma réponse divergeait, c’était l’électricité ».

Un groupe nommé « Bernard Levi »

Selon la plainte, dont les journalistes de Mathaba se sont procurés une copie, Tahar Dehech a été arrêté le 21 septembre 2011 par un groupe armé nommé « Katibat Shahid Mohamed Madani ». Emmené dans un hôtel reconverti en prison en bord de mer et dans lequel il a été détenu pendant quarante jours, il affirme avoir été torturé par des Lybiens et des Qataris ajoutant également que des Français ont participé à ces séances à plusieurs reprises : deux hommes « entre 35 et 45 ans, habillés en civil » et une femme « toujours habillée en civil elle-aussi, les cheveux noirs, la peau blanche et mesurant environ 1,65m ». Enfin, d’après ce que Tahar Dahech, qui est aussi francophone, a entendu, ces Français appartiennent à un groupe baptisé « Bernard Levi ».

Toujours selon le récit de Tahar, les questions posées lors des séances d'interrogatoires portaient sur son travail, sur la famille Kaddafi mais également, selon la plainte, sur le « lieu de stockage des missiles, [les] caches d’armes chimiques, [les] étrangers auxquels le colonel Kaddafi avait remis de l’argent ». « Nu et cagoulé, il était suspendu à un axe par les bras et les jambes, et balancé la tête en bas pendant qu’il était frappé à coup de bâtons et soumis à des décharges électriques derrière les oreilles, sous les aisselles et sur les testicules », explique la plainte.

 

Et bien sur Sarkozy

Libéré le 27 octobre, Tahar Dahech a réussi à s'enfuir et se rendre en Tunisie, dont il est originaire, où il a été interrogé par la justice trois mois plus tard sur demande des nouvelles autorités libyennes, pour atteinte à la sécurité extérieure de l’État tunisien. Il avait alors déjà dénoncé ses tortionnaires français, son témoignage figurant dans des procès-verbaux, que sont avocat, Maitre Eric Moutet, a joint à la plainte, tout comme un certificat médical établi à Sousse et qui fait état de « cicatrices de plaies cutanées multiples au niveau du dos et des faces antérieures des deux jambes » et d’une « hernie inguinale gauche ayant coïncidé avec l’agression ».

La plainte déposée à Paris jeudi devrait faire l’objet de la saisie d’un juge d’instruction. Elle risque également de remettre sous les projecteurs une autre accusation portée par Tahar Dahech dans le livre. Il y assure qu'il existe des preuves d’un financement politique de l’ancien président Nicolas Sarkozy par la Jamahiriya. « Les preuves portent sur 57 millions d’euros versés en deux fois », détaille-t-il. Des juges français enquêtent actuellement sur les accusations de financement de la campagne présidentielle de 2007. Naturellement, l'ancien président de la république française, Nicolas Sarkozy, dément toutes les accusations qui le concernent.

 

About Ismail

Chercheur, reporter, journaliste d'investigation, Président de "l'Observatoire International de Recherche pour la Paix", Membre du Comité International des Juristes Pour la Défense des Libyens Opprimés et Exilés.

 

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1 décembre 2013 7 01 /12 /décembre /2013 13:25

 

 

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